Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 16 février

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 16 février

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Moscou annonce le retrait de ses troupes aux frontières
  • Croatie : le déclin démographique inquiète
  • Belgique : vaste réseau transfrontalier de trafic de drogues

Moscou annonce le retrait de ses troupes aux frontières

Nouvel épisode dans les tensions opposant les Russes et Européens autour de la question de l’Ukraine. Mardi 15 février Moscou a annoncé le retrait de ses troupes aux frontières.

Oui, la Russie a entamé le retrait de ses quelques 125 000 soldats progressivement déployés pour des manœuvres autour de l’Ukraine ces dernières semaines. Celles-ci étant terminées, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a donc communiqué le retrait des soldats en question. Les exercices militaires russes en Biélorussie se termineront quant à eux le 20 février.

Une annonce qui vient renverser la vapeur, alors que les services secrets américains annonçaient quelques jours plus tôt l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour ce mercredi 16 février.

Oui, l’annonce a été salué avec soulagement par Kiev : le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba s’est félicité pour avoir “réussi à empêcher toute nouvelle escalade”. Les États-Unis quant à eux restent méfiants : le président Joe Biden a jugé mardi qu’une attaque russe reste “tout à fait possible”. Des menaces d’invasion que Moscou continue pourtant de nier : alors que le chancelier allemand Olaf Scholz rendait visite à Vladimir Poutine, celui-ci a déclaré qu’il ne s’agit pas d’un apaisement mais tout simplement d’un “processus habituel” faisant suite aux manoeuvres de son armée. 

Le Haut représentant de l’UE aux affaires étrangères Josep Borrel a, lui, affirmé vouloir donner “toutes ses chances à la diplomatie” pour sortir de cette crise, même si l’UE réfléchit encore à appliquer de nouvelles sanctions à la Russie.

En effet, les Occidentaux ont jusqu’ici rejeté les revendications russes concernant l’Ukraine, notamment l’interdiction pour ce pays de rejoindre l’OTAN. Pourtant mardi, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a aussi adopté un ton plus apaisé, déclarant qu’il y a toujours “une chance” de parvenir à un accord avec les Occidentaux sur la crise ukrainienne. 

Continuons ce journal en évoquant la Commission européenne, qui vient tout juste de réclamer à la France des clarifications à propos de l’opération Sirli. De quoi s’agit-il Laura ? 

En effet Romain, en décembre 2021, le média d’enquête Disclose publiait une série de documents classifiés prouvant la vente illicite d’outils de cyber surveillance au régime égyptien d’Abdel Fattah Al-Sisi dans l’opération dite « Sirli ». Cette vente rend, d’après ce média, la France“complice de bombardements contre des civils en Égypte ».

Des technologies présentées comme très controversées. 

Oui effectivement Romain, alors que la position tenue par l’Égypte est d’utiliser ces outils de cyber surveillance dans la lutte contre le terrorisme, le média Disclose qui a publié l’enquête évoque quant à lui une utilisation abusive visant en réalité à réprimer les opposants au régime. L’armée de l’air égyptienne se servirait donc des informations obtenues par ces outils pour mener des exécutions extrajudiciaires, localiser des personnes et surveiller les communications d’opposants au régime. 

Comment cette affaire s’est-elle retrouvée dans les mains de la Commission européenne ? 

Après parution de l’enquête en décembre dernier, plusieurs députés européens, dont l’eurodéputé français Mounir Satouri, ont demandé à la Commission européenne d’enquêter et de prendre des mesures contre la France pour vente de matériel illicite. Une demande restée sans réponse jusqu’au 8 février, date à laquelle la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen a adressé une lettre à plusieurs législateurs. Dans cette lettre la présidente assure être en « contact avec l’autorité française compétente afin de clarifier les circonstances de ces affaires et leur conformité avec la réglementation de l’UE en matière d’exportation ». Les représentants du gouvernement français à Bruxelles, eux, refusent de commenter les ventes faites par la France à l’Égypte. Affaire à suivre, donc. 

Croatie : le déclin démographique inquiète

Continuons ce journal en allant cette fois-ci du côté des Balkans, en Croatie, où le déclin démographique inquiète. 

En effet Romain, selon un recensement de la population publié fin janvier, la Croatie aurait perdu 9,25% de sa population en dix ans. Une étude qui inquiète les experts, certains évoquant même “un désastre incroyable” pour le pays et son économie. 

Comment expliquer ce déclin ? 

Le déclin démographique ne date pas d’hier. Le pays connaît depuis longtemps un exil de sa population, que ce soit en raison de la situation économique du pays, de la corruption ou du manque de perspectives pour les jeunes. Pourtant, l’exode que connaît la Croatie ces dernières années aurait été accéléré par l’entrée du pays dans l’UE en 2013, favorisant le départ de plus de 250 000 Croates dans d’autres pays membres, notamment en Allemagne, en Autriche et en Irlande. 

Pour agir contre les projections de l’ONU qui annoncent un déclin de 35% d’ici la fin du siècle, Zagreb propose depuis janvier une prime pour encourager les expatriés à rentrer en Croatie. Une belle incitation financière pouvant aller jusqu’à 26 000 euros.

Belgique : vaste réseau transfrontalier de trafic de drogues

Tournons nous à présent vers la Belgique, où le parquet vient d’annoncer mardi 15 février qu’une trentaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une enquête déployée dans plusieurs pays de l’Union européenne.

Oui, au total plus de quarante arrestations ont eu lieu simultanément dans sept pays européens, dont une trentaine -vous l’avez dit- sur le sol belge. Les personnes appréhendées étaient impliquées dans un vaste réseau transfrontalier de trafic de drogues. L'affaire est désormais entre les mains du parquet fédéral de Belgique.

Cette vaste opération de police était coordonnée par l’agence européenne Europol.

Oui cette agence européenne basée à La Haye met en relation les différents services nationaux de police, et coordonnent leurs efforts lorsqu’il s’agit de lutter contre le crime organisé et les activités illégales présentes sur plusieurs Etats. Dans le cas présent, cette opération contre ce trafic international de stupéfiants est le résultat d’une enquête démarrée en 2020 et qui a donné lieu à plus d’une centaine de perquisitions en Belgique, mais aussi en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Croatie.

Laura Léger - Romain L'Hostis

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