L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Le "blocus" des céréales ukrainiennes, organisé par l'armée russe
- La plénière du Parlement européen
- Le procès de l'assassinat du journaliste Peter de Vries s'ouvre à Amsterdam
Le "blocus" des céréales ukrainiennes, organisé par l'armée russe
Commençons ce journal en nous intéressant au blocus des céréales ukrainiennes, organisé par l’armée russe. Ce mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères a rencontré son homologue russe Serguei Lavrov pour évoquer cette question. Un sujet d’inquiétude majeur pour de nombreux pays qui redoutent une crise alimentaire mondiale.
En effet, Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, a rencontré son homologue turc le 8 juin dernier. L’objectif de cette rencontre était de parvenir à un accord permettant l’établissement de corridors d’acheminement des récoltes.
Et quel a été le résultat de cette rencontre ?
Le ministre russe des Affaires Étrangères s’est dit prêt à, je cite, “garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens" avec l’aide de la Turquie. Cependant, l’Ukraine étant absente de cette réunion, aucun plan concret n’a pu être approuvé pour l’heure. La mise en place de tels corridors pose également des questions en termes de sécurité. En plus, des mines antipersonnelles présentes autour de la zone portuaire, des observateurs craignent que la Russie ne profite de la sécurisation de la zone pour renforcer son offensive contre les forces ukrainiennes. Pour éviter un tel scénario, l’ONU appelle la Turquie à se charger de la sécurité des convois. Un plan qui doit être approuvé conjointement par la Russie et l’Ukraine.
Pour l’heure le blocus persiste, quelles en sont les conséquences pour le reste du monde ?
Surnommé le “grenier à blé’ de l’Europe, l’Ukraine est en temps normal le quatrième exportateur mondial de blé. Le pays produit plus de 50% de l’huile de tournesol dans le monde. Depuis le début de la guerre, le prix des biens alimentaires de première nécessité, comme les pâtes, la farine, a donc fortement augmenté. L’inflation atteint des chiffres record en Turquie, où l’augmentation des prix de certains produits alimentaires a atteint plus de 100%.
Une crise alimentaire et économique, instrumentalisée par la Russie.
En effet, à cause du blocage des récoltes sur le territoire ukrainien et la hausse des prix, de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique craignent de subir une pénurie alimentaire. Des inquiétudes alimentées par la propagande russe, comme l’affirme le président du Conseil Charles Michel lors de sa dernière allocution à l’ONU.
La plénière du Parlement européen
Continuons ce journal en nous rendant à Strasbourg. Cette semaine les eurodéputés se sont réunis pour la séance plénière du Parlement européen. Au programme, l’implémentation du paquet “Fit for 55”. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui Laura, Dans le cadre du pacte vert européen adopté l’année dernière par le Parlement et le Conseil, le paquet législatif “Fit for 55” a pour objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le vote des eurodéputés de mercredi dernier concernait 14 propositions concrètes soumises par la Commission afin d’atteindre ces objectifs.
Quelles sont ces propositions ?
Très brièvement, les propositions sont les suivantes : la mise en place d’une taxe carbone aux frontières, le lancement d’un fonds social pour le climat afin de soutenir les personnes les plus vulnérables au réchauffement climatique, la définition de nouveaux standards plus exigeant pour l’industrie automobile et aéronautique et une réforme du système d’échange de quotas carbone de l’UE ainsi que de nouveaux objectifs de réduction des émissions.
Le texte a néanmoins fait l’objet de débats pour le moins houleux et une partie du texte a même été rejetée mercredi
Oui en effet. Des eurodéputés du PPE, le parti conservateur, mais aussi certains élus de gauche ou du centre, s’inquiètent du coût de ces mesures et de leur impact économique et social, dans un contexte tendu par la guerre en Ukraine, l’inflation et la sortie du covid. Par ailleurs, les Verts et la gauche ont rejeté la proposition de la Commission au sujet des quotas carbone, jugé pas assez ambitieuse.
Un retour en arrière donc qui inquiète les eurodéputés de gauche notamment, et les organisations environnementales.
Oui Laura, certains élus, notamment les sociaux-démocrates, insistent sur les conséquences déjà visibles du réchauffement climatique en Europe et l’importance de mener à bien les objectifs du plan “Fit for 55” pour le futur de notre environnement.
Le procès de l'assassinat du journaliste Peter de Vries s'ouvre à Amsterdam
Terminons ce journal en nous rendant cette fois-ci aux Pays-Bas. Près d’un an après l’assassinat en pleine rue du journaliste Peter de Vries, le procès du tireur présumé et de son acolyte vient de s’ouvrir à Amsterdam. Pouvez-vous nous rappeler les faits ?
Peter de Vries était connu aux Pays-Bas comme présentateur de sa propre émission. Journaliste vedette, il a animé pendant près de quinze ans des émissions dédiées à des affaires criminelles. Avant son assassinat, il était devenu le confident d’un témoin clé dans une vaste affaire de règlements de compte dans le milieu de la mafia. Le procès des deux meurtriers présumés s’est ouvert le 2 juin dernier.
Un meurtre qui avait suscité une immense indignation aux Pays-Bas.
Effectivement Laura, selon les rapports d’enquête, l’assassinat de Peter de Vries a été commandité par une organisation criminelle liée au trafic de cocaïne dans le pays. Les forces de l’ordre néerlandaises soupçonnent également ces milieux d’être à l’origine des menaces d’enlèvement à l’encontre du Premier ministre Mark Rutte au mois de septembre dernier.
À ce sujet d’ailleurs, l’agence européenne de police, Europol a mis en en garde les forces de l’ordre néerlandaise contre la violence “ouverte” de ces nouveaux milieux mafieux.
En effet, en août dernier déjà Europol avait publié un rapport soulignant que la Belgique et les Pays-Bas étaient devenus les portes d’entrées principales des réseaux de cocaïne en Europe. Une évolution inquiétante pour les forces de l’ordre qui assistent à de plus en plus d’affrontements violents et d’assassinats en pleine rue liés aux cartels de drogue.
Laura Leger & Juliane Barboni
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