Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 25 mars 2025

© Site officiel du gouvernement ukrainien Aujourd'hui en Europe - 25 mars 2025
© Site officiel du gouvernement ukrainien

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

  • Les nouveaux pourparlers entre russes et américains à Riyad de lundi
  • Les manifestations en Roumanie
  • La BCE alarme sur la croissance en zone euro en cas de guerre tarifaire avec les USA

Bonjour Robin, on commence ce journal en revenant sur les nouveaux pourparlers à Riyad entre les délégations américaines et russes au lendemain des discussions entre les deux délégations.

Oui des négociations apparemment difficiles sur lesquelles peu d’informations ont fuité. Une réunion qui se tient alors que le Kremlin continue de bombarder l’Ukraine. Les exigences posées par la Russie rendent les pourparlers compliqués pour aller vers un cessez-le-feu. Pour être en position de force dans ces discussions les Russes continuent de forcer leur avantage en Ukraine et tentent de repousser les forces ukrainiennes de la région de Koursk. 

Moscou et Washington ont déjà annoncé qu’ils publieraient un communiqué commun pour résumer leurs pourparlers ce mardi. 

Oui et ce qui est attendu par les négociateurs américains c’est un possible cessez-le-feu en Mer Noire pour permettre à l’Ukraine d’exporter à nouveau ses céréales. Pour rappel, les Russes qui ont la mainmise sur les ports en Ukraine, avaient déjà mis en place un accord céréalier entre juillet 2022 et juillet 2023 permettant aux Ukrainiens de transporter leurs marchandises. Les Russes s’en sont ensuite retirés, reprochant aux Européens de ne pas respecter leur engagement à assouplir les restrictions d’exportations russes de produits agricoles et d’engrais. 

Washington et Kiev exigent également un arrêt des frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. 

Après de nouvelles frappes à Kharkiv et Zaporijia, les Russes ont intensifié leurs attaques dans le nord-est de l’Ukraine, et notamment à Soumy. Des frappes qui ont fait près de 65 blessés. Les Russes ont également tenté de déstabiliser le système ferroviaire, qui joue un rôle crucial depuis le début de la guerre.

En effet, la compagnie publique Ukrzaliznytsia qui exploite les réseaux ferroviaires a déclaré avoir subi une “cyberattaque” de grande ampleur. Avec l’arrêt du système aérien en 2022, les déplacements en train sont devenus vitaux pour Kiev  permettant notamment l’évacuation des civils, le transport des troupes et des marchandises. L’attaque, surprenante, n’a toutefois pas déstabilisé complètement le réseau ukrainien qui a rapidement pu contrer l’attaque.

L’Europe quant à elle, reste toujours à l’écart de ces négociations à Riyad et craint que des décisions soient prises sans elle. Pour réagir à ces pourparlers, des plans sont envisagés, notamment l’initiative de Kaja Kallas, la Haute représentante de l’UE pour la politique extérieure.

Oui, son initiative vise à envoyer rapidement des forces sur le front et à augmenter considérablement le budget consacré à la défense de l’Ukraine. Ce projet mis sur la table par Kaja Kallas lors du sommet du 6 mars vise à engager près de 40 milliards d’euros. Il fait cependant débat notamment chez les principaux pays de l’Union. Les Européens se réuniront d’ailleurs une nouvelle fois ce jeudi à Paris, dans le cadre d’un nouveau sommet sur l’Ukraine.

On continue ce journal en revenant sur les manifestations qui ont eu lieu en Roumanie ce week-end. Les Roumains pro-européens sont descendus en nombre dans les rues de Bucarest ce samedi.

Oui, inquiets face à la montée de l’extrême droite, les manifestants se sont rassemblés sur la place de la Victoire à Bucarest. Passés de 9% des suffrages en 2020 à 32% en 2024, l’extrême droite est redevenue très forte dans ce pays. Dans les rues, les manifestants, très largement pro-européens, ont clamé haut et fort leur attachement à l’Union européenne attaquée par les leaders des partis d’extrême droite, pro-russes.

Les élections présidentielles se tiendront très prochainement en Roumanie, le 4 mai, 6 mois après l’annulation du précédent scrutin de novembre 2024.

Oui et ces élections auront lieu sans le candidat d’extrême droite Călin  Georgescu. Le 11 mars, la Cour constitutionnelle roumaine a confirmé son exclusion comme candidat à la présidentielle de mai. Pour rappel Călin Georgescu avait remporté le 1er tour des élections en novembre 2024 mais ce scrutin avait ensuite été annulé car entaché d’irrégularités mais aussi de soupçons d’ingérences massives de la part du Kremlin. 

Une autre candidate, Diana Șoșoacă, s’est elle aussi vu exclure de la prochaine élection présidentielle à venir après des déclarations jugées “contraires aux valeurs démocratiques”. 

L’éviction de Călin Georgescu laisse de la place pour un nouveau candidat d’extrême droite. George Simion, le patron du plus grand parti d’extrême droite du pays et seconde formation représentée au Parlement.

Oui, l’extrême droite roumaine a surfé et continue de surfer sur un sentiment de ras-le-bol dans la population, sur une manipulation et une propagande assumée qui lui assure de bons scores. Le nouveau candidat dénonce l’annulation du précédent scrutin et appelle les partisans de Călin  Georgescu à voter pour lui.

Et on clôture ce journal en relayant l'annonce de la BCE, la Banque centrale européenne, au sujet des risques qui pèsent sur la croissance en zone euro en raison des guerres tarifaires entre les l’Europe et les Etats-Unis.

Oui, c’est ce qu’a déclaré Christine Lagarde, la présidente de la BCE expliquant que cette guerre des droits de douane risque d’avoir un impact négatif durable. S’il est difficile de chiffrer l’impact des nouveaux droits de douanes imposés d’abord par Washington puis, en réponse, par Bruxelles, Christine Lagarde a toutefois prévenu que les décisions américaines devraient baisser la croissance du Vieux Continent de 0.3 % la première année. La riposte européenne devrait également provoquer une baisse de 0.5 % de la croissance.

La BCE a même annoncé des perspectives d’inflation probables dans la zone euro. Avec une hypothèse de 0.9% en 2025 et de 1.2% en 2026. 

La Commission européenne avait pourtant dévoilé une stratégie de “compas de compétitivité” en janvier 2025, visant à renforcer la compétitivité de l’Europe. Une stratégie qui n’a cependant toujours pas été adoptée. 

Oui et la directrice de la BCE a demandé à ce qu’elle soit adoptée d’urgence pour répondre aux nouveaux enjeux économiques qui touchent le continent européen. Pour rappel, au début du mois de mars, la BCE a baissé pour la 6e fois son taux directeur depuis juin et abaisse par la même occasion, ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026.

Un journal de Paul Thorineau et Robin Job.