Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 28 mars 2025

© Site officiel de la présidence ukrainienne Aujourd'hui en Europe - 28 mars 2025
© Site officiel de la présidence ukrainienne

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

  • Sommet sur l’Ukraine à Paris
  • Taxe automobile USA
  • Interdiction du regroupement familial en Autriche

Bonjour Gaspard, on ouvre ce journal en évoquant le sommet dit de la “coopération des volontaires” qui s’est réunit ce jeudi 27 mars à Paris à la suite d’une initiative franco-britannique. Les dirigeants de trente pays alliés à l’Ukraine se sont entretenus pendant près de trois heures pour discuter des "garanties de sécurité" à apporter à Kiev en cas d'accord de paix avec la Russie.

Oui en effet, ce sommet fait suite à une série de réunions politiques et militaires organisées depuis mi-février à l’initiative de Paris et de Londres. L’objectif principal de cette nouvelle réunion était d’afficher une volonté politique forte des alliés à l'Ukraine, dans le contexte des négociations actuelles menées par les Américains sur un éventuel cessez-le-feu, et de se mettre d’accord avec les pays prêts à s’engager pour le garantir.

Et Gaspard, revenons sur les points les plus importants qui ressortent de cette rencontre. 

Tout d’abord, les trente pays parmi lesquels le Canada, l’Allemagne, la Norvège ou encore la Turquie, ont réaffirmé leur opposition à toute levée de sanctions économiques contre la Russie. Par ailleurs, le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont annoncé qu’une équipe franco-britannique se rendra en Ukraine pour contribuer à la planification de l’armée ukrainienne concernant ses effectifs, ses forces et son équipement. À l'issue de la réunion, les alliés ont également convenu d'accélérer le versement des fonds accordés à l'armée ukrainienne lors du G7 en 2024. 

Autre annonce cruciale, Emmanuel Macron a évoqué l’envoi, je cite, de “forces de réassurance”, de plusieurs pays membres de l’UE en cas de cessez-le-feu. 

Oui ces forces, à ne pas confondre avec les forces de maintien de la paix, auraient un objectif de “dissuasion à l’égard d’une potentielle agression russe”. Elles n’auraient cependant pas vocation à être présentes sur la ligne de contact ni à se substituer aux armées ukrainiennes. 

Sans surprise, la Russie se dit pour sa part "catégoriquement opposée”, je cite, à un quelconque déploiement de contingent militaire occidental en Ukraine. Par ailleurs, même au sein des Occidentaux ce projet est loin de faire l’unanimité, comme l’a d’ailleurs reconnu Emmanuel Macron.

À noter, l’absence à ce sommet de représentants des Etats-Unis, grands absents de cette réunion, bien que le Président français se soit entretenu par téléphone avec son homologue américain en amont de celle-ci.

Oui cette absence était attendue alors que les Etats-Unis prennent une distance certaine avec les Européens depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. 

Un sommet pour rien donc ? 

Non tout de même pas, puisque la France a annoncé la veille du sommet une nouvelle aide importante de 2 milliards d’euros pour Kiev, mais c’est vrai que le président Zelensky n’a pu que constater que certaines initiatives présentées posaient, je le cite « beaucoup de questions mais n’apportaient encore que peu de réponses ». 

Ce sommet était aussi une façon pour les pays présents de réaffirmer leur soutien au leadership ukrainien, alors que Vladimir Poutine tente toujours d’imposer un projet de changement de régime à Kiev. Le président russe s’est ainsi prononcé ces dernières heures pour la mise en place d’une « administration transitoire de l’Ukraine » sous l’égide de l’ONU chargée d’organiser des élections présidentielles entre guillemets « démocratiques » dont on imagine qu’il souhaite que le résultat soit favorable à ses intérêts.

On continue ce journal en évoquant l’annonce de Donald Trump, ce mercredi 26 mars, qui vise à instaurer de nouveaux droits de douane de 25% sur les voitures et pièces détachées fabriquées hors des États-Unis. Une décision qui marque une nouvelle escalade protectionniste, dont l’objectif est, dit-il, de stimuler l’emploi et les investissements aux Etats-Unis. 

Oui, cette mesure de 25% devrait s’appliquer dès le mercredi 2 avril à toutes les voitures non assemblées aux États-Unis, un bond significatif par rapport au taux précédent de 2,5%. 

Le président américain réaffirme que ces droits de douane favoriseraient, je cite, « une croissance énorme » et encourageront l’emploi local, alors que de nombreux experts alertent sur un risque inverse. La hausse des coûts des pièces détachées, majoritairement importées, pourrait de fait renchérir la production et pénaliser les constructeurs américains eux-mêmes. 

La Maison Blanche assure pourtant que ces taxes seront « permanentes » et avertit que toute coopération entre l’UE et le Canada contre les intérêts américains entraînera de nouvelles taxes.

Après l’annonce de ce mercredi soir, les valeurs du secteur automobile européen ont chuté en bourse. 

Oui, il faut rappeler que cette annonce n’est pas le premier revers que le secteur européen de l’automobile doit essuyer. En effet, ces nouveaux droits de douane font suite à ceux sur l’acier et l’aluminium de 25%, annoncés par la Maison Blanche et mis en vigueur le 12 mars dernier, et qui pèsent déjà sur cette industrie.

Face à cette offensive, Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, promet que « l’Union protégera ses consommateurs et ses entreprises » en instaurant notamment des droits réciproques qui devraient peser sur les entreprises américaines.

On termine ce journal en évoquant l’annonce du gouvernement autrichien qui a annoncé ce mercredi 26 mars, lors du Conseil des ministres, la fin du regroupement familial pour les réfugiés. 

Si plusieurs États renforcent leurs règles, l’Autriche serait le premier pays de l’Union européenne à renoncer totalement au regroupement familial. Une mesure qui devrait prendre effet dès mai 2025 et qui s’appliquera pendant six mois et pourra même être étendue jusqu’en mai 2027. 

Cette décision, justifiée par les limites d’accueil du pays, vise à réduire l’afflux migratoire. 

« Nous avons atteint les limites de nos capacités d’accueil », a déclaré Claudia Plakolm, ministre de l’intégration autrichienne. L’Autriche, pays de 9,2 millions d’habitants, a accueilli 7 800 personnes via le regroupement familial en 2024, contre 9 300 l’année précédente. 

Selon Claudia Plakolm, de nombreux réfugiés se trouvent en difficulté pour s’intégrer. Que cela soit à travers l’apprentissage de l’allemand, l’accès à l’emploi ou à la scolarisation qui demeurent des obstacles majeurs. Les services publics seraient sous tension, justifiant ce durcissement selon la ministre.

Cette décision s’inscrit dans un contexte marqué par une montée des partis d’extrême droite et un durcissement des politiques migratoires en Europe. “Il faut justifier d’une situation d’urgence pour suspendre le regroupement familial, ce qui n’est pas le cas en Autriche », a réagi de son côté Lukas Gahleitner, porte-parole de l’ONG Asylkoordination Österreich, qui dénonce cette mesure et prévoit un recours en justice. 

Un journal de Assia Patel, Robin Job, Gaspard Timmermans et Isaline Feller.