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"En Europe, les pays où l'accès à l'avortement est compliqué s'allongent !" : Danielle Gaudry, militante féministe

© Lou Surrans "En Europe, les pays où l'accès à l'avortement est compliqué s'allongent !" : Danielle Gaudry, militante féministe
© Lou Surrans

Danielle Gaudry, gynécologue militante du planning Familial du Val-de-Marne, est l'invitée d'Euradio Paris. Elle fait partie du Collectif Avortement Europe, les femmes décident. C’est ce collectif qui a appelé à manifester le 28 septembre dernier,  journée internationale pour le droit et l’accès à l’avortement. Près d'un millier de personnes se sont retrouvées dans les rues de Paris pour défendre ce droit en danger dans plusieurs pays européens. Écoutez cette interview signée Lou Surrans.

Euradio : Qu’est ce que le collectif Avortement Europe, les femmes décident et comment est-il né ? 

Danielle Gaudry : C’est un collectif qui comprend une cinquantaine d’associations féministes, de syndicats et de partis politiques. Il s’est constitué en 2017 après les mobilisations pour le droit à l’avortement qui était grandement menacé en Espagne. Ce collectif a pour objectif que le droit à l’avortement soit reconnu en Europe dans sa totalité. Aujourd’hui, on voit bien que ce n’est pas le cas.

Nous avons soutenu nos sœurs espagnoles. Danielle Gaudry, militante féministe 

Euradio : Effectivement pour rappel, au sein de l’Union européenne la santé ne relève pas de la compétence de l’UE. Il n'y a donc pas de législation commune. Le droit à l’avortement diffère dans chaque pays européen. En Pologne, la loi s’est durcie ces dernières années.  L’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol ou de danger de mort pour la mère. Dans quels pays européens, l’accès à l’avortement est limité ? 

Danielle Gaudry : La liste des pays où l’accès à l’avortement est compliqué s’allonge. Nous avons deux pays où l’avortement est totalement interdit : Andorre et Malte. Certes ce sont des petits pays, il n’empêche qu’il y a des femmes sur place, qui ne peuvent pas avorter. Il y a aussi des pays où la loi s’est durcie. Il s’agit notamment de la Pologne ou la Hongrie. L’Italie est aussi dans une situation critique : la loi existe mais elle a beaucoup de difficultés à s’appliquer. Il y a ce qu’on appelle la clause de confiance qui est revendiquée par un grand nombre de médecins qui refusent de pratiquer des avortements. Dans certaines régions italiennes, cela concerne 90% des médecins. 

Euradio : Qu’est ce que la clause de confiance ? 

Danielle Gaudry : C’est le droit d’un professionnel de santé de refuser de pratiquer un acte qui serait contraire à son éthique personnelle. Le médecin devrait alors orienter systématiquement la personne en demande vers un confrère ou une consœur qui la prendrait en charge. Mais en réalité, c'est loin d’être le cas. 

Pour en savoir plus, écoutez la suite de cette interview ▶️

Vous pouvez contacter le numéro vert : 0800 08 11 11. Il s’agit d’un numéro national anonyme et gratuit, disponible pour répondre à toutes vos questions sur les sexualités, la contraception et l’IVG.

"Mon corps, Mon choix". Se slogan a résonné dans les rues de Paris le 28 septembre dernier, à l'occasion de la journée internationale pour le droit et l'accès à l'avortement. Pour entendre les revendications des manifestants, c'est par ici 

Lou Surrans & Mathilde Leroy.