Coursiers à vélo: une réponse locale à un problème européen

 Coursiers à vélo: une réponse locale à un problème européen

La livraison à vélo s’est imposée pendant ces dernières années dans notre quotidien, mais avec un coût social. L’affirmation de la Gig Economy ou Économie à la Tâche nous a permis de recevoir repas et nourriture directement à notre porte.

Toutefois, les entreprises de livraison ont une mauvaise réputation. Elles sont accusées d'exploiter les livreurs et de punir ceux qui s’opposent à cette situation, comme nous l’explique Kevin Mention, avocat engagé dans la défense des coursiers.

On s’est vite aperçu qu'il pouvait y avoir des accidents avec aucune couverture, des ruptures des contrats pour aucune raison, il peuvent remplacer les grévistes pour n'importe qui en quelque seconde.

La plateforme au fil des années a énormément diminué ses tarifes unilatéralement fixées, et le paiement aujourd’hui est quasiment exclusivement à la course.

Ça ne concerne pas du tout une seule compagnie, on appelle ça “l’Uberisation”, donc pas de courses, pas de travail, pas de rémunération. 

C’est pour ça que des anciens livreurs nantais, comme Erwan Marin, ont décidé de créer la société coopérative (Scop) “Les Coursier Nantais”.

Au début lancer le projet c’était hasardeux et on pouvait pas payer.
Puis, au fur et à mesure, il y a eu d’autres personnes qui sont arrivées au projets et se sont intégrées en apportant tout leurs savoir-faire au niveau structurel, pour nous dire comment lancer cet entreprise, comment lancer un projet, trouver un financement, etc.

Cette société a adopté des politiques complètement différentes par rapport aux grandes entreprises de livraison.

La “Scop” c’est vraiment une énorme démocratie: tout est soumis au vote, il y a des bénéfices qui sont donnés aux salariés obligatoirement.
Donc, les salariés sont totalement intégrés à l’entreprise parce que ils ont un enjeu à voir l’entreprise beaucoup mieux fonctionner. 

Une création rendue possible aussi grâce à l’aide de l’Union européenne.

L’UE a été le premier à nous avoir financé: assez vite dès le début, il a été rapide à nous répondre. Ça nous a permis d’acheter quelque vélo par exemple.

Au niveau européen, il y a du mouvement vers une plus grande réglementation du secteur, selon Kevin Mention.

On voit des condamnations au Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, où récemment la Cour Suprême a considéré qu’un coursier Glovo ne pouvait pas être indépendant. Ça c’est une position très ferme, très claire, qui a été envoyé à toutes les autres plateformes.
Puis, il y a des villes comme Genève, où UberEat est obligé d’avoir recours aux salariés pour la première fois.

Donc, ces nouveautés pourraient conduire à un changement concret pour les livreurs. Toutefois, il reste encore du chemin à parcourir.