Croix-Rouge : "On est en train de remonter la pyramide de Maslow"

 Croix-Rouge : "On est en train de remonter la pyramide de Maslow"

Une plateforme logistique de la Croix-Rouge a été mise en place à Vaulx-en-Velin dès le début du confinement, avec le soutien d'entreprises locales et des pouvoirs publics, notamment la Métropole de Lyon.

Le service écoute et livraison solidaire est à la disposition de toute personne vulnérable, sept jours sur sept, de 8 heures à 20 heures au 09 70 28 30 00.

Un standard téléphonique français, mais des actions dans toute l'Europe : la Croix-Rouge mène des actions internationales coordonnées, en faveur notamment d'une politique européenne migratoire accueillante, "durable et responsable".

Ce bruit ambiant, c'est celui des machines, notamment un camion frigorifique. Dès la mise en place du confinement, la Métropole de Lyon et plusieurs entreprises se sont tournées vers la Croix-Rouge. L'association s'est vue confier un local de 400 m2 à Vaulx-en-Velin : "Cet entrepôt, c'est la réception des commandes, sachant qu'elles viennent de Paris. [...] On a des travailleurs sociaux et des bénévoles de l''action sociale' qui sont sur le terrain, qui connaissent les gens, qui les identifient et qui les accompagnent. L'idée, c'est quand même de faire de la sensibilisation aux 'gestes barrières' et plus globalement aux comportements qui limitent la propagation du virus."

Comme l'explique Gregory Perret, chargé de mission, le site sert de plateforme logistique. Un millier de personnes en bénéficient à Lyon et aux alentours, gratuitement pour les plus démunis. Tout cela est possible grâce aux 350 bénévoles, ceux qui viennent d'arriver, convaincus par le contexte, ou les plus anciens, comme Thomas, 25 ans : "Bénévole de toujours. Cela fait deux ans. Et là pendant la crise, j'aide, à différents postes. Cela peut être de la logistique - il y a différents centres qui ont été montés -, les réapprovisionner, préparer les colis, aller distribuer les colis."

Tous racontent, émus, l'accueil chaleureux qu'ils reçoivent, en particulier chez les personnes les plus isolées. Et ce n'est pas Samuel Dauphin qui dira le contraire : "Il y a beaucoup de solitude en ce moment oui. Il faudra le gérer après cela aussi. Donc ce service, il offre aussi à ces gens, qui sont à bout, une possibilité de pouvoir parler. On est en train, vraiment, de remonter la pyramide de Maslow. 14 000 repas par semaine aujourd'hui, et cela prend de l'ampleur toutes les semaines, parce que dans les 'squats', les bidonvilles, les gens deviennent précaires avec la crise. Après, il y a l'hygiène. On est en train de fournir. En tout cas d'essayer de faire venir des stocks, de distribuer massivement. Et puis là maintenant, on a une grosse demande pour la fourniture de vêtements. C'est un dispositif qui est en train de se monter, et cela va prendre encore un peu de temps, parce que l'on veut le faire bien, dans de bonnes conditions et en fédérant les différents acteurs lyonnais qui travaillent sur cette thématique d'urgence. Donc cela sera mis en place dans le courant de la semaine prochaine."

Ce directeur des opérations, géologue de métier, en a vu d'autres, comme l'ouragan Irma, il y a trois ans. Pourtant il l'assure ; la pandémie est invisible. Mais pour certains, la détresse est la même.