D'où ça vient les jardins ?

 D'où ça vient les jardins ?

En ce moment, on en rêve tous depuis la fenêtre ! De ce petit coin de paradis où on aurait le droit de sortir et de prendre le soleil... sans avoir besoin d'attestation. Et pour les chanceux qui en ont un, ils le redécouvrent, plantent des fleurs dans les pots et tondent la pelouse au millimètre.
Mais au fait, d'où ça vient le jardin ?

Qu'on se le dise, en-dehors des temps de confinement, c'est souvent de la place perdue pour des fleurs plus ou moins belles et des nains de jardins kitsch. Et pourtant, les hommes, et les femmes, ont commencé à faire des jardins avant même de se lancer dans l'agriculture, au 10ème millénaire avant Jésus-Christ. Par jardin, on entend à ce moment-là un espace de terrain clôturé. Ces clôtures ont probablement d'abord été faites pour protéger les familles préhistoriques des attaques de bêtes sauvages. Très vite, à l'intérieur de ces enclos, nos ancêtres ont commencé à identifier les plantes et arbres comestibles qu'ils ont gardé avec soin. Ils ont continué pendant qu'ils se mettaient à l'agriculture et à l'élevage, et se sont au passage sédentarisés.

On en arrive à l'Antiquité. Dans les civilisations égyptiennes et perses, les jardins ont commencé à servir purement de décoration.

Eh oui rappelons-le, les jardins suspendus de Babylone, dans l'actuelle Irak, sont une des sept merveilles du monde. On s'accorderait à dire que c'était sûrement un énorme édifice carré aux murs de briques épais, doté de différentes terrasses où des arbres exotiques étaient plantés en hauteur.

Les jardins sont aussi omniprésents dans la mythologie : le jardin d'Eden de la mythologie chrétienne d'abord. Ce n'est pas rien : c'est le paradis, et c'est Dieu qui l'a créé, quand même. Chez les grecs aussi, Ulysse découvre les jardins d'Alkinoos, des jardins enchantés, utopiques, où tout est à sa place. En Chine aussi, c'est dans le jardin au sommet de la montagne qu'on peut boire l’élixir d'immortalité, si on arrive à grimper tout en haut.
Après la chute de l'Empire romain en Europe occidentale, ce sont surtout les moines qui cultivent leurs jardins autour des monastères. Quand arrive la Renaissance en Italie et en France, princes et rois se mettent à construire de beaux châteaux... entourés de beaux jardins. Jardins à la française, à l'italienne, à l'anglaise, tous ont développé leur propre style.

A la fin du XIXème siècle, c'est une femme, Félicie Hervieu, qui inaugure même les jardins ouvriers, à Sedan : des parcelles données aux ouvriers pour qu'ils puissent y faire leur potager. Ces jardins ouvriers sont aujourd'hui appelés jardins familiaux puisque d'autres catégories socioprofessionnelles peuvent en demander un. Ils sont devenus de plus en plus populaires avec l'appétit pour le bio et le local. Et à la sortie du confinement, on va sûrement les trouver encore plus précieux !