Nous accueillons Marc Tempelman, un des co-fondateurs de la FinTech
Cashbee, qui aide les Européens à épargner plus et mieux, via son
application d’épargne simple et sécurisée. Nous discutons toutes les
semaines de finance. Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler
aujourd’hui ?
Bonjour Simon, je pensais qu’il pouvait être intéressant de mettre en
perspective la forte correction qu’ont connu les marchés boursiers à
travers le monde la semaine dernière et de mettre à la lumière les
quelques actifs – plutôt rares – dont les prix ont significativement monté
pendant cette même période.
D’accord. Commençons par la forte baisse des marchés actions. Peut-
on parler d’un krach boursier ?
Pas tout à fait, ou en tout cas pas encore. En effet, nous pouvons parler
d’un krach boursier si l’indice baisse de plus de 20% en quelques jours.
Or, à l’heure où je vous parle, depuis son niveau le plus élevé, atteint il y
a deux semaines, l’indice phare du CAC40 n’a perdu « que » 16%. Il
s’agit donc techniquement d’une correction, terme que nous pouvons
employer lorsque les prix baissent de 10% ou plus en une période
relativement courte.
Et l’origine de cette forte correction est bien à trouver dans la
propagation du Coronavirus ?
Oui, absolument. Nous avons déjà eu l’occasion d’en discuter
récemment, mais c’est bien ça. Au fur et à mesure que la maladie
s’étend à travers le monde, les mesures de plus en plus radicales prises
par les populations et les gouvernements pour s’en protéger
commencent à peser sur la croissance économique. Le tourisme et les
déplacements internationaux sont en chute libre, les gens sortent
beaucoup moins et les chaines d’approvisionnement connaissent des
interruptions. Par conséquent la crainte d’un fort ralentissement
économique s’accroît, poussant les investisseurs à vendre leurs titres
afin de se mettre à l’abri.
D’où la chute des marchés boursiers. Et vous dîtes que malgré ce
contexte difficile, certains actifs ont vu leurs prix s’envoler ?
Naturellement, on aimerait savoir lesquels !
Je dirais même plus. Certains actifs ont vu leurs cours de bourse
s’envoler précisément à cause de la situation. Et j’aimerais vous donner
deux exemples concrets.
Quand les investisseurs prennent peurs, ils ont tendance à chercher
refuge dans les mêmes actifs, perçus comme étant les plus sûrs du
monde. L’or en fait partie, mais les bons du Trésor américains aussi. Et
c’est ainsi que l’achat massif de US Treasuries comme on les appelle a
fait flamber les cours de ces obligations pour en faire baisser le
rendement. Le Treasury à 10 ans, qui au début de l’année offrait un
rendement de 1,90% a franchi la barrière des 0,50% lundi matin,
atteignant ainsi son plus bas historique.
L’autre exemple est celui du cours de bourse de la société Zoom,
spécialiste en systèmes de vidéo-conférence. Avec la fermeture de
bureaux, un accroissement du télétravail et une forte chute des voyages
d’affaires, qui sont aujourd’hui tout simplement interdite dans la plupart
des grands groupes, les investisseurs parient sur une forte hausse du
volume d’affaires et des profits de cette société, introduite en bourse
l’année dernière. En conséquence, le prix de son action a plus que
doublé en 3 mois, avec une hausse du cours de 6% vendredi dernier,
dans un contexte où Wall Street baissait de 3%.
La morale de l’histoire c’est que même dans des marchés baissiers et
très volatils, on peut trouver des classes d’actifs qui performent, et qui,
dans des portefeuilles bien diversifiés, viennent contrebalancer les effets
de la baisse.