Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 8 avril 2025

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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Les bourses européenne en chute libre 
  • La nouvelle guerre dans la mer baltique entre l'Europe et la Russie
  • La commissaire européenne Hadja Lahbib au Tchad de mardi à jeudi pour une mission axée sur la situation des réfugiés soudanais 

Bonjour Gaspard, on commence ce journal par l’annonce d’une forte chute des bourses européennes. En cause, l’augmentation conséquente des droits de douane infligés par Donald Trump aux pays européens.

Oui en effet, les bourses européennes mais aussi mondiales ont plongé ce lundi. Et ce, en raison des annonces, une nouvelle fois tonitruantes, du président américain. Pour la 3e journée consécutive, ce lundi 7 avril, l’évolution du cours des bourses a traduit les inquiétudes des marchés quant aux potentielles conséquences des hausses de droits de douane décidées par le président américain, sur la croissance mondiale. 

Dans l’ensemble, les marchés européens ont perdu entre 4 et 5%. La Bourse de Francfort a quant à elle chuté de 4,13 %, Londres de 4,38 %, Milan a dégringolé de 5,18 % et Zurich de 5,16 %. Pour toutes ce sont des variations énormes. La place de Paris a chuté de 4.78%, contre-performance qu’elle n’avait plus connue depuis 2022. 

Les bourses américaines, elles aussi mal en point, même si elles ont fini par connaître un léger rebond ce lundi en fin de soirée. Ce nouveau lundi noir n’a ainsi pas été aussi douloureux qu’attendu pour Wall Street et le Dow Jones.

Oui, si la bourse américaine a connu une chute allant jusqu’à 3%, la situation s’est calmée en fin de journée ce lundi et les chiffres ont légèrement été revus à la hausse pour osciller entre 0 et 1%.  La bourse de New York est pour l'instant épargnée par rapport aux autres marchés mondiaux mais la situation reste très volatile.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, la bourse américaine n’a cessé de chuter. Entre janvier et mars, les points du S&P 500 sont approximativement passés de 6.000 à 5.000. 

La guerre commerciale n'est, elle, pas prête de s’arrêter, et risque encore d’impacter les bourses mondiales. La Chine a annoncé mettre en place des droits de douanes de 34% pour les importations de produits américains dès ce jeudi. 

Oui et Donald Trump a réagi en annonçant sur sa plateforme Truth Social des droits de douane additionnels de 50% sur la Chine à partir du 9 avril. Il a également annoncé qu’il était fermé à l’idée d’organiser des entretiens avec des dirigeants chinois. Les taxes ayant grimpé de 20 à 54% pour les produits venant de Chine, elles pourraient atteindre le taux impressionnant de 104%. Importer un produit de Chine vers les Etats-Unis coûterait plus du double que son prix initial si cette mesure entrait en application.

L’Union européenne tente, quant à elle, de juguler les tensions avec les Etats-Unis et d’empêcher une guerre commerciale potentiellement dommageable pour toutes les parties.

Oui, dans un premier temps l’Union européenne a montré sa surprise face à l’annonce de cette explosion des droits de douane. Maroš Šefčovič, commissaire européen au Commerce, avait réagi il y a quelques jours en déclarant que les droits de douanes étaient “préjudiciables” et  “injustifiés”. 

Bruxelles craint pour le dynamisme de son économie. Ce lundi, les ministres du commerce extérieur de l’UE des 27 Etats-Membres se sont réunis au Luxembourg pour afficher leur unité face à cette menace de guerre commerciale.

Prenant à contrepied les annonces du président américain, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré que l’Union européenne a proposé une exemption totale et réciproque de droits de douane pour les produits industriels. 

On continue ce journal en évoquant la guerre qui ne dit pas son nom mais qui se joue entre l'Europe et la Russie dans la mer baltique.

En effet, la Russie est soupçonnée d’avoir endommagé plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ces derniers mois dans la mer Baltique. Le Kremlin a démenti ces accusations mais tout porte à croire que la Russie est à l’origine de ce sabotage. 

Les actes de sabotages dans la mer Baltique et le golfe de Finlande se multiplient. Ils touchent notamment les réseaux de télécommunications, de gaz et d’électricité reliant la Suède, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie et l’Allemagne. Et récemment, un nouveau câble reliant la Finlande à l’Allemagne a été endommagé.

L'UE et l'OTAN tentent de s'attaquer au problème, en lançant des plans d'achat de câbles et de drones de rechange et en renforçant la surveillance militaire.

Oui, en février, Bruxelles a annoncé des investissements à hauteur de 540 millions d’euros pour construire de nouvelles infrastructures d’ici 2027 qui devraient protéger les câbles reliant les différents pays dans la mer Baltique.

On clôture ce journal en évoquant le déplacement d’Hadja Lahbib, la commissaire européenne à l’aide humanitaire, au Tchad de mardi à jeudi pour une mission axée sur la situation des réfugiés soudanais.

Oui, la commissaire se rendra à Adré à la frontière avec le Soudan où se trouve des milliers de réfugiés qui fuient la guerre au Soudan, en pleine guerre civile depuis deux ans. Le Tchad accueille, avec l’Egypte, le plus grand nombre de réfugiés soudanais. 

« Le conflit soudanais déstabilise dangereusement la région », a déclaré Hadja Lahbib. Lors de son déplacement, elle rencontrera les autorités sur place et les acteurs humanitaires pour manifester le soutien de l’Europe à ces populations vulnérables. Près d’un million de réfugiés ont traversé la frontière pour rejoindre le Tchad dans une situation de crise migratoire. La ministre tchadienne des Affaires humanitaires a lancé un appel à la solidarité internationale face à cette situation critique. 

L’Union européenne est prête à continuer de soutenir ces populations, alors que le président américain a gelé l’aide au développement, très important jusque-là.

En effet, cette rencontre affiche le soutien de Bruxelles envers le Tchad pour gérer les crises humanitaires dans l’Est du pays, devenu vital depuis l’annonce, en janvier dernier, du gel de l’aide apportée par l’USAID, l’Agence des États-Unis pour le développement international. Une annonce qui menace la survie de nombreux Soudanais totalement dépendants de l’aidé humanitaire.

Cette visite intervient alors que les relations entre N’Djamena et l’UE connaissent un trou d’air. Le Tchad a exigé la fin de la présence militaire française sur son territoire il y a plusieurs mois après des mois de tensions.

Un journal de Gaspard Timmermans et Robin Job.