On commence par le Brexit ! Le divorce entre l’Union européenne et le Royaume-Uni semble consommé ! Ce lundi, le parlement britannique a approuvé en première lecture un texte de loi qui revient sur l’accord du Brexit signé en 2019.
Cela fait plusieurs mois que les deux camps tentent de négocier un accord de libre-échange. Les négociations bloquent et le premier ministre britannique, Boris Johnson, a donc décidé de faire passer une loi qui avantage le Royaume-Uni dans différents domaines, dont les aides d’Etat et la pêche. Cela va à l’encontre de l’accord de sortie de 2019 que le Royaume-Uni a signé et s’est donc engagé à respecter.
La question de l’Irlande du Nord constitue aussi un point de friction.
Exactement, l’une des dispositions phares de l’accord de 2019 prévoit de garantir un statut spécial à l’Irlande du Nord en matière douanière. L’Irlande, Etat membre de l’Union, et l’Irlande du Nord, territoire britannique, ont eu un passé marqué par des violences jusqu’à la fin des années 1990.
Après le Brexit et la sortie du Royaume-Uni du marché commun, l’Union européenne voulait éviter le retour d’une frontière dure entre les deux Irlandes et donc le retour de tensions. Le problème c’est que la loi britannique votée hier revient sur ce statut spécial de peur de voir l’Irlande du Nord s’éloigner du Royaume-Uni.
Et quelle a été la réaction de l’Union européenne ? qui aimerait en finir avec ces négociations qui durent depuis de long mois.
Les réactions ont été très dures devant ce qui apparait ni plus ni moins comme une violation du droit international puisque le Royaume-Uni va à l’encontre d’un accord signé et ratifié. Le parlement européen a décidé qu’il n’approuverait aucun traité de libre-échange si l’accord de sortie n’était pas respecté. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a mis en garde contre ce dangereux précédent qui sape la crédibilité du droit international. Au sein du Royaume-Uni même, de nombreux politiciens ont critiqué l’initiative, dont les anciens premiers ministres, Tony Blair et Theresa May.
Le projet de loi passe en deuxième lecture ce mardi. Les débats à la chambre promettent d’être haut en couleurs, c’est le moins qu’on puisse dire.
Tournons nous maintenant vers l’Espagne ! Le gouvernement espagnol avait déplacé les restes du dictateur Franco l’année passée. Tout récemment, il propose une nouvelle loi pour traiter ce passé sulfureux. Qu’est-ce qui explique cette politique ?
L’Espagne a toujours eu du mal à traiter son passé tumultueux, quelque peu à rebours des pratiques de réconciliation mises en place depuis la 2e guerre mondiale. La gauche espagnole avait déjà en 2007 passé une loi dans le but de supprimer les symboles et noms de rues liés à Franco. Néanmoins, ces mesures ont fait face à une certaine opposition en Espagne et n’ont jamais réellement abouti. Aujourd’hui, la coalition de gauche portée par le Parti socialiste ouvrier espagnol, affiche sa volonté d’aller plus loin.
Quels sont les objectifs de ce texte, appelé « loi démocratique de mémoire » ?
Le texte prévoit la nomination d’un inspecteur spécial pour investiguer les violations de droits de l’homme perpétrées durant la guerre civile, de 1936 à 1939, et durant la dictature jusqu’en 1975. Le but est aussi que l’Espagne prenne une plus grande part dans l’identification des victimes de la dictature qui gisent encore dans des fosses communes. Il s’agira de créer une base de données pour répertorier l’ADN des victimes.
Et que compte faire le gouvernement avec ce gigantesque monument, qui se trouve en bordure de Madrid, dressé à la gloire de Franco ?
C’est en effet un monument assez frappant, littéralement de l’espagnol, « la Vallée de ceux qui sont tombés ». C’est un énorme mausolée où furent mis les ossements de Franco jusqu’à leur déplacement l’année passée. Y gisent aussi les corps de 35000 combattants de la guerre civile. Le gouvernement veut le transformer en musée plutôt que de le laisser rester un lieu à la gloire de la dictature. Le monument accueille encore des milliers de visiteurs chaque année.
Ce projet de loi ne rencontre-t-il pas d’opposition ?
La droite espagnole s’est en effet toujours opposée à ce type de projet. Elle affirme régulièrement que ce genre d’initiative menace la réconciliation nationale en ouvrant d’anciennes blessures.
On se dirige vers la Pologne. Le parti au pouvoir, Droit et Justice, très conservateur, s’est allié aux écologistes pour promouvoir la cause animale. C’est une alliance particulière.
Tout à fait, voilà un événement politique vraiment particulier. Le bien-être animal semble tenir à cœur à Jaroslaw Kaczynski, président du parti conservateur Droit et Justice, au pouvoir depuis 2015. Dans une rare apparition sur l’application TikTok, une application utilisée majoritairement par les adolescents pour faire des vidéos, il a enjoint le peuple à soutenir la cause animale. Le texte interdit l’élevage de fourrure. Il régule aussi la possession d’animaux de compagnies ou l’utilisation d’animaux à des fins de divertissements.
Pourtant le parti conservateur polonais n’est pas connu pour ses positions écologistes !
En effet, c’est plutôt le contraire. La Pologne est le deuxième pays qui produit le plus de charbon, après l’Allemagne d’ailleurs. Le parti conservateur a d’ailleurs toujours montré son mépris pour les écologistes. Le pays est aussi le troisième éleveur de fourrure au monde. Il reste à voir si le texte sera accepté car le projet divise même au sein du parti conservateur. En tout cas, l’amour pour les chats du président du parti conservateur semble avoir eu une influence !
Victor D'Anethan - Thomas Kox