L'association Echange Nord Sud est née dans le but de faire de l'aide au développement, d'abord au Sénégal, puis au Burkina Faso à partir de 2008. De multiples projets ont été réalisés sur ces territoires, en matière de santé, d'éducation et d'alimentation, toujours avec l'esprit de faire les faire porter par les personnes concernées, le rôle de l'association restant celui d'un simple soutien/accompagnant.
En effet pour Alice Lockhart, chargée de projet et animatrice pour l'association, "une petite association, ça peut péricliter [...] il faut que ce qu'on impulse puisse survivre si nous on disparaît". D'où la nécessité de former les acteurs locaux.
Cependant, "l'alimentation a tout de suite été au cœur de tous [les] sujets", précise Alice, et argumente "on ne peut pas bien étudier si on a pas une bonne alimentation ; on peut pas être en bonne santé si on a pas une alimentation pérenne et saine".
En France, l'association réalise des actions de sensibilisation, sur la solidarité internationale, mais "toujours avec cette entrée du paradoxe de la faim", poursuit-elle. Par là, elle entend un constat établie par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, selon lequel ce sont environ "un tiers des aliments produits à des fins de consommation humaine" qui sont gaspillés, tandis que la malnutrition touche une personne sur trois dans le monde.
À partir de là, promouvoir une alimentation saine et locale apparaissait comme une nécessité. Alors s'est construit petit à petit, le projet de "confitures solidaires" : réaliser de confitures à partir de fruits et légumes invendus et certifiés bio.
En 2015, l'association se lance donc dans cette nouvelle aventure. Aujourd'hui elle produit "entre 5000 et 7000 pots" par an, pour une dizaine de tonnes d'invendus (entre 50 et 250 kg par jour). Une cinquantaine de parfums sont proposés, qu'Alice qualifie de "classiques" (abricot-pêche, fruits rouges), "originaux" (melon-agrumes, banane-raisin) ou encore "très originaux" (concombre-citron, potimarron-pomme...).
Trois euros et cinquante centimes le pot de confiture, auxquels s'ajoute un euro et cinquante centimes de consigne, à retrouver dans les locaux de l'association directement à Ludon, dans les épiceries solidaires partenaires ou sur l'un des trois stands réguliers :
- Le poulailler bio Majolan, au Taillan-Médoc, le premier samedi du mois
- Le marché des délices, au Bouscat, le premier samedi du mois
- Le marché de la Benauge, le deuxième vendredi du mois.
Dans les semaines à venir, une boutique permanente va ouvrir dans le centre commercial de Ginko, avec le collectif Ikos.
Un entretien réalisé par Cassandre Thomas.