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Nous retrouvons aujourd’hui Sophie Lopez de Sport et Citoyenneté pour revenir sur un sujet inévitable au vu de l’actualité : la guerre en Ukraine. Et Sophie, aujourd’hui vous souhaitiez évoquer les réactions du monde sportif observées depuis le déclenchement de la guerre.
La guerre en Ukraine continue de provoquer des réactions dans le monde entier y compris dans le monde sportif.
À l’heure où nous enregistrons cette chronique, ces réactions sont quasi unanimes : refus d'affronter les équipes nationales russes, compétitions devant se dérouler en Russie déplacées ou annulées, condamnations publiques de la guerre et soutiens au peuple ukrainien… bref, nous avons été témoins d’une myriade de réactions de la part des fédérations internationales, des équipes sportives ou encore des joueurs.
En effet, cette guerre ne cesse de provoquer des réactions de toutes parts. A ce propos, qu’en est-il des réactions des joueurs ?
Tout d’abord, des sportifs ukrainiens ont manifesté leur désarroi et ont affiché leur soutien au peuple ukrainien. En Angleterre, le joueur de football Oleksandr Zinchenko, épaulé par ses coéquipiers de Manchester City, a affiché son soutien à son pays d’origine en entrant sur la pelouse avec les couleur bleu et jaune et l’inscription « No war ». De son côté, l’équipe ukrainienne de biathlon a mis un terme immédiat à sa saison. Dmytro Pidruchnyi, champion du monde 2019, s’est fait le porte-parole de son équipe en soulignant que lui et ses coéquipiers resteront en Ukraine pour, je cite, « protéger nos maisons et nos familles des forces armées russes qui ont envahi l’Ukraine ».
Ensuite, les sportifs russes ne sont pas restés indifférents. Un bon exemple et celui de la réaction du joueur de tennis russe Andrey Rublev. Après sa qualification pour la finale de l’Open de Dubaï, le numéro 7 mondial a écrit au feutre “No War Please”, « Pas de guerre s’il vous plait », sur la caméra d’un journaliste. Le tennisman a réitéré son message d’appel à la paix sur son compte twitter après avoir remporté le tournoi le 26 février dernier.
Vous avez évoqué l’appui des clubs dans ces réactions, pouvez nous donner d’autres exemples à ce sujet ?
Oui en effet : les clubs ont aussi réagi de différentes manières.
Commençons par donner un exemple français : le club de handball de Nantes a décidé d’annuler sa rencontre contre un club moscovite le 1er mars prochain. Le président a précisé qu’une telle rencontre, alors que la Russie était engagée dans un processus de guerre envers l’Ukraine, était contraire aux valeurs du club.
A l’étranger, d’autres mesures symboliques ont été prises. Par exemple, le club de football allemand de FC Schalke a pris la décision de mettre fin à son contrat avec la société russe GazProm. Le sponsor a immédiatement été retiré du maillot des joueurs. Dans une optique similaire, le club de football anglais de Manchester United a mis un terme à son contrat de sponsoring avec la compagnie aérienne russe Aeroflot.
Enfin, qu’en est-il alors des fédérations sportives régionales et internationales ?
Très rapidement, la Formule 1 avait donné le ton en annulant le Grand Prix prévu dans la ville de Sotchi qui devait se tenir en septembre prochain.
Du côté du Comité International Olympique, sa position a évolué : elle a commencé par inciter les fédérations internationales sportives à annuler ou délocaliser les événements sportifs organisés en Russie ou en Biélorussie. Puis, il a été décidé que ni le drapeau russe, ni le drapeau bélarusse ne seraient hissés et que l’hymne de ces deux pays ne seront pas joué lors d’un événement sportif international. Enfin, le CIO recommande de ne pas inviter de sportifs russes et bélarusses lors des compétitions sportives internationales.
Au niveau du football, l’UEFA a suivi le train en délocalisant la prochaine finale de l’emblématique ligue des champions, qui devait avoir lieu à Saint-Pétersbourg ; Et la FIFA de son côté a exclu la Russie de la prochaine coupe du monde.
Et ces réactions des fédérations internationales sont-elles linéaires ?
Eh bien non, ces réactions évoluent au jour le jour.
Par exemple, la fédération internationale de volleyball avait dans un premier temps décidé de maintenir ses Mondiaux prévus en Russie à partir d’aout prochain. Néanmoins, le premier mars dernier, la fédération est revenue sur cette décision. Elle a considéré qu’il serait impossible d’organiser ces mondiaux en raison de la guerre.
Enfin pour conclure sur notre sujet, nous savons que Vladimir Poutine a fait du sport un élément central du soft power de la Russie depuis son arrivée au pouvoir. Ainsi, si ces élans de soutien et ces mesures sont les bienvenus, il est certain que cela n’arrêtera pas les bombardements russes sur les civils ukrainiens …
Sophie Lopez au micro de Cécile Dauguet