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Au programme du jour :
- Le plan de paix en 10 points proposé par l'Union européenne pour en finir avec le conflit israélo-palestinien
- La décision de l'Union européenne de participer aux dispositifs de protection de la marine marchande en mer Rouge
- Les tensions survenues entre la Serbie et le Kosovo à l’annonce de la décision de Pristina de faire de l’euro la monnaie unique sur son territoire
Nous ouvrons ce journal en évoquant le plan de paix en 10 points proposé par l'Union européenne lundi 22 janvier. Objectif : imaginer des moyens pour en finir avec le conflit israélo-palestinien
Oui, présenté par le Service européen pour l'action extérieure, ce plan vise à construire un consensus international pour soutenir une solution au conflit israélo-palestinien viable sur le long terme. L’Union européenne maintient son soutien à la mise en place d’un État palestinien indépendant, avec une gestion territoriale assurée par l'Autorité palestinienne qui viendrait remplacer le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007 et est désigné comme organisation terroriste par l'UE et les États-Unis. Parmi les objectifs clés du plan, l’Union vise également à normaliser les relations entre Israël et le monde arabe, ainsi qu’à lui donner des garanties de sécurité à long terme dans la région.
Le projet de feuille de route propose une "conférence préparatoire de paix" qui impliquerait l'UE, les États-Unis, l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite, la Ligue arabe et les Nations unies.
Cette conférence aurait pour objectif d'élaborer un cadre de plan de paix, avec une participation des différentes parties en conflit. La conférence disposerait d’un an pour élaborer le cadre d’un plan de paix, en tenant compte des réactions de toutes les parties concernées, des résolutions des Nations unies, des conclusions du Conseil européen et des efforts de médiation antérieurs. Une fois rédigé, le plan serait présenté aux « parties au conflit » et servirait de base principale aux négociations finales.
Toutefois, l'adhésion de certains États membres de l'UE et des acteurs régionaux au plan de paix reste incertaine.
Les divisions au sein de l'UE sur le conflit à Gaza ont mis à mal la crédibilité de l'Union dans la région. En outre, alors que les États membres et les États-Unis, estiment que la création d’un État palestinien est le seul moyen de garantir une paix durable, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a catégoriquement rejeté cette idée le jeudi 18 janvier et s’est engagé à poursuivre l’offensive militaire à Gaza jusqu’à la destruction totale du Hamas et la libération de tous les otages israéliens. « Nous ne nous contenterons de rien d’autre que d’une victoire absolue », avait ainsi déclaré le Premier ministre Netanyahou.
Lundi 22 janvier, les 27 ministres des Affaires étrangères se sont réunis à Bruxelles et ont tenu des rencontres distinctes avec les responsables de la diplomatie palestinienne et israélienne.
Oui, toutefois, la rencontre avec le ministre des Affaires étrangères israelien a donné lieu à un échange pour le moins acrimonieux. Israël s'oppose à envisager une solution à deux États, comme préconisée alors par l’Union européenne. Le dédain du représentant israélien pour cette solution s’est manifesté de façon assez démonstrative. En effet, au grand étonnement de ses interlocuteurs, le ministre israelien, au lieu de la discussion prévue, leur a fait visionner une vidéo portant sur un projet d'île artificielle au large de Gaza, une façon de montrer son peu de cas des initiatives européennes..
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant la décision de l'Union européenne de participer aux dispositifs de protection de la marine marchande en mer Rouge.
Oui, cet accord de principe, conclu lundi 22 janvier par les 27 ministres des affaires étrangères de l’UE, est une réponse aux attaques perpétrées par les rebelles houthistes au large des côtes du Yémen qui, par là, menacent les voies maritimes par lesquelles transite 70 % des importations européennes en provenance d'Asie. Ces attaques sont souvent dirigées contre les navires qu'ils accusent de liens avec Israël, les rebelles yéménites affirmant agir en soutien aux Palestiniens de Gaza.
Cette initiative viendra consolider l'opération américaine "Gardien de la prospérité", déjà mise en place pour contrer les attaques houthistes.
Oui, toutefois, la mission n'a pas pour objectif de suivre les actions des États-Unis et du Royaume-Uni, qui depuis le 12 janvier, ont bombardé à plusieurs reprises les forces houthistes au Yémen. Les diplomates européens ont en effet clairement déclaré que la mission se concentrera sur la défense de la liberté de circulation dans la mer Rouge, sans être une initiative de "défense d'Israël".
Et que prévoit cette mission ?
Trois navires militaires européens seront mobilisés pour rejoindre la zone et défendre la navigation commerciale, mais la date exacte de leur déploiement reste à déterminer. Ces navires auront notamment pour mission de protéger les cargos occidentaux en abattant les drones et les missiles menaçants.
Terminons ce tour de l’actualité en évoquant les tensions survenues entre la Serbie et le Kosovo à l’annonce de la décision de Pristina de faire de l’euro la monnaie unique sur son territoire.
Oui, la semaine dernière, la banque centrale du Kosovo a annoncé une mesure radicale qui entrera en vigueur le 1er février : l'utilisation de l'euro comme seule monnaie autorisée sur son territoire. Selon les autorités locales l'objectif principal de cette décision est de lutter contre la fausse monnaie et d'autres formes de criminalité financière. Cette décision a immédiatement suscité des inquiétudes quant à une escalade des tensions avec la Serbie, en particulier dans les régions du nord où les ressortissants du pays insistent pour utiliser le dinar serbe.
La Serbie, qui ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo déclarée en 2008, s'oppose fermement à cette utilisation exclusive de l'euro.
La constitution du Kosovo prévoit pourtant déjà l’utilisation exclusive de l’euro, le règlement adopté se contente donc d’en fixer les modalités d’application. Toutefois, dans certaines municipalités à majorité serbe, le dinar est toujours utilisé notamment par les banques serbes sur le territoire kosovar.
Le président Aleksandar Vučić a fermement condamné cette décision et a affirmé utiliser tous les moyens disponibles pour empêcher l'interdiction du dinar au Kosovo.
Pourtant, le dinar n'a pas été interdit, et il peut toujours être échangé et détenu sur des comptes bancaires hors euro, au même titre que d'autres devises. M. Vučić a également sollicité l'intervention de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour bloquer la mise en œuvre de ce nouveau règlement.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.