L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Tensions entre Européens et Russes autour de la question de l’Ukraine : une délégation officielle de l’Union européenne est arrivée à Kiev
- Conférence mondiale des ministres de l’Agriculture la semaine dernière à Berlin
- Mali : la junte militaire décide d’expulser du pays l’ambassadeur français
Tensions entre Européens et Russes autour de la question de l’Ukraine : une délégation officielle de l’Union européenne est arrivée à Kiev
Aujourd’hui revenons ensemble sur les récentes étapes qui continuent de rythmer les tensions entre Européens et Russes autour de la question de l’Ukraine. Mardi une délégation officielle de l’Union européenne est arrivée à Kiev.
Oui, ces derniers jours les dirigeants de l’UE ont voulu montrer à tous leur soutien concret à l’Ukraine. La semaine dernière au Conseil de l’UE, les ministres des affaires étrangères ont déjà prévu des sanctions économiques lourdes contre la Russie si cette dernière attaquait l’Ukraine. Puis, le Parlement européen a effectivement envoyé une délégation, notamment l’eurodéputée française Nathalie Loiseau, sur place à Kiev et à Marioupol, en signe de solidarité.
Au même moment, mardi, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a, lui, décidé de rencontrer Vladimir Poutine. Une visite critiquée par ses alliés occidentaux.
Oui, au sein de l’Union, les eurodéputés ont averti que cette visite pourrait nuire à la cohérence de la politique de l’UE, laquelle cherche à montrer une unité face à la Russie. En amont de sa discussion avec Poutine, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN a également rappelé à Orbán de défendre l'unité de l'Alliance Atlantique, même s’il a salué tout effort pour maintenir le dialogue avec la Russie.
Viktor Orbán de son côté, justifie ces discussions par l’espoir d’obtenir du gaz bon marché pour son pays.
Oui, à l’heure où les prix de l’énergie continuent d’augmenter, Viktor Orbán espère renégocier les accords gaziers existants entre la Hongrie et la Russie. Mais à Budapest, les partis d’opposition hongrois ont dénoncé cette visite officielle du premier ministre, qui trahirait selon eux les intérêts de la Hongrie et de l’Europe. La Hongrie n’a d’ailleurs toujours exprimé clairement son soutien à l’Ukraine dans cette crise.
Conférence mondiale des ministres de l’Agriculture la semaine dernière à Berlin
Tournons-nous à présent vers l’Allemagne, où s’est tenue toute la semaine dernière à Berlin une conférence mondiale des ministres de l’Agriculture.
Oui, ce Forum mondial de l’alimentation et de l’agriculture (GFFA) est organisé chaque année à Berlin. Il réunit près de 70 ministres de l’agriculture, ainsi que des représentants d’organisations internationales comme par exemple l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Sur quoi ont porté les débats pour cette édition 2022 ?
Cette année, 68 pays se sont engagés à contribuer à la conservation de la biodiversité en protégeant les sols agricoles. Entre autres, gestion durable des sols et des espaces, adaptation au climat et éviter des modes de production ou des cultures non adaptées à l’espace en question. Les participants ont listé toute une série de moyens à déployer comme encore davantage partager les informations et les bonnes pratiques entre les pays.
Lors de l’ouverture de la conférence, le ministre allemand de l’agriculture Cem Özdemir a déclaré espérer un renforcement “de la coopération internationale entre les ministres de l’agriculture du monde entier”.
Oui, il a notamment attiré l’attention des participants sur la situation en Afrique de l’Est, une partie du continent africain qui connaît actuellement une terrible famine en raison de la sécheresse.
Les ministres se sont également accordés pour aider à la capture du carbone.
Oui, améliorer la qualité des sols passe par réduire les sources de pollution, et notamment les émissions de CO2. Les ministres européens ont ici tâché de convaincre les autres participants à la conférence de rejoindre les objectifs de l’Union européenne en matière de capture du carbone, y compris dans les activités agricoles. Ces “puits de carbone” peuvent consister en la préservation des forêts, ou encore à l’augmentation de certaines cultures qui absorbent le CO2. Sur ce point, l’UE doit d’ailleurs adopter d’ici à 2023 une loi sur la santé des sols, et la Commission a annoncé en décembre dernier qu’elle mettra prochainement au point un système de récompense des puits de carbone.
Mali : la junte militaire décide d’expulser du pays l’ambassadeur français
Terminons ce journal en nous rendant cette fois en Afrique, au Mali. Le pays est gouverné depuis août 2020 par une junte militaire, laquelle vient de décider d’expulser du pays l’ambassadeur français.
Oui, alors que les putschistes n’ont toujours pas rendu le pouvoir à la société civile, l’incompréhension voire la défiance monte crescendo entre ces colonels et la Communauté internationale, notamment la CEDEAO, qui lui a appliqué des sanctions économiques en janvier. En ce qui concerne la France, la junte militaire en profite pour encourager le sentiment antifrançais parmi la population, et lundi 31 janvier ils ont décidé d’expulser l’ambassadeur français à Bamako Joel Meyer, après que le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ait déclaré la semaine dernière que la junte malienne était "illégitime".
La France est présente militairement au Mali dans le cadre d’une vaste opération antiterroriste démarrée il y a neuf ans dans la région du Sahel. Plus de 4000 soldats français y sont encore déployés.
En effet, et l’Hexagone était finalement parvenu en 2020 à associer à cette opération les membres de l’Union européenne. Rebaptisé groupement européen de forces spéciales Takuba, ce dispositif militaire européen permettait à la France de moins s’impliquer à l’heure où un sentiment antifrançais s’accroît au Mali. Mais d’un autre côté, cette opération européenne à l’initiative de la France renforce son rôle de protagoniste de l’action extérieure de l’UE, surtout maintenant que la présidence française du Conseil de l’UE a débuté.
Mardi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a annoncé que les pays européens engagés au Mali vont “prévoir une adaptation de leur dispositif “d’ici la mi-février”, à cause “de l’isolement progressif du pays”.
Oui car l’ambassadeur français n’est pas le seul à avoir été expulsé du Mali. Les 800 soldats du contingent militaire du Danemark de l’opération Takuba ont aussi été enjoints à quitter le pays. Aux partenaires français et européens, les autorités maliennes semblent leur préférer de plus en plus un rapprochement avec la Russie. De plus en plus de conseillers militaires et de mercenaires russes sont présents au Mali.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
Photo : Petkevich Evgeniy provenant de Pexels
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici