Chaque mardi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Nous retrouvons aujourd’hui Clara Gauthier, de Sport et Citoyenneté pour une nouvelle chronique sur la thématique Sport et éducation. Vous nous avez rappeler la semaine dernière que le sport peut effectivement contribuer à une meilleure éducation, mais le milieu scolaire n’aurait-il pas un rôle à jouer ?
Effectivement, c’est essentiel ! Le sport est un élément central de l’éducation et qui dit éducation dit temps scolaire.
L’une des forces de l’école est qu’elle est accessible à tous. L’environnement scolaire est un lieu d’apprentissage et les aptitudes physiques sont complémentaires des autres apprentissages.
L'activité physique n'aide pas seulement à mener une vie saine et épanouissante, elle peut aussi contribuer à une plus grande disposition à apprendre et à atteindre l'excellence scolaire, améliorer l'assiduité, conduire à de meilleurs comportements (dans et hors de la classe), enseigner des compétences telles que le travail d'équipe et le leadership, et renforcer la motivation, la confiance et l'estime de soi.
Mais malheureusement, les temps scolaires et l’espace scolaire ne sont pas toujours propices à l’activité physique.
Pourtant, 3 heures d’EPS sont obligatoires par semaine. Ce n’est pas suffisant ?
Pas vraiment, en effet le bilan n’est pas bon. La sédentarité et le manque d’activité physique est un réel problème de santé publique chez les jeunes. En 40 ans, les jeunes ont perdu un quart de leurs capacités cardio-vasculaires, donc leur capital santé. En France, plus de 80% des enfants et adolescents ne respectent pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour être en bonne santé, à savoir : pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique quotidienne.
Cette situation entraîne des conséquences multiples sur la santé. En effet, en France, 17% des enfants étaient en surpoids ou en obésité.
Effectivement, ce bilan n’est pas réjouissant. Mais des initiatives ne tendent pas à voir le jour pour palier ce manque d’activité physique chez les jeunes ?
Tout à fait, et c’est une très bonne nouvelle. C’est le sens, par exemple, de l’initiative « 30 minutes d'activité physique quotidienne », lancée par le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports en collaboration avec Paris 2024 à destination des écoles élémentaires. Ainsi, en plus des 3 heures d’EPS obligatoire par semaine, cette initiative, comme son nom l’indique, vise à instaurer 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école. Depuis le lancement en 2020, plus de 7 000 écoles volontaires ont mis en place ce dispositif, qui tend à se généraliser sur l’ensemble du territoire d’ici à 2024. Une très belle initiative, qui je l’espère portera ses fruits.
De plus, avec Sport et Citoyenneté, nous menons également un projet européen, PACTE+. Ce projet vise globalement à rendre nos villes plus actives, mais nous l’abordons également sur le sur le plan des écoles, on parle d’école active.
Et concrètement, pouvez-vous nous en dire plus sur ce concept d’« Ecole active » ?
« Ecole active » est un terme utilisé pour plusieurs initiatives différentes. Ces initiatives partagent l'idée d'augmenter l'activité physique des enfants à l'école grâce à une approche global au-delà de l’éducation physique traditionnel. On imagine par exemple des pauses active tout au long de la journée scolaire, l’apprentissage du vélo pour développer la mobilité durable et l’activité physique sur le chemin de l’école, la création de lien entre écoles et clubs sportifs. Cela passe également par la mise en place de nouveaux programmes et le financement d’équipement sportifs. Tout autant d’initiatives que nous allons promouvoir dans le cadre de notre projet afin d’aider les villes et les écoles à devenir plus actives !
Clara Gauthier au micro de Laurence Aubron