100 millions d'euros de l'Europe pour aider à la vaccination contre la COVID-19 en Afrique; un collectif d'universitaires estonien alerte contre l'expansion de l'influence chinoise dans leur pays ; Le Conseil de l'Union européenne vote la création d'un centre européen de cybersécurité à Bucarest et une trentaine d'eurodéputés appelle à mettre fin aux exportations de déchets hors de l'UE.
100 millions d'euros de l'Europe pour aider à la vaccination contre la COVID-19 en Afrique.
L'UE a lancé hier une campagne d'aide humanitaire pour aider les pays d'Afrique à vacciner leurs populations contre la pandémie de COVID-19.
Le commissaire à la gestion des crises, Janez Lenarcic s’est rendu mardi au Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies à Addis-Abeba en Ethiopie pour marquer le début de la mise en oeuvre de cette initiative qui avait été annoncée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen en février 2021.
Ce nouvel instrument est doté d’une enveloppe budgétaire d'un montant de 100 millions d'euros.
Oui, et parmi ces 100 millions d’euros, 25 millions serviront à renforcer l’équipement, la coordination, et la logistique des pays partenaires pour préparer leur campagne de vaccination. Selon les termes du commissaire Janez Lenarcic, les 75 millions restant seront utilisés pour soutenir la vaccination notamment “dans des zones de conflit et des zones difficiles d'accès” L’aide humanitaire de l’UE sera acheminée par l'intermédiaire des agences des Nations unies ou du mouvement de la Croix-Rouge.
Ce financement vient s'ajouter aux fonds déjà mobilisés par l'UE et ses États membres dans le cadre de l'approche dite de l'”équipe d'Europe”.
En effet cette initiative “équipe d’Europe” a été lancée en avril 2020 par la Commission européenne. Elle consiste à mettre en commun les ressources de l'UE, des États membres et des institutions financières européennes pour soutenir les efforts déployés par les pays partenaires pour lutter contre la pandémie de COVID-19, mais aussi mieux préparer le continent africain aux risques de futures épidémies.
Estonie - un collectif d'universitaires alerte contre l'expansion de l'influence chinoise dans leur pays.
Dirigeons-nous maintenant vers l’Estonie où un collectif d'universitaires a récemment alerté contre l'expansion de l'influence chinoise dans leur pays.
Oui, environ soixante-dix universitaires et professionnels des médias estoniens ont rédigé une lettre publique pour mettre en garde l’UE contre “l’influence mondiale croissante et en expansion de la République populaire de Chine”. Selon eux, cette influence passe parfois par de l’espionnage ou une récupération de technologies, mais aussi par des pressions exercées sur certaines personnes et institutions considérées comme "hostiles" par la Chine. Ces actions se traduisent par de la désinformation, mais aussi des menaces, des tentatives de corruption ou même des interdictions de visa chinois.
Un précédent rapport publié en février par les services des renseignements estoniens avait déjà dénoncé des agissements hostiles de la Chine dans ce pays.
Tout à fait ! Ce rapport avait déjà accusé la Chine de diffusion de propagande et de désinformation, et il montrait comment la position de leader technologique mondial que souhaite atteindre la Chine représente une menace pour la sécurité de l’Estonie.
De son côté, l’ambassade de Chine en Estonie dénonce, dans cette tribune et ces rapports des “actes extrêmement irresponsables” qui vont “nuire intentionnellement aux relations entre la Chine et l’Estonie”.
Le Conseil de l'Union européenne vote la création d'un centre européen de cybersécurité à Bucarest.
Toujours en lien avec la désinformation et la cybersécurité : le Conseil de l'Union européenne a voté mardi 20 avril la création à Bucarest d'un centre européen de la sécurité sur Internet.
En effet, le siège de ce nouveau “Centre européen de compétences industrielles, technologiques et de recherche en matière de cybersécurité” sera installé à Bucarest en Roumanie. Les Etats membres de l’UE avaient élu cette ville le 9 décembre 2020, parmi d’autres villes candidates comme Bruxelles, Munich ou Vilnius. Après le vote du Conseil de l’UE de mardi, il reste encore au Parlement européen à valider cette décision.
L’UE possède déjà une agence officielle en matière de cybersécurité. Quelle est la différence avec cette nouvelle institution ?
En effet, il s’agit de l'ENISA, l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information, et elle reste bien l’agence officielle de l’UE dans ce domaine. Mais là où ses missions concernent avant tout la mise en place de normes, le nouveau centre se focalisera sur la “mise en commun des investissements dans la recherche, la technologie et le développement industriel en matière de cybersécurité”. Concrètement, il coordonnera et financera des activités de recherche effectuées par les Etats membres, mais aussi par les acteurs de l’industrie, ou d’autres organisations de la société civile. Avec le soutien du nouveau programme "Europe numérique", on parle de plus de 2 milliards d’euros qui seront alloués à la cybersécurité pour les années 2021-2027.
Une trentaine d'eurodéputés appellent à mettre fin aux exportations de déchets hors de l'UE.
Terminons cette édition en revenant sur la publication par un groupe d’eurodéputés d’un manifeste pour mettre fin aux exportations de déchets hors de l’UE.
Oui, ce mardi trente et un députés du Parlement européen ont apporté leur signature à un manifeste diffusé le 14 avril dernier par l’ONG Zero Waste Europe, et qui appelle à la révision d’une législation européenne relative aux transferts de déchets. Selon la Commission européenne, le commerce international des déchets a été multiplié par quatre en 25 ans. Rien qu’en 2019, l’Union européenne a exporté 1,5 million de tonnes de déchets plastiques vers des États tels que la Turquie, la Malaisie ou l’Indonésie.
Depuis le 1er janvier 2021, la législation européenne interdit aux Etats membres d’exporter des déchets non recyclables, surtout vers les pays les moins développés.
C’est vrai, mais selon l’ONG, une telle législation est efficace à condition qu’elle s’accompagne de mesures pour stimuler le recyclage des déchets qui restent en Europe, ce qui ne serait pas suffisamment le cas aujourd’hui. Pour la partie des déchets qui sont toujours exportés, selon la Commission européenne ces transferts se font “souvent sans contrôle suffisant” sur la gestion des déchets dans les pays de destination, ce qui peut “nuire à l’environnement et à la santé publique dans les pays de destination”.
Pour les signataires, la solution consiste à “interdire toute exportation de déchets plastiques en dehors de l’Union européenne” et à mettre en place une véritable économie circulaire avec une gestion des déchets européens sur le sol européen.
Oui, cette année les parlementaires européens veulent à nouveau réexaminer les règles de l’UE en matière de transferts de déchets. La Commission réalise un projet de nouvelle réglementation. Néanmoins elle n’envisage pas pour l’instant d'interdire les exportations de déchets plastiques mais seulement de les réduire ainsi que de simplifier les procédures administratives pour faciliter les transferts de déchets au sein de l’UE.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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