Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 14 Juin

Aujourd'hui en Europe - Lundi 14 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • G7 : 870 millions de doses de vaccins accordées aux pays les plus pauvres
  • Suisse : les électeurs sollicités pour soutenir l'agriculture biologique
  • Saisies records de produits contrefaits et fraudes aux financements européens : résumé du rapport de l'agence anti-fraude européenne

G7 : 870 millions de doses de vaccins accordées aux pays les plus pauvres

Débutons ce journal en revenant sur le sommet de vendredi à dimanche, qui a réuni les dirigeants des pays du G7 au sud-ouest de l’Angleterre. Les chefs d'État et de gouvernement se sont accordés pour partager au moins 870 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 au pays les plus pauvres. Et lors du sommet, le Premier ministre Boris Johnson a aussi souhaité impulser un nouvel élan vers une transition neutre en carbone et respectueuse de l'environnement.

Oui les enjeux climatiques figurent ainsi parmi les points clés du communiqué final du sommet du G7. Sur le papier, les 7 dirigeants ont réitéré leurs objectifs de limiter la hausse des températures à 1.5 degrés et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Ils prévoient aussi de continuer à financer à hauteur de 100 milliards d’euros par an la transition écologique des pays en développement.

Mais des ONG dénoncent un accord au “rabais”, et les dirigeants n’ont pas réussi à s’accorder sur une fin proche du charbon.

Oui, c’est le constat de plusieurs organisations environnementales qui déplorent un manque criant d’ambitions du G7 sur le climat, certaines de ces ONG avaient d’ailleurs organisé des manifestations en marge du sommet. Sur le sujet difficile du charbon, plusieurs officiels européens et britanniques interrogés par le média Politico ont fait part de leur volonté de fixer à 2030 l’arrêt du charbon. Mais face aux réticences de certains pays du G7 dont le mix énergétique profite grandement de cette source d’électricité très carboné, le communiqué final promet finalement je cite « d’accélérer » une transition sans charbon.

A contrario, les pays du G7 ont été plus unis dans leur réponse face à la Chine.

Tout à fait, les dirigeants ont envoyé un signal fort à Pékin alors que la Chine reste un partenaire commercial de taille pour ces pays. Les dirigeants du G7 ont fermement appelé la Chine à « respecter les droits de l’homme » en évoquant la répression de l’opposition démocratique à Hong Kong, où encore en faisant référence « au travail forcé » de minorités. Une allusion flagrante à la persécution des minorités, notamment des Ouïghours au nord-ouest de la Chine.

Plus encore, les membres du G7 ont proposé de créer un vaste plan d’investissements pour contrecarrer l’influence de la Chine dans le monde.

Oui, les pays du G7 ont pour la première fois émis l’idée de mettre en place un plan qui comprend des prêts et des investissements à destination des pays pauvres pour financer des infrastructures et des technologies vertes, même si le communiqué final n’offre guère plus de détails. Ce plan devrait concurrencer les « routes de la soie » chinoises lancées en 2013 par le président Xi Jinping, qui comprennent de nombreux investissements de la Chine visant à nouer des relations privilégiées avec des pays d’Asie et d’Afrique.  

Suisse : les électeurs sollicités pour soutenir l'agriculture biologique

Intéressons-nous à présent à plusieurs scrutins en Suisse, les électeurs étaient notamment appelés à se prononcer sur le soutien à l’agriculture biologique.

En effet, les Suisses ont très clairement voté contre l'interdiction des pesticides de synthèse dans un délai de 10 ans. Une autre initiative sur le même thème a été largement rejetée. Celle-ci prévoyait que les aides aux agriculteurs soient réservées aux exploitations n’utilisant pas de pesticides, bannissant l'utilisation d'antibiotiques et nourrissant leurs animaux avec du fourrage qu'elles produisent elles-mêmes. Un “double non” qui concerne plus de 60% des votes, majoritairement dans les communes de petites tailles.

Une loi sur le « terrorisme » a aussi fait l’objet d’un vote au niveau national.

En effet, et le oui l’a emporté à 56,6%. Cette proposition visait à modifier la loi sur le terrorisme pour donner plus de pouvoir aux forces de l’ordre pour agir préventivement face à des personnes soupçonnées de « terrorisme ». Une loi largement décriée par la gauche et les écologistes mais aussi par l’ONU qui dénoncent une définition trop large pouvant donc donner lieu à des privations arbitraires de libertés. Des actions préventives qui concernent désormais les adolescents dès 12 ans, qui pourront par exemple être convoqués au commissariat et dès 15 ans pour une assignation à résidence.

Saisies records de produits contrefaits et fraudes aux financements européens : résumé du rapport de l'agence anti-fraude européenne

Terminons ce journal en évoquant le rapport annuel de l’agence anti-fraude européenne, l’OLAF. Celle-ci s’inquiète notamment des saisies records de nouveaux produits contrefaits par des entrepreneurs peu scrupuleux qui profitent de la pandémie pour écouler des produits dangereux pour la santé.

En effet, son directeur Ville Itälä a par exemple rappelé que même avant l'acheminement des premières doses de vaccins dans l’UE, l’Olaf avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur le risque de faux vaccins importés dans l’Union. Selon lui, cet avertissement a permis d’empêcher l'importation de doses douteuses. Le gendarme européen se targue aussi d’avoir saisi sur l’année 2020 pas moins de 31,500 faux tests Covid, 2,4 millions de masques non conformes et 140,000 litres de gels antiseptiques, certains présentant des niveaux élevés de toxicité.

Outre les produits contrefaits, l’organe européen travaille aussi sur les fraudes aux financements européens.

Tout à fait, l’agence anti-fraude a ainsi clôturé plus de 230 enquêtes et a recommandé le recouvrement de plus de 293 millions d’euros du budget de l’UE. En Italie, 13 enquêtes ont été menées à bien, suivi par la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la France avec 7 enquêtes durant l’année 2020. Selon le rapport, entre 2016 et 2020, 37% des enquêtes transmises aux autorités nationales ont abouti à une condamnation. Car les États membres sont libres de prendre en compte ou non les recommandations de l’Olaf . Mais depuis le début de juin 2021, à l’instar des juges d’instructions, les procureurs indépendants du tout nouveau Parquet européen peuvent engager des poursuites pénales dans les 22 États membres qui font partie du dispositif.

Armand Duthil - Thomas Kox

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Photo de Spencer Davis via Pixabay