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Déjà 2 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre - EuropaNova

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Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.

La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyens et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.

Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) estime que des millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe.

En effet, l’Agence a estimé le 8 mars que 2 millions de personnes ont fui le pays depuis le début de la guerre. Les pays européens ont ouvert leurs portes aux réfugiés, et les États membres de l’UE ont donné, à l’unanimité, leur accord au déclenchement immédiat de la directive de « protection temporaire ».

Que contient cette directive ?

Et bien, cette directive a été adoptée en 2001 dans le contexte de la guerre d’Ex-Yougoslavie et du Kosovo.
Elle vise à doter les États membres d’un instrument législatif pour répondre aux situations d’afflux massifs de personnes ayant besoin de protection et ne pouvant rester dans leur pays d’origine, en raison d’une guerre ou de violations des droits de l’Homme notamment.

Et pour les réfugiés, que fournit ce statut de protection immédiat et temporaire ?

Ce statut permet aux réfugiés d’avoir un accès au travail, un hébergement, une aide sociale ou encore l’accès des soins médicaux ou à l’éducation. Cette protection a une durée d’un an et peut être renouvelée jusqu’à trois ans.

Il faut noter que cette directive sera activée pour la première fois, comme le souligne France Terre d’Asile

Côté géopolitique, la défense européenne va être à l’ordre du jour de la réunion des chefs d’État et de gouvernement européens à Versailles les 10 et 11 mars …

Tout à fait, ces derniers devraient discuter du projet de document de stratégie militaire de l’UE, au sein duquel l’invasion de l’Ukraine par la Russie est devenue le fil rouge, selon un article d’Euractiv.

Ce nouveau document pourrait permettre à l’UE de bénéficier d’un instrument de financement hors budget, la Facilité européenne pour la paix (FEP), avec un plafond fixé à 5 milliards d’euros.

Cela pourrait permettre à l’UE de relancer le dossier d’une défense européenne commune ?

En effet, la rapidité et l’unité de la réponse européenne donne l’espoir d’une relance en matière de défense, notamment soutenue par l’allocution d’Emmanuel Macron aux Français le 2 mars.

Cette réelle unité européenne sur le sujet de la défense est visible également par l’annonce du Danemark de vouloir rejoindre la politique de défense de l’UE par référendum.

Alors que le pays se tenait à l’écart de cette politique depuis trois décennies, la Première ministre a déclaré qu’il s’agit ici d’une décision fondée sur des valeurs. Elle a par ailleurs indiqué : « Il y avait une Europe avant le 24 février, et une autre après ».

Pour terminer, au-delà d’un conflit militaire, la guerre en Ukraine pourrait avoir des répercussions importantes sur l’agriculture en Europe …

Tout à fait, c’est la raison pour laquelle s’est tenue une réunion informelle des ministres européens de l’Agriculture le 2 mars, notamment pour échanger sur les risques de fortes tensions alimentaires et agroalimentaires qui pourraient résulter de cette guerre.

Que pouvons-nous tirer des échanges de cette réunion ?

La réunion a été l’occasion d’envisager des mesures exceptionnelles de l’organisation commune de marché (OCM), en direction des filières les plus touchées par la hausse du coût des intrants, ou encore de mettre en place des mesures visant à garantir la production et la capacité de production européenne.

La souveraineté alimentaire européenne a donc été mise en avant lors de cette réunion …

En effet, la Russie et l’Ukraine sont des puissances agricoles majeures, les deux pays réunis représentent un tiers des exportations mondiales de blé. La guerre actuelle pourrait avoir des conséquences importantes sur la sécurité alimentaire de certains pays européens et leurs éleveurs.

Toutefois, Le Monde précise que la souveraineté alimentaire pourrait se faire aux dépens du « verdissement » des politiques agricoles européennes. 

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Photo : Philipp Spalek / Caritas Germany Copyright Caritas international, Abdruck honorarfrei

Nericia Nzingoula au micro de Cécile Dauguet