Depuis 2018, l'association Kabubu mise sur le sport pour aider les personnes exilées à s'intégrer socialement. Kabubu, c'est un mot qui vient du Swahili, et qui représente les liens d'amitié qui se tissent entre des personnes qui pratiquent un même sport. A Strasbourg, chaque semaine, l'association organise des entraînements de course à pieds, de basket, de foot, de danse, de boxe ou de yoga.
"On parle souvent du langage universel du sport et on peut pratiquer un sport ensemble sans parler la même langue ou avoir la même culture", souligne Antoine Campigotto, responsable de l'antenne strasbourgeoise de Kabubu. L'objectif de Kabubu est aussi de mélanger des publics exilés et des publics locaux, pour créer du lien.
"Ce qu'on revendique surtout, c'est le vivre ensemble", ajoute le responsable. "Chacun peut apporter ses compétences et ses richesses au groupe pour qu'on puisse tous avancer ensemble et passer un bon moment".
Par ailleurs, Kabubu a aussi un programme de formation, le Tremplin, pour utiliser le sport et l'animation comme vecteur de débouchés professionnels. Dans le cadre de ce Tremplin, Kabubu a d'ailleurs bénéficié du soutien de l'Union européenne à travers le FSE, le Fonds social européen.
Au-delà de la pratique sportive, Kabubu organise aussi des Fresques de la migration, des ateliers de sensibilisation aux questions migratoires pour faire changer les regards sur cette thématique.
Sortir de l'isolement
Kabubu, c'est aussi un moyen pour les personnes exilées de sortir de leur isolement. C'est le cas de Sarah, une maman de 33 ans : "Depuis que j'ai commencé le sport avec Kabubu, je me sens mieux dans mon corps, mais aussi dans ma tête, ça aide à ne pas s'isoler".
Être entouré, c'est aussi ce que cherche Bademba. "Je n'aime pas être tranquille, je n'aime pas être seul. Je me suis fait plein d'amis avec Kabubu, que je n'auraient sûrement pas rencontrés dans un autre contexte". Autre point important pour Bademba et les autres bénéficiaires de l'association : toutes les activités proposées par Kabubu sont gratuites.
Un reportage de Lolla Sauty--Hoyer à Strasbourg.
