Chaque jeudi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Vous nous parliez la semaine dernière du volet sport du programme ERAMUS Plus de la Commission européenne, qui semple être l’un des piliers de la politique européenne du sport. Mais au-delà de ce programme, que fait l’Union pour le sport en Europe ?
Que ce soit sur le terrain, par le travail, ou l'éducation, le sport rassemble les gens. Le sport fait partie intégrante de la vie de million d’européen. De part son caractère universel, il permet de renforcer la cohésion, augmente l’inclusion social et conduit à une sentiment accru d’identité, et ça l’Union européenne l’a bien identifié. Cela fait donc désormais quelques années que les institutions européennes accroissent leur implication dans ce domaine notamment pour promouvoir l’activité physique, développer la dimension sociétale du sport, ou encore lutter contre la violence et le racisme.
L’intérêt de l’Union européenne pour les sports remonte aux années 1980, ce domaine d’activité étant alors conçu avant tout comme un vecteur de communication, et d’affirmation de l’identité européenne. Certains événements ont poussé la Commission à prendre des mesures. En effet, en 1989, elle met en place une initiative pour la lutte contre le dopage, ou encore une convention sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives avaient été signé en 1985.
Et plus récemment, le sport est devenu un domaine de compétence de l’Union n’est-ce pas ?
Effectivement, même si le sport était traité depuis plusieurs années, c’est un domaine de compétence relativement nouveau, il aura fallu attendre 2009 pour qu’une référence au sport soit enfin inscrite au sein des traités européens, dans l’article 165 du traité de Lisbonne. Le sport devient alors officiellement une compétence d’appui pour l’Union européenne. On peut parler de compétences « souples », c’est-à-dire qu’elle ne s’impose pas aux États membres de l’UE. Mais, depuis ce jour, l’Union est désormais chargée de définir une politique fondée sur des éléments probants, d’encourage la coopération et de gérer les initiatives qui favorisent l’activité physique et le sport en Europe. La même année, un Livre blanc est publié. Ce document vient définir le rôle sociétal du sport, sa dimension économique et l’organisation du sport en Europe.
Tout cela vient donc donner une réelle impulsion au sport en Europe. Alors après, je pense l’article 165 du traité de Lisbonne que l’on mentionne, ne devrait pas freiner la volonté politique des Etats membres d’adopter des positions communes claires sur les enjeux liés au sport. Le sport est un domaine important, et les Etats membres et l’Union devraient s’engager avec davantage de détermination sur la question de la lutte contre l’inactivité physique ou encore sur la question de la diplomatie sportive.
Effectivement, on comprend bien que c’est un domaine important. Mais quelles sont les objectifs de l’Union européenne dans ce domaine ?
Cette nouvelle compétence introduit dans les traités à plusieurs objectifs, allant bien au-delà du sport. Par ces initiatives, l’Union soutient l’idée que le sport peut améliorer le bien-être général, aider à résoudre des problèmes d’ordre social tels que le racisme, l’exclusion sociale et l’inégalité hommes-femmes, et avoir d’importants effets économiques sur l’ensemble de son territoire. À l’échelle européenne, le secteur du sport représente une part non négligeable de la production de richesses. Et nombreux sont les européens à pratiquer une activité sportive. D’après le Parlement européen, 60% de la population serait concernée.
Dans le plan de travail de l’UE sur le sport pour les 3 prochaines années, donc 2021-2024, l’UE accorde une place prépondérante à la promotion de l’activité, en tant qu’éléments clefs pouvant améliorer la santé générale des citoyens. Les investissements pour la promotion de l’activité physique y sont encouragés ainsi que la création de nouvelles opportunités pour le sport et l’activité physique pour toutes les générations. Et encore une fois, les domaines évoqués sont divers : tels que la lutte contre les inégalités entre les sexes, le sport vert dans le cadre de la transition verte de l’UE, l’éducation, et la sensibilisation au changement climatique etc. Autant de sujet que l’on associe désormais au domaine du sport, montrant bien l’intérêt croissant des institutions pour ce sujet et le rôle global qu’il joue dans la société.
Et au-delà des textes européens, de nombreuses initiatives concrètes sont mises en place par l’UE. La semaine prochaine nous reviendrons sur ces initiatives afin de comprendre comment l’UE œuvre pour aider les citoyens européens à s’impliquer davantage.
Clara Gauthier au micro de Cécile Dauguet