Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- En Ukraine, des bombardements russes de plus en plus intenses.
- Halla Tomasdottir remporte les élections présidentielles en Islande.
- En Allemagne, le parti d’Ursula von der Leyen et Angela Merkel, la CDU, victime d’une cyberattaque.
Bonjour, démarrons ce journal en Ukraine où les bombardements de la Russie sont de plus en plus intenses.
Ce sont près d’un millier de missiles russes qui auraient été tirés en une semaine sur le territoire ukrainien, selon un communiqué du président Volodymyr Zelensky sur Telegram. Depuis plusieurs mois, la Russie tente de mener une offensive au nord de l’Ukraine près de la ville de Kharkiv. Les mouvements russes sont également importants dans la région de Donetsk, à l’est, où le village d’Oumanskoïe a été conquis par Moscou ce week-end.
Les bombardements russes sont caractérisés par un ciblage des infrastructures énergétiques.
Oui, l’opérateur Ukrenergo explique que ses infrastructures ont subi leur sixième vague de bombardements massifs depuis le mois de mars. Deux centrales thermiques ont été touchées ce week-end. Le plus grand barrage hydroélectrique du pays sur le fleuve Dniepr serait également dans un état critique. Il n’a d’ailleurs pas été ouvert ce week-end pour laisser aux autorités le temps de constater l’ampleur des dégâts.
Les habitants de ces régions doivent donc jongler avec d'incessantes coupures d'électricité.
C’est un des piliers de la stratégie russe ces derniers mois : provoquer la fatigue chez la population civile entre les bombardements et les coupures de courant à répétition.
Et c’est dans ce contexte que plusieurs pays occidentaux viennent d'autoriser les Ukrainiens à viser le territoire russe avec le matériel qu' ils ont livré.
Oui, pour permettre à l’Ukraine de contre-attaquer plus efficacement, plusieurs pays occidentaux comme l'Allemagne et les États-Unis ont autorisé Kiev à se servir des armes qu'ils ont livrées à l’Ukraine pour viser le territoire russe. Il s'agit notamment d’atteindre la région de Belgorod d’où sont tirés une grande partie des missiles tirés sur la région de Kharkiv.
C’est dans ce contexte toujours aussi difficile que Volodymyr Zelensky s’est rendu à Singapour, à l’occasion du sommet de défense Shangri-la.
Au cours de ce sommet, le président ukrainien a notamment tenté de rallier certains États du "sud global" à la prochaine initiative de sommet sur la paix organisée en suisse à la mi-juin.
Poursuivons ce journal en Islande où se sont tenues des élections présidentielles ce week-end.
Oui et c'est une cheffe d'entreprise qui a emporté le poste de président de cette île. Une île de moins de 400 000 habitants située à 1200 km du Groenland. Halla Tomasdottir, déjà candidate en 2016, femme d’affaire, et non encartée politiquement, est donc élue pour 4 ans à ce poste principalement honorifique. Elle n’aura ainsi pour seul pouvoir un véto sur certaines lois votées par le Parlement, et sera également en mesure de faire organiser des référendums.
Malgré son absence de véritable expérience politique, la nouvelle présidente est déjà très populaire en Islande.
Elle a largement dominé ce scrutin à un tour, en obtenant près de neuf points d’avance sur l’ancienne Première ministre Katrin Jakobsdottir arrivée à la deuxième place. Halla Tomasdottir est régulièrement louée pour son expertise sur le plan économique. Elle est également devenue une sorte d'icône populaire, notamment grâce à un style vestimentaire détonnant.
Cette femme d’affaires est également une grande défenseuse d’une économie plus égalitaire et écoresponsable.
Elle est par exemple la fondatrice de Audur Capital, une société qui défend la place de la femme dans l entreprise. C’est également l’ancienne directrice de l’ONG The B Team qui promeut un monde du business plus respectueux du respect humanitaire et de l’environnement.
Concluons ce journal en Allemagne où le parti d’Ursula von der Leyen et Angela Merkel, la CDU, a été victime d’une cyberattaque le 1er juin.
Le parti de droite allemand, en tête des sondages pour les élections européennes du 9 juin, n’a en revanche pas communiqué sur l’ampleur des dégâts. Le ministère de l’intérieur allemand est actuellement chargé de la défense des serveurs de la CDU. Il évoque d’ailleurs une attaque réalisée, je cite, de manière “très professionnelle”. Il a également expliqué avoir averti tous les autres partis du pays.
Et si l’on ne connaît pas encore les instigateurs de cette attaque, les soupçons se tournent vers la Russie.
Ce ne serait pas la première fois que Moscou est impliqué dans des attaques de ce type en Allemagne. En 2023, le parti socialiste du chancelier Olaf Scholz avait déjà été touché par une attaque du groupe APT28, lié au renseignement russe. La Tchéquie avait également été victime d’attaques similaires au début du mois de mai, toujours attribuées à APT28.
Selon le chef de la cybersécurité européenne, Juhan Lepassaar, le nombre de cyberattaques contre des infrastructures européennes a doublé en quelques mois. Il explique que c’est une composante à part entière de la guerre d’agression russe démarrée en 2022. Je cite : “ ils se battent physiquement en Ukraine, mais également de manière digitale dans toute l’Europe”.
Un journal de Paloma Biessyet Alizée Lambin