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La possible création d'une nouvelle Communauté politique européenne - EuropaNova

La possible création d'une nouvelle Communauté politique européenne - EuropaNova

Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.

La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyen·nes et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.

Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, le 9 mai dernier, Emmanuel Macron a proposé la création d’une nouvelle « communauté politique européenne »….

Et bien oui, le jour de l’Europe fut marqué par la clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a émis la possibilité d’une révision des traités, et de nouvelles compétences accordées à l’UE. Mais surtout, ce dernier a proposé la création d’une nouvelle structure institutionnelle : la « communauté politique européenne ».

En quoi consiste cette nouvelle structure institutionnelle ?

Cette « antichambre de l’UE », comme la qualifie l’Express, offrirait aux nations désireuses de rejoindre l’Union, une nouvelle forme de coopération politique et de sécurité. Par ailleurs, cette communauté politique serait également ouverte à des pays tels que le Royaume-Uni.

Si la proposition d'Emmanuel Macron a pu susciter la surprise de certain·nes, il est important de noter que cette idée avait déjà été émise par un ancien président français, François Mitterrand en 1989. En effet, après la chute du mur de Berlin, l’ancien président avait cherché à imposer la création d’une structure équivalente, mais en vain.

Cette proposition d’Emmanuel Macron s’inscrit-elle dans le contexte actuel en Ukraine ?

Tout à fait, la Tribune précise qu’au-delà d’une assistance humanitaire, financière et militaire qu’il conviendra de fournir à Kiev pour de nombreuses années, la guerre suppose avant tout une initiative politique pour les européen·nes.

L’article précise que l’enjeu des semaines à venir sera de dessiner les contours d’une Confédération de citoyen·nes européen·nes, permettant de contribuer à l’approfondissement et à l’élargissement de la construction européenne, d’un nouvel ordre politique européen, compatible avec les acquis de l’UE.

Cette idée est-elle soutenue par les États membres et les États candidats ?

Cette idée est soutenue par l’Allemagne, le chancelier allemand ayant qualifié cette proposition « d’approche intéressante, face aux grands défis qui attendent » l’Union européenne. Toutefois, Volodymyr Zelensky se méfie de cette communauté et refuse toute alternative à l’intégration européenne, comme le précise Le Monde.

Côté géopolitique, dimanche 15 mai, la Finlande a présenté sa candidature à l’OTAN, suivie de près par la Suède…

Effectivement, dans le contexte de la guerre en Ukraine, une candidature commune est la meilleure décision pour la Suède et sa sécurité, comme l’a indiqué la première ministre du pays.

Le secrétaire général de l’OTAN a déclaré que cette potentielle adhésion serait la preuve donnée à Moscou qu’une invasion de l’Ukraine « ne paie pas ».

Comment pourrait réagir la Russie face à cette annonce ?

Les Échos estiment qu’une attaque armée des troupes russes semble encore improbable. Toutefois, Poutine s’est empressé d’arguer que le renoncement de la Finlande à son non-alignement militaire était une « erreur ». Il a également menacé Helsinki de prendre des mesures « technico-militaires ». C’est la raison pour laquelle, dans la nuit de vendredi à samedi, la Russie a cessé d’exporter de l’électricité vers la Finlande, invoquant des impayés.

Des répercussions sur la consommation d’énergie en Finlande sont à prévoir ?

Pour le moment non. L’opérateur du réseau électrique en Finlande a assuré pouvoir se passer du courant russe. Celui-ci représente 10% de l’électricité consommée dans le pays, tel que nous l’indique Libération.

De manière générale, ces deux candidatures nous prouvent que la guerre en Ukraine est venue véritablement changer le paysage géopolitique européen, comme précisé par Pierre Haski, dans une chronique sur France Inter.

Et pour terminer notre chronique de la semaine, la Commission européenne a décidé d’introduire de nouveaux « couloirs de solidarité », pour améliorer la connexion entre l’Union et l’Ukraine vis-à-vis des exportations…

Tout à fait. La guerre en Ukraine affecte particulièrement l’agriculture, et notamment les exportations des céréales ukrainiennes à travers l’Europe et le monde.

Pour faire face à cette situation qui menace la sécurité alimentaire mondiale, l’exécutif européen estime urgent de mettre en place ces corridors, des itinéraires logistiques utilisant « tous les modes de transport nécessaires ».

Dans quelle mesure les difficultés liées à l’exportation de céréales menacent la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde ?

Et bien, Franceinfo précise que depuis le début de la guerre, 25 millions de tonnes de céréales attendent de pouvoir quitter le pays.

La porte-parole de la Commission européenne aux transports qualifie le défi de « gigantesque », ces céréales doivent quitter le pays avant la fin du mois de juillet, notamment pour des raisons de sécurité alimentaire, mais également économiques.

Ces corridors concernent-ils uniquement l’exportation des céréales ukrainiennes ?

Alors non, outre l’exportation de céréales, ces couloirs doivent permettre également d’importer les biens dont l’Ukraine a besoin, de l’aide humanitaire à l’alimentation animale ou encore les engrais.

Merci Nericia, à la semaine prochaine !

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Nericia Nzingoula au micro de Laurence Aubron