L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Réfugiés ukrainiens : les Etats de l'Union s'organisent
- Espagne : grève générale des routiers face à la flambée mondiale des prix du carburant
- Grèce : des médias sous le contrôle du pouvoir ?
Réfugiés ukrainiens : les Etats de l'Union s'organisent
Commençons cette édition en nous intéressant à l’accueil et la gestion des réfugiés ukrainiens par les Etats membres de l’Union. Depuis le 24 février, plus de 3,8 millions de personnes ont fui l’Ukraine selon l’ONU. La plupart d’entre eux ont été pris en charge par les autorités en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie et en Hongrie. Face à cette situation, les ministres des 27 se sont réunis lundi dernier pour discuter de la coordination des Etats membres en matière d’accueil des réfugiés. Quelles étaient les mesures à l’ordre du jour ?
Le conseil extraordinaire “Justice et affaires extérieures” s’est en effet réuni en début de semaine afin de discuter des mesures d’accompagnement pour les Etats membres accueillant des réfugiés ukrainiens. Les ministres de l’Intérieur des 27 ont notamment examiné un certain nombre de mesures visant à renforcer la coopération de l’UE dans la gestion de cette crise et ont adopté un plan en dix points proposé par la Commission mercredi dernier. Parmi ces propositions figure l’utilisation de l’agence eu-LISA, un système qui coordonne les systèmes informatiques régissant la politique d’asile des États membres, pour améliorer les processus d'enregistrement dans les pays de l’UE.
Une attention toute particulière a également été portée à la protection des réfugiés.
En effet, les réfugiés ukrainiens représentent une population extrêmement vulnérable, aux trafics et à la traite d’êtres humains. C’est pourquoi les ministres ont insisté lundi dernier sur l’élaboration d’un plan européen de lutte contre la traite des êtres humains. Autre priorité, la protection des mineurs en provenance d’Ukraine. Selon la commissaire aux affaires intérieures Ylva Johansson, l'objectif de l’UE est de faire passer le plus rapidement les enfants “de la zone de guerre à des foyers sûrs”, a-t-elle déclaré lundi dernier.
L’afflux de réfugiés en provenance de l’Ukraine représente l’une des pires crises humanitaires de l’histoire contemporaine de l’Europe. Une crise qui ne se limite pas aux frontières de l’UE. La Moldavie également, l’un des pays les plus pauvres d’Europe, a accueilli plus de 380 000 réfugiés depuis le 24 février.
Oui, à ce sujet, les ministres des 27 ont décidé de soulager ces pays en première ligne, en s’engageant notamment à accueillir des réfugiés en provenance de la Moldavie. De son côté, le Parlement européen a adopté jeudi dernier la proposition de la Commission visant à octroyer une assistance de 150 millions d'euros à la Moldavie ainsi que le déploiement de l’agence européenne Frontex aux frontières de la Moldavie afin de soutenir les autorités moldaves.
Espagne : grève générale des routiers face à la flambée mondiale des prix du carburant
Continuons ce journal en nous rendant en Espagne, alors que depuis deux semaines, 75 000 chauffeurs routiers protestent contre la flambée mondiale des prix du carburant. Un mouvement de grève qui dégénère en crise politique.
Effectivement, largement critiqué, le gouvernement de Pedro Sanchez a longtemps été taxé d’inaction par les chauffeurs routiers qui exigent, en vain, la stabilisation des prix du carburant. Les conséquences de la grève se font déjà ressentir dans le pays, alors que des camions bloquent l’accès à la capitale sur des kilomètres et que les supermarchés de Madrid connaissent des problèmes d'approvisionnement. La situation est à ce point inquiétante que plusieurs marques ont cessé certaines productions temporairement, dont le producteur de bière Heineken ou le géant Danone.
Après deux semaines de grève générale, quelles solutions ont été apportées par le gouvernement ?
Eh bien, vendredi dernier le Premier ministre socialiste a annoncé un plan pour réduire le prix des carburants, qui je cite, “se traduira par l’injection de plus d’un milliard d’euros” d’aides publiques destiné à aider les transporteurs. L’accord prévoit notamment une subvention de 20 centimes d’euros par litre de carburant. « Nous sommes satisfaits et nous espérons que la grève », lancée le 14 mars par un collectif de routiers indépendants, « va prendre fin », a réagi le président du comité national des chauffeurs routiers, très critique de ce mouvement.
Pourtant les routiers espagnols ont annoncé vendredi dernier la poursuite pour une durée indéterminée de la grève générale.
Oui, car cet accord n’a pas été signé par les grévistes mais seulement par le comité national des routiers. Une décision largement critiquée puisque ce n’est pas cette plateforme qui est à l'origine de ce mouvement de grève. Le gouvernement "négocie avec le comité national" qui "ne nous représente pas", s'est agacée la plateforme des routiers indépendants, en demandant une nouvelle fois à s'asseoir à la table des négociations.
Grèce : des médias sous le contrôle du pouvoir ?
Terminons ce journal en nous intéressant à la situation de la liberté de la presse en Grèce. Un rapport publié en début de semaine par six organisations internationales pour la liberté de la presse accuse le parti au pouvoir dans le pays de tenter de contrôler les médias. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’ONG “Media freedom rapid response” tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle appelle une “crise systémique de la liberté de la presse” dans le pays, exacerbée par les tentatives du gouvernement de la Nouvelle Démocratie de contrôler les médias et de minimiser les voix critiques et dissidentes. Le gouvernement est également accusé de ne pas assez protéger les journalistes. Pour rappel, le journaliste grec George Karaiva est l’un des deux journalistes européens assassinés l’année dernière dans l’UE.
Des accusations fermement réfutées par le gouvernement.
C’est vrai, pourtant les ONG sont catégoriques et selon la responsable UE de Reporters sans Frontières “La situation de la liberté de la presse en Grèce devient comparable à celle de la Hongrie”. En décembre déjà la commissaire européenne Vera Jourova considérait que la Grèce faisait partie des pays de l’UE considérés comme “problématiques” en matière de liberté de la presse. La Commission européenne pourrait également envisager des sanctions financières sans amélioration significative concernant l’indépendance de la presse.
Elisa Greco - Juliane Barboni
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