Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 2 mai

Aujourd'hui en Europe - Lundi 2 mai

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • La visite d'Antonio Guterres à Kiev perturbée par des frappes de missiles russes
  • Le risque des pénuries alimentaires inquiète les Européens
  • Compte rendu de la dernière plénière de la conférence pour le futur de l'Europe

La visite d'Antonio Guterres à Kiev perturbée par des frappes de missiles russes

Commençons ce journal en revenant sur les dernières actualités de la guerre en Ukraine. Jeudi dernier, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres s’est rendu à Kiev. Une visite perturbée par des frappes de missiles russes qui se sont abattus sur la capitale. 

Oui, à peine une heure après la conférence de presse tenue par le président Volodymyr Zelensky et Antonio Guterres, des bombardements russes se sont fait entendre à Kiev, faisant au moins dix blessés. Des frappes destinées à “humilier” l’ONU selon le président ukrainien, alors que le secrétaire général de l’ONU s’était rendu à Moscou la veille afin de rencontrer le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Une visite qui avait été largement critiquée par les autorités ukrainiennes, qui doutent de l'efficacité de pourparlers avec Moscou. 

Autre visite à Kiev cette semaine, celle de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants aux Etats-Unis. Elle s’est dit déterminée à soutenir l’Ukraine “jusqu’à ce que le combat soit terminé’. 

En effet la semaine dernière l’administration du président Joe Biden a demandé au Congrès américain d’adopter un programme d’aide de 33 milliards de dollars pour l’Ukraine, dont 20 milliards seraient destinés à l’assistance militaire. 

Du côté des institutions européennes, des discussions sont en cours à propos d’un possible embargo sur les approvisionnements de pétrole russe. 

La Commission européenne devrait annoncer dans la semaine qui vient, un calendrier de nouvelles mesures à l’encontre de la Russie, et notamment une proposition d’embargo sur le pétrole russe. En effet, hier en fin d’après-midi la Commission européenne s’est dit prête à finaliser un arrêt progressif de l’importation de pétrole de produits pétroliers à la Russie. Une initiative qui bénéficierait néanmoins  d’une “période de transition jusqu’à la fin de l’année”.

Le risque des pénuries alimentaires inquiète les Européens

Continuons ce journal en nous intéressant à la gestion des conséquences de la guerre en Ukraine par les Etats membres. Depuis le début de l’invasion russe dans le pays, les importations de blé et de céréales en provenance de l’Ukraine sont évidemment très compliquées. Une situation qui inquiète les Européens. 

Surnommée “le grenier de l’Europe”, l’Ukraine était l’un des principaux exportateurs de céréales vers l’UE. Pour pallier ce déficit, certains Etats membres se mobilisent. C’est le cas de la Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine, et qui est déjà l’un des principaux producteurs agricoles de l’UE. Le pays a récemment présenté à Bruxelles sa nouvelle stratégie agricole, axée sur la transformation des matières premières sur son territoire et la production d’oléagineux afin de réduire la dépendance de l’UE envers les marchés internationaux. 

Une stratégie saluée par la Commission, bien que le risque de pénurie alimentaire ne soit pas encore à l’ordre du jour. 

Oui, jeudi dernier, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a d'ailleurs accusé les acteurs de l’agroalimentaire de se servir de la guerre en Ukraine comme prétexte pour attiser la crainte d’une pénurie alimentaire. Une stratégie, je cite, “irresponsable et malhonnête” qui aurait pour but  d’outrepasser les ambitions écologiques de la politique agricole européenne. En effet, selon le commissaire européen et la dernière publication de la Commission sur la sécurité alimentaire, il n’existe pour le moment aucun risque de pénurie alimentaire dans l’UE. 

Autre conséquence de la guerre en Ukraine : l’approvisionnement en gaz de la Bulgarie a été suspendu par les autorités du Kremlin, le 27 avril dernier. 

Mercredi dernier, le groupe russe Gazprom a annoncé avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, accusant les deux pays de ne pas avoir effectué de paiement en roubles. Un chantage fermement dénoncé par les autorités bulgares, alors que le pays est dépendant à plus de 90% du gaz russe. 

La Bulgarie a immédiatement reçu le soutien de la Commission européenne. 

Oui, dès le lendemain de ces annoncés, la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen s’est entretenue avec le vice-premier ministre et le ministre des Finances bulagre. La Bulgarie pourrait devenir à l’avenir la plaque tournante pour l’approvisionnement en gaz de la région. Le pays possède d’ores et déjà un gazoduc trans-balkanique, qui devrait jouer un rôle important dans la réduction de la dépendance de la région à l’égard de la Russie. Des importations de gaz alternatif en provenance de Grèce ou de Turquie sont également à l’étude. 

Compte rendu de la dernière plénière de la conférence pour le futur de l'Europe

Terminons ce journal en abordant la dernière plénière de la Conférence pour le futur de l’Europe, qui s’est tenue vendredi et samedi dernier à Strasbourg. Pouvez-vous nous rappeler quel est l’objectif de cette conférence ? 

La Conférence sur l’avenir de l’Europe a été lancée l'année dernière dans le but de réunir des citoyens et des responsables politiques de toute l'Union européenne afin de proposer des idées pour réformer l'Union.

Le rapport final de cette initiative doit être rendu aux institutions le 9 mai prochain, mais en attendant quel a été le résultat de la séance plénière de la semaine dernière ? 

La séance qui s’est tenue à Strasbourg a réuni des représentants des institutions européennes, des parlements nationaux et des citoyens européens. Ces derniers ont approuvé pas moins de 300 propositions présentées par les participants à la Conférence. Parmi celles-ci, figurent notamment la suppression des vétos nationaux, l’octroi au Parlement européen du droit de proposer des textes législatifs, le lancement de “forces armées communes” européennes et la création de listes de vote transnationales. 

Des propositions qui vont dans le sens d’une intégration européenne approfondie, ce qui ne convient pas à l’ensemble de l’échiquier politique. 

Les eurodéputés d’extrême droite des groupes ID et CRE, ont catégoriquement refusé de soutenir les propositions présentées par les citoyens européens, arguant qu’elles ne reflètent pas l’opinion publique dans l’UE. Néanmoins avant d’être concrétisées, ces propositions doivent être soumises aux gouvernements des Etats membres de l’UE, dont beaucoup se sont désintéressés du processus. 

Juliane Barboni & Laura Léger

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