La guerre des étoiles

Conquête spatiale et sortie extravéhiculaire

Photo de RDNE Stock project - Pexels Conquête spatiale et sortie extravéhiculaire
Photo de RDNE Stock project - Pexels

Tous les mercredis, écoutez Iris Herbelot discuter d'un sujet du secteur spatial. Tantôt sujet d'actualité ou bien sujet d'histoire, découvrez les enjeux du programme européen Hermès, de la nouvelle Ariane 6, ou encore de la place de l'Europe dans le programme Artémis. Ici, nous parlons des enjeux stratégiques pour notre continent d'utiliser l'espace pour découvrir, innover, et se défendre.

Bonjour Iris Herbelot ! Aujourd'hui, vous allez nous parler de conquête spatiale et de sortie extravéhiculaire...

Oui ! Le 12 septembre 2024, le monde s’émerveillait de la première sortie extravéhiculaire privée de l’histoire de la conquête spatiale. Des hommes et femmes embauchés par Space X sans être des astronautes qualifiés et entraînés par une agence spatiale se sont envolés à bord d’une fusée Space X, avec pour objectif principal de cette mission de tester les nouvelles combinaisons de… vous l’avez deviné, Space X !

C’est l’entreprise du secteur qui fait le plus parler d’elle, voire parfois la seule dont parlent les médias généralistes, y compris en Europe…

La position dominante de l’entreprise d’Elon Musk n’est plus vraiment nouvelle, et elle a beaucoup inquiété en Europe. Polaris Down, la dernière mission en date, montre à quel point les entreprises privées américaines se sont affranchies d’une dépendance à des commandes étatiques. La place de l’Europe a beaucoup été remise en question et pointé du doigt, et à l’heure de ce nouveau coup de maître, le premier vol à moitié réussi d’Ariane 6 le 9 juillet ne peut pas véritablement calmer des inquiétudes légitimes quant à la pertinence et la souveraineté européenne dans l’épopée spatiale qui est, il faut bien le dire, notre quotidien et notre avenir.

Pourquoi s’inquiéter de cette dominance américaine dans un accès à l’espace, qui n’appartient théoriquement à aucun Etat, ni aucune entreprise privée ?

L’importance du spatial dans nos vies est parfois trop intangible pour se rendre pleinement compte de la place qu’occupe dans nos vies les lointains satellites européens Galileo, qui nous permettent chaque jour d’utiliser Maps, Waze et autre applications, aux pompiers de se rendre à une adresse pour porter secours à des victimes d’un accident, au monde de tout simplement –et pourtant ô combien c’est important !-- de communiquer.

L’aspect scientifique, coûteux et aux retombées parfois incertaines ; l’aspect stratégique et militaire, négligé pendant longtemps en Europe ; la composante symbolique, aussi, sont autant de points où l’Europe peine à se faire une place dans le domaine du spatial.

Est-ce que ce retard de l’Europe est dû à un manque de moyens, d’intérêt politique et scientifique, de talents ?

Les initiatives, les investissements et l’intérêt porté au spatial ne manquent pas sur notre vieux continent, et l’histoire riche de la recherche spatiale a laissé un héritage de fondations solides sur lesquelles l’Europe, à travers notamment l’agence spatiale européenne - l’ESA- peut bâtir son futur dans les étoiles. Je citais les satellites Galileo, dont chaque génération est à la pointe de la technologie. On pourra également parler, au cours des semaines à venir, d’autres projets passés, présents et futurs en Europe qui montrent à quel point les Européens ont les clés pour accéder à l’espace et innover, sans dépendance à d’autres agences et États extra-européens.

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.

Épisodes précédents