Dans le cadre de la conférence de la désinformation sur la migration en Ukraine, Félix Doladille interroge Alberto Neidhardt, analyste politique au sein programme européen sur l'immigration et la diversité, à l'European Policy Center
Combien y a - t - il de réfugiés aujourd'hui en Europe ?
Cela varie d'un pays à l'autre. Les réfugiés ukrainiens se comptent à quelques milliers dans certains pays d'Europe occidentale et jusqu'à plusieurs centaines de milliers dans certains pays d'Europe de l'Est. Actuellement le pays qui accueille le plus d'Ukrainiens est la Pologne.
Ces chiffres changent tous les jours, car nous savons que les Ukrainiens qui bénéficient d'une protection temporaire, peuvent également retourner en Ukraine et revenir ensuite dans le pays où ils se sont établis en Europe.
Quelles sont les différences de conditions d'accueil des réfugiés ukrainiens entre les pays européens ?
C'est une expérience positive par rapport à l'accueil des demandeurs d'asile, et des réfugiés d'autres pays. Il y a des défis notamment en matière de logement et de planification à long terme, pour pouvoir offrir un accueil à tous les réfugiés ukrainiens.
Le constat général est globalement positif.
La gestion européenne de la crise des réfugiés ukrainiens est il comparable à la crise des réfugiés syriens en 2015 ?
C'est une très bonne question, mais ce n'est pas comparable. D'abord du point de vue juridique parce que le statut de protection qui a été offert aux ukrainiens est différent de celui qui fuyait la guerre civile syrienne.
C'est différent aussi d'un point de vue politique, parce que les pays européens se sont vraiment réunis et ont fait de leur mieux pour trouver des solutions opérationnelles d'accueil en quelques semaine.
C'est également différent du point de vue communication bien plus positive que celle accordée aux réfugiés syriens.
Pensez-vous que la désinformation sur les réfugiés ukrainiens a plus d'impact en Europe de l'Est ?
Il est probable que la désinformation très présente en Europe de l'Est joue un rôle important dans le discours public. Les enquêtes menées dans les pays d'Europe de l'Est ont montré qu'il existe des préoccupations profondément ancrées concernant le bien être économique et la résilience économique des pays.
Elle montre que de nombreux résidents d'Europe de l'Est expriment parfois des inquiétudes que les réfugiés ukrainiens soient mieux traités qu'eux. Il s'afgit d'un sentiment d'injustice qui peut être exploité par les acteurs de la désinformation pour susciter l'hostilité des citoyens de ces pays et les rendre moins accueillants envers les réfugiés et moins favorables envers les politiques mises en place
Quels sont les principaux problèmes de désinformation concernant les réfugiés ukrainiens et plus généralement ?
Il y a maintenant une plus grande prise de consciences des pays européens et des institutions européennes qui ont pris des mesures pour répondre au problème liés à la désinformation, amis il reste beaucoup à faire dans ce domaine.
Permettre-moi de mentionner les récentes initiatives initiatives législatives sur les services numériques. Une loi présentée par la Commission, le Parlement et le Conseil, mais aussi d'autres initiatives, qui auront un impact considérable sur la qualité des informations auxquelles les gens auront accès. Ainsi que sur le type de responsabilité et d'obligation de rendre des comptes des plateformes des médias sociaux, où on a tendance à trouver beaucoup d'informations sur les migrants et les réfugiés.
Il est trop tôt pour dire encore quel sera l'impact de ce genre d'initiative, mais une fois de plus, il y a une prise de conscience du problème et l'intention de travailler ensemble pour le résoudre.