Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 9 mars

Aujourd'hui en Europe - Mardi 9 mars

Face aux retards, l'Italie bloque l'exportation de 250 000 doses de vaccin Astrazeneca destinées à l'Australie ; en Suisse, l'initiative anti-burqa adoptée ; Allemagne : deux députés forcés de démissionner après des soupçons de corruption dans l'achat de masques ; Bruxelles : des patrouilles de police pour lutter contre le harcèlement de rue.

Pour faire face à la pénurie et aux retards, l'Italie bloque l'exportation de 250 000 doses de vaccin destinées à l'Australie.

Débutons ce journal en Italie, où le gouvernement a annoncé jeudi dernier avoir bloqué l’exportation de 250 000 doses de vaccins produites sur son sol et destinées à l’Australie.

Oui, Rome a bloqué l’exportation de plus de 250 000 doses du vaccin Astrazeneca destinées à l’Australie. L’Italie, qui a obtenu le soutien des pays européens, se justifie par « la pénurie persistante de vaccins et les retards d’approvisionnement de la part d’Astra Zeneca ». L’entreprise suédo-britannique avait en effet annoncé une réduction de deux tiers de ses livraisons vers l’Union européenne pour le premier trimestre. C’est à la suite de ces retards que depuis le 1 février, l’UE oblige désormais les producteurs de vaccins à demander l’accord de l'État membre où ils sont manufacturés avant leurs exportations hors de l’Union. L’Italie est le premier pays membre à avoir refusé l’exportation de vaccins hors de l’UE. La Commission européenne, dont l’aval est nécessaire, rappelle que depuis l’introduction du mécanisme européen, 174 demandes d’exportations de vaccins contre le Covid ont été approuvées. 

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dit lundi s’attendre à une forte progression des livraisons de vaccins dans l’UE dès avril et prévenu que d’autres pays pourraient bloquer des exportations comme l’a fait l’Italie. En attendant le possible doublement des livraisons de vaccins en avril, les institutions de l’UE à Bruxelles se préparent déjà à vacciner leurs personnels, et ce, dès le mois de mars.

En effet, selon Politico, la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen vont ouvrir leurs propres centres de vaccination le 22 mars. Cette date coïncide avec l’élargissement de la campagne de vaccination en Belgique aux plus de 18 ans atteints de comorbidité. La Commission estime déjà que 10% de ses 21 000 employés y sont éligibles. Les employés d’autres institutions de l’UE comme le Service européen pour l’action extérieure se verront aussi inoculer le vaccin. La campagne de vaccination pourrait être élargie à une part plus importante d’employés des institutions à mesure que la Belgique étend le nombre de bénéficiaires du vaccin. 

Suisse : l'initiative anti-burqa adoptée

Tournons-nous maintenant vers la Suisse où un référendum pour l’interdiction de dissimuler son visage, présenté comme une initiative anti-burqa par les médias du pays, a obtenu une courte majorité dimanche dernier.

En effet, les Suisses ont voté à 51% en faveur de l’interdiction dans les lieux publics de « tout dispositif visant à cacher son visage ». Le texte figurera donc bientôt dans la constitution du pays. Walter Wobmann, membre du Parti populiste de droite UDC à l’origine du vote, a déclaré que « dissimuler son visage est un symbole de l’Islam politique extrémiste qui n’a pas sa place dans la société suisse ». Ines El-Shikh, membre du collectif de féministes musulmanes ‘Les foulards violets’ dénonce quant à elle un « texte raciste et sexiste » et une « attaque contre la communauté musulmane en Suisse ». Une communauté qui représente environ 5% des 8.6 millions de Suisses. Les contrevenants risquent des amendes allant jusqu’à 10 000 francs suisses, soit un peu plus de 9000 euros. 

Allemagne : deux députés forcés de démissionner suite à des soupçons de corruption dans l'achat de masques.

Attardons-nous maintenant sur la démission de deux députés allemands soupçonnés d’avoir touché des commissions dans l’achat de masques pour les autorités publiques. A moins d’une semaine des élections régionales, ces deux scandales concernent un député de la CDU, l’Union chrétienne démocrate, et un parlementaire de sa branche bavaroise, la CSU.

Oui, le groupe CDU/CSU fait face à un scandale de corruption visant deux de ses députés, dont Nikolas Löbel. Le parlementaire a démissionné dimanche après que son entreprise a reçu des commissions en servant d’intermédiaire pour les commandes publiques de masques pour les autorités locales. Cette démission fait suite à celle d’un autre député allemand, Georg Nüsslein, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU. Il est accusé d’avoir touché des commissions après que son entreprise a servi d’intermédiaire pour des livraisons publiques de masques. Il nie les accusations mais une enquête a été ouverte. Ces affaires de commissions de plusieurs centaines de milliers d’euros risquent d’avoir un impact sur les résultats de la CDU aux prochaines élections législatives prévues en septembre prochain et aux élections régionales à la fin de la semaine dans deux länder allemands Ces élections sont vécues comme un test pour le successeur d’Angela Merkel à la tête de la CDU, Armin Laschet, élu en janvier dernier. Et la coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel est de plus en plus critiquée pour sa gestion de l’épidémie selon les récents sondages.

Bruxelles : des patrouilles de police pour lutter contre le harcèlement de rue.

Terminons ce journal par l’annonce du plan de la police bruxelloise pour lutter contre le harcèlement de rue.

Oui, depuis lundi, des agents de police en civil patrouillent la capitale belge pour sanctionner les flagrants délits d’harcèlements de rues. Le porte-parole de la Police de la capitale souligne à l’agence de presse Belga que depuis l’année dernière le personnel a été formé « sur ce qu’est exactement le harcèlement de rue, mais aussi sur la manière de prendre en charge les victimes de tels faits, ainsi que sur la façon de dresser un procès-verbal. » Désormais, « l’idée est de prendre les harceleurs en flagrant délit». Le porte-parole rappelle que «de nombreuses recherches et enquêtes montrent que le harcèlement de rue est monnaie courante chez les femmes ». « Mais de tels faits sont rarement rapportés, et lorsqu’ils sont rapportés, il est difficile d’identifier le coupable. ». Le parquet de Bruxelles participe aussi au projet. Il accordera la priorité à ces PV sexistes et essayera de les classer sans suite le moins possible.

Thomas Kox - Armand Duthil

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Image : Cheshire East Council CC BY-NC-ND 2.0