Le chiffre du jour : 300
Écrit par Euradio sur 23 mars 2020
300. C’est le nombre de troubles mentaux répertoriés dans la “Bible des psychiatres”. Un gros livre, dont le nom officiel est le DSM – comprenez Diagnostic and statistical manual of mental disorders. Il classifie toutes les pathologies mentales afin d’aider les psychiatres à diagnostiquer les patients et à trouver les remèdes appropriés.
Le DSM a été publié pour la première fois en 1952. A l’époque, moins d’une centaine de pathologies y étaient répertoriées. Il y en a donc trois fois plus dans la dernière édition de 2013. Cela veut-il dire que nous devenons tous fous ? C’est peu probable.
Car justement ce nombre de pathologies fait polémique. Ses détracteurs disent que le DSM considère de plus en plus les simples anomalies comme des maladies. Donc, des problèmes à soigner. Un exemple : le deuil. Dans le dernier DSM, la tristesse d’une personne en deuil est considérée comme pathologique au bout d’un mois après le décès. Or, ce temps ne varie-t-il pas en fonction des individus ? Et le psychiatre ne devrait-il pas prendre en compte le passé, la personnalité, le vécu de la personne concernée avant de la ranger dans des cases prédéfinies ?
Et au-delà, Qui dit maladie, dit à soigner aux anti-dépresseurs. Le gros risque est donc la surmédicalisation.
Or les conflits d’intérêt dans l’écriture du DSM sont nombreux: car beaucoup de ses auteurs, de l’Association Américaine de psychiatrie, sont liés aux lobbys de l’industrie pharmaceutique… Qui ont à priori tout intérêt à encourager la prise de médicaments pour eux-mêmes en vendre plus.