Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 17 Janvier

Aujourd'hui en Europe - Lundi 17 Janvier

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'Europe se manifeste face aux restrictions sanitaires
  • Nouvelles tensions entre Kiev et Moscou après une cyberattaque attribuée à la Russie
  • La mairie de Lisbonne est mise à l'amende !

L'Europe se manifeste face aux restrictions sanitaires

En ce début de semaine, revenons sur les manifestations qui ont eu lieu un peu partout en Europe durant le week-end, en réaction aux dernières modifications des restrictions sanitaires dans plusieurs pays.

Oui en France, par exemple, face à la vague impressionnante de contaminations par le variant Omicron, l’Assemblée nationale a adopté dimanche soir le projet de loi qui va transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. A partir du 20 janvier, les tests négatifs ne suffiront plus et que seules les personnes vaccinées pourront accéder aux restaurants, bars, ou rassemblements publics 

Depuis deux semaines, ce renforcement des outils du gouvernement contre la crise sanitaire a fait l’objet de débats intenses entre les députés français d’opposition ou de la majorité.

Oui, certains députés socialistes ou du parti la France Insoumise ont déjà annoncé qu’ils vont saisir le Conseil constitutionnel pour examiner la légalité de ce texte par rapport à la constitution française. Des protestations donc au sein de l’Assemblée, mais également dans les rues. Ce week-end des manifestations se sont ainsi déroulées un peu partout en France pour protester contre le vote de ce nouveau projet de loi. Une mobilisation cependant assez peu suivie.

Aux Pays-Bas également, des milliers de personnes ont défilé à Amsterdam dimanche pour dénoncer la gestion de l’épidémie par le gouvernement. 

Oui, qu’il s’agisse de personnes opposées à la campagne de vaccination du gouvernement, aux restrictions sanitaires, ou tout simplement préoccupées par le nombre record de contaminations malgré les décisions des autorités du pays, le nouveau gouvernement de l’incontournable Premier ministre Mark Rutte était sous pression ce week end. Il y a un an, le 17 janvier 2021, un rassemblement pour des revendications similaires avait dégénéré en émeutes. 

Dimanche les Pays Bas ont enregistré un nouveau record de 36 000 nouveaux cas de coronavirus en une journée. Pourtant, les autorités ont supprimé une partie des restrictions sanitaires.

Oui, il ne faut pas l’oublier, depuis un mois les Pays-Bas ont appliqué un régime de restrictions sanitaires très strict. Devant une population excédée, le premier ministre Mark Rutte a donc annoncé la réouverture des commerces, des gymnases, ou encore des coiffeurs. Les bars et restaurants restent pour l’instant fermés, normalement jusqu’au 25 janvier.

Nouvelles tensions entre Kiev et Moscou après une cyberattaque attribuée à la Russie

Tournons-nous à présent vers l’Europe de l’Est, en Ukraine, où les tensions récurrentes entre Kiev et Moscou ont connu un nouvel épisode ces derniers jours, après qu’une nouvelle cyberattaque ait été attribuée à la Russie.

Vendredi 14 janvier, Kiev a accusé la Russie d’avoir lancé une cyberattaque contre les serveurs de plusieurs ministères, dans le but de destabiliser l'Ukraine. Selon le groupe américain Microsoft, l’objectif de ce logiciel malveillant est de rendre inutilisables les réseaux informatiques du pays.

Devant CNN le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a assuré que la Russie “n’a rien  à voir avec ces attaques”, mais dimanche, Kiev a martelé avoir “des preuves” du contraire.

Un nouvel épisode de tension qui aggrave toujours plus la situation, alors que désormais près de 100 000 soldats russes sont massés à la frontière avec l'Ukraine. 

La désescalade des tensions se fait encore attendre, tandis que des discussions diplomatiques au plus haut niveau ont débuté la semaine dernière entre les Etats-Unis et la Russie. Dernier épisode en date, Kiev a même accusé la Russie de simuler des accrochages frontaliers, en utilisant de "faux-drapeaux" ukrainiens, pour se donner un prétexte pour une opération militaire officielle.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell n’a pas accusé directement Moscou, mais il a promis que l’Union “mobilisera toutes ses ressources pour aider l’Ukraine à faire face à ces cyberattaques”.

La France et l’Allemagne ont également insisté pour une médiation entre Ukrainiens et Russes dans le cadre du groupe de dialogue Normandie. Ce groupe chargé de mettre fin au conflit entre les forces gouvernementales ukrainiennes et les séparatistes pro-russes dans l’est du pays, est au point mort depuis novembre. Le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et son homologue allemande Annalena Baerbock prévoient notamment d’effectuer une visite conjointe en Ukraine.

La mairie de Lisbonne est mise à l'amende !

Terminons ce journal en nous rendant au Portugal. À moins d’un mois des élections législatives, la mairie de Lisbonne vient d’être condamnée à une amende importante pour avoir divulgué des données personnelles à d’autres pays.

Effectivement, une amende de 1,25 million d’euros, c’est ce que la ville de Lisbonne va devoir payer pour avoir partagé avec d’autres Etats les identités, adresses et autres données personnelles d’opposants étrangers résidants au Portugal. Une pratique illégale qui va à l’encontre du règlement européen général sur la protection des données (RGPD). 

Le scandale a éclaté l’été dernier, après que plusieurs plaintes de citoyens aient été déposées. Mais comment une telle décision par la mairie de Lisbonne a été possible ?

Selon l’enquête il ne s’agirait d’une pratique systématique et habituelle. Au total, au moins 225 partages d’informations personnelles ont eu lieu entre 2012 et 2021. Concrètement, lors de l’organisation d’une manifestation, la mairie de Lisbonne communiquait, conformément à la loi, les données des organisateurs aux services de sécurité portugais. Or, c’est dans cette liste de services destinataires qu’on a retrouvé, par exemple l’ambassade de Russie, mais aussi la Chine, Cuba, l’Angola ou encore Israël.

Un scandale qui va faire des vagues, à moins d'un mois des élections législatives. Pour l’instant c’est le parti socialiste au pouvoir qui est affiché fait figure de favori.

Oui, pourtant ces agissements se sont déroulés alors que le maire de Lisbonne était à ce moment-là le socialiste Fernando Medina. Ce scandale pourrait même impacter les élections législatives nationales, car encore avant Fernando Medina, c’était Antonio Costa, aujourd’hui Premier ministre, qui était le maire de Lisbonne, et la ville partageait déjà de telles informations personnelles à l’étranger.

Romain L'Hostis - Juliane Barboni

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