Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 14 Octobre

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 14 Octobre

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Vera Jourova s'exprime sur la protection des journalistes et de la presse indépendante
  • L'exécutif européen cherche à renforcer ses liens avec l'Arctique
  • Le rapport de l'OMS met en lumière nos fragilités à l'heure du changement climatique
  • La Cour européenne des Droits de l'Homme rejète la demande en justice de 24 plaintes contre le Vatican

Vera Jourova s'exprime sur la protection des journalistes et de la presse indépendante

Commençons ce journal en nous intéressant à la question de l’indépendance de la presse en Europe. Mardi dernier, la vice-présidente de la Commission  européenne chargée des valeurs et de la transparence, Madame Vera Jourova, s’est exprimée à ce sujet, lors d’un événement à Paris organisé par la presse. Elle a notamment insisté sur le besoin de réglementer les plateformes numériques pour lutter contre la désinformation. Quelles sont les actions mises en avant par la Commission européenne dans ce domaine ?

Vera Jourova a effectivement fait le point sur les priorités de la Commission concernant la protection des journalistes et de la presse indépendante. Elle a évoqué un nouvel instrument législatif attendu pour fin novembre, qui doit notamment permettre de réguler la propagande politique sur les réseaux sociaux. Elle a aussi déploré la dégradation des conditions de travail des journalistes, affirmant que le “journalisme est devenu un métier dangereux” en Europe.

Une prise de parole et des annonces qui ne suffisent pas pour une partie des organisations de défense de la presse. 

En effet, la situation des journalistes en Europe est de plus en plus problématique, comme l’a rappelé Madame Jourova, et ce notamment en Europe de l’est. C’est ce que souligne l’organisation Balkan Free Media Initiative, qui a publié son dernier rapport ce mois-ci. L’organisation dénonce des attaques méthodiques contre les médias indépendants qui deviennent systématiques dans la région. Elle alerte également les institutions quant à la manipulation des médias par des acteurs gouvernementaux qui abusent de la faible réglementation européenne en matière de transparence. 

Quelles sont les recommandations plébiscitées par les organisations de protection des journalistes ? 

La plupart de ces organisations demandent aux institutions européennes d’introduire des réglementations plus strictes en matière de contrôle et de propriété des médias afin de garantir un espace indépendant pour les agences de presse nationales. En Bulgarie il est par exemple légal pour les politiciens de posséder des médias, et certains partis politiques possèdent leurs propres chaînes de télévision. L’organisation Balkan free Media Initiative déplore, elle, le manque de volonté et d’outils de l’UE pour améliorer la situation. 

L'exécutif européen cherche à renforcer ses liens avec l'Arctique

Continuons ce journal en évoquant la nouvelle stratégie européenne vis-à-vis de l’Arctique, dévoilée tout juste hier. Bruxelles semble vouloir renforcer ses liens avec le territoire polaire. Une décision éminemment stratégique, alors qu’un grand nombre d’acteurs cherchent à entrer dans la compétition. 

En effet, l’exécutif européen cherche à renforcer sa présence dans la région. Du fait de la fonte des glaces, une compétition mondiale s’engage pour exploiter les ressources naturelles de la région. D’autant plus que la disparition de la banquise est vue pour certains comme une occasion de tracer de nouvelles routes maritimes. La Chine, la Russie et les États-Unis se livrent d’ores et déjà une concurrence féroce dans la région.

La Commission européenne affirme favoriser la transition verte de l’Arctique, au profit des populations sur le terrain. 

C’est juste. La publication de cette stratégie pour l’Arctique est l’occasion pour Bruxelles d'essayer de convaincre ses partenaires de mettre fin aux explorations les plus polluantes pour l’environnement. Une prise de position qui sera difficile à mettre en œuvre au vu des intérêts russes, choinois et américains dans la région. 

Outre la préservation de l’écosystème polaire, comment l’UE compte-elle renforcer ses liens avec la région arctique ? 

Eh bien, l’objectif à terme est d’établir un bureau de la Commission européenne à Nuuk, au Groenland, afin de renforcer et d’améliorer la coopération entre l’UE et ce territoire. On le rappelle, le Groenland n'est pas membre de l’UE, mais c’est un territoire autonome qui dépend du Danemark. Une présence permanente sur place aiderait l'UE à renforcer ses liens et à anticiper les mouvements de ses concurrents 

Le rapport de l'OMS met en lumière nos fragilités à l'heure du changement climatique

Continuons à nous intéresser à l’écologie en discutant maintenant du dernier communiqué de presse de l’OMS qui s’est réuni lundi dernier à Genève. L’organisation mondiale de la santé dresse un parallèle direct entre les conditions environnementales et la santé. Un rapport de haute importance, dans le cadre de la préparation de la COP26 du mois de novembre. 

Oui, prenant comme point de départ la pandémie de Covid-19, le rapport met en lumière nos fragilités à l’heure du changement climatique. L’OMS appelle donc l’ensemble des pays du globe à prendre des engagements environnementaux durables et ambitieux, dans le but de protéger la santé de la population mondiale. “Non seulement parce que c’est ce que nous dicte la raison, mais parce que c’est dans notre propre intérêt”, a déclaré le Directeur général de l’organisation. 

Quelles sont les actions des institutions européennes en vue de la COP26 ? 

Eh bien, l'exécutif européen s’est engagé à réduire ses émissions d’au moins 55% d’ici 2050. Un objectif ambitieux, qui a poussé la Commission européenne à émettre mardi dernier plus d’une dizaine de milliards d'euros d'obligations dites “vertes”, elle doivent financer des projets liés à la transition écologique européenne. 

La Cour européenne des Droits de l'Homme rejète la demande en justice de 24 plaintes contre le Vatican

Terminons ce journal en abordant la décision rendue mardi dernier par la Cour européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg. Cette dernière a rejeté la demande en justice de 24 plaintes contre le Vatican pour des actes de pédocriminalité commis par des prêtres catholiques. Un arrêt qui étonne ? 

Oui en tout cas, c’est une décision qui semble aller à contre-courant des révélations du rapport Sauvé publié la semaine dernière par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique.

Pourquoi la CEDH a-t-elle donc rejeté ces plaintes à l’encontre du Vatican ? 

Eh bien pour des raisons purement techniques. Premièrement le Vatican ne fait pas partie des pays membres du Conseil de l’Europe. L’Etat catholique est donc hors du champ de compétence de la Cour européenne des droits de l’homme. Deuxièmement, il est reconnu comme un État étranger, bénéficiant donc de l’immunité. 

Une déception évidente pour les plaignants, bien que l’affaire ne soit pas terminée. La Cour les incite à individualiser les faits afin de passer outre l’immunité du Saint-Siège. 

Juliane Barboni - Thomas Kox

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