Chaque jeudi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Aujourd’hui nous retrouvons Clara Gauthier, chargée de projet chez Sport et Citoyenneté pour aborder une nouvelle thématique : le sport et les institutions européennes. Votre Think tank participe et mets en place de nombreux projets sportifs. Mais qu’est-ce que les projets européens dans le domaine du sport ?
Quand on pense au programme Erasmus plus de la Commission Européenne, on pense souvent à son volet éducation, avec notamment la mobilité des étudiants en Europe. Pourtant, c’est aussi celui qui finance le sport au niveau européen. Dans l’histoire du programme Erasmus, le sport à fait son apparition que tardivement, en 2014. Il s’immisce dans un programme qui finance des actions dans les domaines de l’éducation, mais aussi de la jeunesse et de la formation. Toutefois il représente une très petite part du programme, puisqu’à peine 2% du budget lui est consacré.
La semaine dernière, la Commission a lancé les appels à propositions au titre de l'appel Erasmus+ pour 2022, à la suite de l'adoption du programme de travail annuel 2022. Alors même si le budget global pour le sport reste relativement peu élevé, tous les ans, ce sont environ 46 millions d’euros qui financent des projets européens dans le domaine du sport.
Et concernant les bénéficiaires, tout organisme public ou privé actif dans les domaines de l'éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport peut demander un financement. Mais la concurrence est rude pour obtenir ces fonds dont nous parlons pour développer un projet. L’année dernière en 2020, pour 1145 projets déposés, 315 ont été sélectionné par la Commission européenne. Au cours de cette même année, et nous en avons déjà longuement parlé sur Euradio, nous avons remporté le financement pour notre projet FIRE+, football Including Refugees.
Mais quel est l’objectif de la Commission européenne en favorisant ces projets sportifs ?
Les actions soutenues par le programme Erasmus+ dans le domaine du sport visent à promouvoir la participation du plus grand nombre aux activités physiques et sportives.
La Commission fixe des grandes orientations, que les projets doivent intégrer dans leur contenu. Les projets sont conçus pour :
- Promouvoir l’intégrité du sport,
- Améliorer la gouvernance et promouvoir la double carrière des athlètes,
- Encourager les activités de volontariat, la tolérance et l'inclusion sociale
L’inclusion par le sport, est également un principe fondamental du programme pour permettre à davantage de personnes d'apprendre et de participer à des projets internationaux, mais aussi pour toucher un nombre croissant de personnes ayant moins d'opportunités. Et ce sont toutes ces valeurs que nous défendons également chez Sport et Citoyenneté.
Toutefois, les compétences de l’Union européenne en matière de sport demeurent souples, c’est-à-dire qu’elle ne s’impose pas aux États membres de l’UE. Mais nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet prochainement.
C’est très intéressant, et on comprend mieux comment la réalisation et la mise en place de vos projets est possible. Mais dites-nous ce que les projets européens vous ont apportés ?
Pour moi, ces projets européens permettent avant tout de matérialiser la collaboration et coopération européenne, bien plus que les textes européens trop généraux sur le sport. Grâce à ces projets, plusieurs pays travaillent ensemble pour trouver des solutions à une problématique commune. On le sait, il est souvent très difficile de mettre d’accord les 27 pays de l’UE, mais travailler ensemble vers un objectif commun permet une collaboration efficace et la réalisation de beaux projets. Nous pouvons travailler avec des associations espagnoles, des universitaires allemands, des organisations italiennes, on se nourrit et apprends les uns des autres.
Cette année, notre Think tank s’est également positionné sur plusieurs projets, reprenant les thématiques clefs de notre think tank, l’inclusion par le sport, la lutte contre les inégalités, le développement de l’activité physique dans l’ensemble des lieux de vies. Ces projets nous permettent de nourrir notre réflexion et de baser notre plaidoyer sur une réalité de terrain, concrète, qui nous crédibilise auprès de nos partenaires et des institutions. Nous attendons donc avec impatience les résultats des appels à projets de l’année 2021 qui devraient être publiés dans les prochaines semaines. Souhaitez-nous bonne chance!
Clara Gauthier au micro de Cécile Dauguet