Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Un texte pour restaurer la nature en Europe suscite des oppositions au Parlement européen
- L'UE appelle à de nouvelles élections municipales au Kosovo
Bonjour Ulrich, ouvrons ce journal en évoquant les vives discussions qui entourent un important texte au Parlement européen qui vise à restaurer la nature. Un texte qui s’inscrit dans le green deal, le pacte vert lancé par la commission européenne en 2019
Oui bonjour Thomas bonjour à tous oui c’est un texte marquant et très ambitieux qui vise à restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030 alors qu’aujourd’hui plus de 80 % des habitats et 70 % des sols européens sont en mauvais état
Le texte vise à graduellement rétablir différents types d’habitats, tels que les écosystèmes terrestres, côtiers, d’eau douce et marins. En 2030 30 % de ces habitats dégradés devront être restaurés et les objectifs devraient ensuite monter en puissance avec un objectif de 60 % à l’horizon 2040 et 90 % en 2050.
Ce texte vise aussi à inscrire dans le marbre communautaire l’accord de Montréal sur la biodiversité signé en 2022. Ce texte, s' il était adopté, serait contraignant, chaque Etat devrait présenter un plan déclinant les objectifs européens.
Cependant ce projet suscite de plus en plus d’oppositions et n’est pas parvenu à faire consensus lors d’un vote à la commission environnement où il a reçu 44 voix pour et 44 voix contre
Oui pas de majorité hier pour le vote à une voix près. Le texte sera également débattu prochainement en plénière et la commission a pour objectif qu’il soit adopté avant les prochaines élections européennes de juin 2024.
Et c’est vrai le texte suscite des oppositions vives même dans les rangs du principal parti au Parlement européen, le PPE, qui jusqu’alors avait voté les différents textes du green deal.
Mais le ton a changé et le chef de ce puissant groupe au parlement européen, le bavarois Manfred Weber, appelle désormais à un moratoire sur le volet environnemental du Pacte vert. Il dénonce notamment les textes sur la restauration de la nature et sur la baisse de l’usage des pesticides.
La socialiste César Luena, rapporteure du texte a même accusé Manfred Weber de mener « une croisade » électoraliste alors que la perspective des prochaines élections européennes qui auront lieu dans un an, se rapproche et que certains partis qui prônent l’arrêt des nouvelles législations environnementales ont le vent en poupe
Qu’est ce les opposants au textes reprochent à ce projet ?
Les opposants à ce texte et ils sont nombreux lui reprochent de faire peser des risques sur la production agricole et de compromettre la sécurité alimentaire et de contribuer à l’augmentation du coût de la vie.
Le Parti populaire européen met en avant le risque que si ce texte était adopté, les agriculteurs européens seraient « contraints d’abandonner 10 % des terres agricoles ». Certains évoquent même la menace d’une « une famine mondiale » ou encore la destruction « de villages construits il y a plus de 100 ans pour créer des zones humides ».
Un texte qui est aussi présenté par la commission européenne comme un moyen de faire face au réchauffement climatique
Oui et c’est vrai dans leur dernier rapport, les experts du GIEC affirment que la restauration des écosystèmes est un des moyens les plus efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les zones humides, dont ce texte prévoit qu’une grande partie puissent être restaurées, permettent de lutter contre les inondations, les arbres de faire face aux canicules.
Et justement l’Europe est le continent ou le réchauffement climatique est le plus rapide et des chiffres viennent de tomber concernant la mortalité en Espagne l’an dernier alors que le pays faisait face à une vague de chaleur inédite
De mai à août 2022, 157 580 décès ont été enregistrés en Espagne, soit 26 849 de plus (+ 20,5 %) qu’en 2019
L’année 2022, rappelons-le, avait été marquée dans une grande partie de l’Europe mais notamment en Espagne par un été particulièrement étouffant et des incendies majeurs.
Des chiffres qui viennent rappeler les conséquences sanitaires de canicules qui risquent de devenir la norme.
Et de fait l’Espagne est actuellement confrontée à une nouvelle vague de chaleur
Oui, depuis dimanche, le pays fait face à sa première vague de chaleur estivale de 2023. Les températures qui ont dépassé lundi 44 °C en Andalousie et se stabilisent autour des 40°.
Terminons par un détour par le Kosovo où la tension peine à redescendre suite aux élections municipales qui se sont déroulées fin avril dans le nord du pays, des localités peuplées en majorité par des populations serbes.
Ces élections avaient été boycottées par les Serbes et seuls 4 % des électeurs, d’origine albanaise, y avaient pris part, aboutissant à l’élection de maires considérés par une immense partie de la population comme illégitimes.
Des affrontements avaient d’ailleurs eu lieu quand les nouveaux maires avaient tenté de s’installer dans les mairies et pour protester face à cette situation les Serbes avaient démissionné en masse de toutes les institutions de l’Etat.
L’Union européenne appelle aujourd’hui à l’organisation de nouveaux scrutins
Oui Josep Borrell a appelé lors d’une réunion le 26 juin à l’organisation de nouvelles élections. « La prochaine étape consistera à tout mettre en œuvre pour organiser des élections », a-t-il expliqué en ajoutant que “nous ne pouvons pas avoir des maires dans leurs bureaux protégés par les forces de l’OTAN tout en étant élus par 2 ou 3 % de la population”
De fait, c’est la présence de l’Otan qui maintient des forces au Kosovo qui avait empêché que la situation ne dégénère.