L'éco de Marc Tempelman

La COP 26 - L'éco de Marc Tempelman

La COP 26 - L'éco de Marc Tempelman

Nous accueillons Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee. Nous discutons toutes les semaines de finance. De quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

La COP 26 vient de se conclure, il me paraissait important de revenir sur cette conférence.

Commençons alors par une question peut-être un peu naïve : c’est quoi la COP 26 ?

COP veut dire Conférence des Parties. Le chiffre 26 n’indique ni plus ni moins que le nombre de fois où cette conférence s’est tenue, depuis sa création en 1995. C’est une conférence internationale à laquelle se rendent les représentants de pas loin de 200 pays pour faire le point sur la lutte contre le réchauffement climatique, et décider de la meilleure façon d’aller de l’avant. Le but est à chaque fois de conclure avec un texte commun, définissant de nouveaux objectifs et mesures.

Très bien. Et en quoi cette conférence a-t-elle un lien avec la finance ?

Parce que les enjeux financiers sont gigantesques. Et pour bien les comprendre il faut probablement revenir aux Accords Climatiques de Paris, conclues en 2016 à la COP 25. Selon cet accord, les pays ont décidé de limiter le réchauffement climatique a moins de 2° et idéalement à moins de 1,5° par rapport aux niveaux préindustriels. 

Oui, il s’agissait d’un accord historique et une avancée majeure dans la coordination internationale pour lutter contre le réchauffement climatique. Cinq ans plus tard, la COP 26 est donc une occasion importante pour faire le point.

Exactement. Et c’est là où les difficultés commencent. Car afin d’atteindre les objectifs visés, il était convenu de réduire les volumes d’émission de gaz à effet de serre d’au moins 45% avant 2030, par rapport aux niveaux de 2010 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Or, selon un rapport des Nations Unies, les émissions de ces gaz sont reparties à la hausse. Au rythme actuel le volume de CO2 émis aura augmenté de 16% d’ici 2030. Ce qui conduirait à une hausse des températures de presque 3°C.

Ce qui a des implications désastreuses et potentiellement irréversibles pour la planète. Et il faudra donc que la communauté internationale redouble d’efforts pour renverser la tendance.

Oui, et c’est là où le lien avec la finance se dessine. Car pour décarboner l’économie mondiale, il faudrait dépenser 4000 milliards de dollars par an, d’ici 2030. Il est facile de s’aligner sur l’objectif d’une réduction importante des niveaux de CO2 émis annuellement. 2/3 de l’économie mondiale se donne d’ailleurs officiellement pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais il est beaucoup moins évident de s’accorder sur la distribution de la facture.

Les pays en voie de développement ne bénéficient-ils pas d’une aide financière des pays développés, beaucoup plus riches ?

C’était l’idée. En effet les pays en voie de développement ont souligné que les nations développées avaient bâtit leur richesse sur l’industrialisation très polluante de leurs économies. Il était donc naturel qu’elles prennent leurs responsabilités pour contribuer financièrement à la réduction des niveaux d’émission des gaz à effet de serre dans les pays moins fortunés. En 2009, il fut donc décidé à la COP 15 que les nations riches fourniraient 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 afin d’aider les pays en voie de développement de réduire leurs émissions de CO2. En 2019, la somme réellement fournie était inférieure à 80 milliards de dollars.

L’autre sujet financier concerne l’industrie du charbon, n’est-ce pas ?

En effet, cette industrie est responsable pour 45% des émissions de CO2. Réduire ou même éliminer l’utilisation de cette ressource énergétique serait donc très impactant. Des progrès en la matière ont été réalisés, car les pays du G7, y compris la Chine se sont accordés pour ne plus financer les centrales au charbon à l’étranger. Mais cela laisse toute latitude à ces pays riches de financer cette activité polluante sur le sol domestique. Pas facile d’arrêter une industrie qui emploie beaucoup de monde et qui peut assurer l’indépendance énergétique d’un pays. 

Marc Tempelman au micro de

Chaque semaine, nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux. Nous discutons avec lui de finance. 

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Photo de .Gregory provenant de Flickr.