Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 9 novembre

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 9 novembre

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme :

  • Les rapports sur l’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE
  • Mateusz Morawiecki chargé de former un gouvernement en Pologne, le PIS gagne du temps
  • Le retour d’un ambassadeur algérien en Espagne

Ouvrons ce journal en évoquant l’avis favorable remis ce jeudi 9 novembre par la Commission européenne pour le début des négociations à l’adhésion de l’Ukraine et la Moldavie.

Oui, c’était une échéance très attendue par les deux pays d’Europe de l’est. La Commission vient de recommander au Conseil de démarrer les négociations d’adhésion à l’Union européenne pour la Moldavie et l’Ukraine. Cette ouverture des négociations reste cependant conditionnée au feu vert des chefs d’Etats et de gouvernements des 27 qui se prononceront sur cette question les 14 et 15 décembre.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a célébré “un jour historique”, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la décision de la commission.

Attention toutefois, si les négociations sont ouvertes, le chemin de Kiev et Chisinau devrait encore être long avant leur adhésion à l’UE.

Tout à fait, l’avis favorable de la commission à l’ouverture des négociations est un pas important mais cela n’est qu’une étape. D’ailleurs certains dirigeants, comme Viktor Orban le premier ministre hongrois, ou son homologue slovaque dont le tropisme pro-russe est connu, pourraient s’opposer à l’ouverture définitive des négociations pour cette adhésion. 

Si les négociations s’ouvrent en décembre, Kiev et Chisinau auront encore devant elles un long chemin pour une adhésion pleine et entière. 

Si un gros travail a déjà été fait par les deux capitales, les deux pays ont notamment encore des progrès à faire en termes de lutte contre la corruption ou pour renforcer la décentralisation du pouvoir. L’Ukraine et la Moldavie devront aussi encore mener un gros travail d’adaptation de leur économie, le tout malgré la guerre dont les conséquences se feront sentir pendant des années voire des décennies.

Outre l’Ukraine et la Moldavie, d'autres pays candidats attendaient également cette date pour avoir des nouvelles quant à leur adhésion à l’UE.

Oui, la Bosnie fait notamment partie des nations qui attendaient ce rapport. La Commission recommande l’ouverture des négociations avec Sarajevo mais seulement quand “le degré nécessaire  de respect des critères d’adhésion serait atteint”. La Bosnie a également encore des progrès à faire sur le front de la corruption et du crime organisé. La présidente de la commission Ursula von der Leyen a déclaré avoir “ouvert une porte” mais là aussi le chemin risque d’être très long pour ce pays encore très divisé.

La Commission a également recommandé à ce que la Géorgie se voit accorder le statut de pays candidat officiel. Une nouvelle dont s’est félicitée la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili. 

En revanche, il n’y a eu que très peu d’avancées concernant le dossier turc que personne ne semble cependant près à suspendre définitivement. 

Ankara fait partie des candidats officiels à l’UE depuis 1999, et pourtant le rapporteur du dossier Nacho Sanchez Amor déplore “l’absence de volonté politique” de la Turquie. Le président Recep Tayyip Erdogan avait d’ailleurs déclaré au début du mois d’octobre que “la Turquie n’attendait plus rien de l’Union européenne.

Continuons ce tour de l’actualité en évoquant la Pologne, dont le Président Duda à chargé Mateusz Morawiecki, le premier ministre sortant, de former le nouveau gouvernement malgré la victoire du parti d’opposition.

Oui, le 6 novembre 2023, le président polonais Andrzej Duda a confié la mission de former un nouveau gouvernement au Premier ministre sortant, Mateusz Morawiecki. Cette décision intervient à la suite des élections générales du 15 octobre, au cours desquelles le parti Droit et Justice, ou PiS, de Mateusz Morawiecki est arrivé en tête sans toutefois obtenir une majorité parlementaire.  Andrzej Duda a justifié cette décision en soulignant la tradition parlementaire voulant que le parti vainqueur ait la première l’opportunité de former un gouvernement. 

Toutefois, la mission de  Mateusz Morawiecki semble vouée à l'échec, car la coalition centriste, pro-européenne et sociale-démocrate est désormais majoritaire à la Diète et au Sénat. 

En effet, bien que le PiS soit arrivé en tête lors des élections générales, l'opposition, formée par la Coalition civique, Troisième Voie, et La Gauche, cumulent 248 sièges sur 460 au Parlement, créant ainsi une majorité parlementaire. L'annonce du président Duda de charger Mateusz Morawiecki de former un gouvernement a suscité la critique. Donald Tusk estime que cette décision vise à "jouer la montre" et à prolonger l'incertitude politique en Pologne. Pour autant, il affirme que cette nomination « ne changera rien », suggérant qu'il serait appelé à diriger le prochain gouvernement. 

Si la mission de Mateusz  Morawiecki échoue, le président Duda a annoncé que le Parlement choisirait un candidat au poste de Premier ministre dans la phase suivante, et que ce candidat serait nommé sans délai. 

Oui, et c’est à ce moment-là que Donald Tusk, chef de file de l'opposition et ancien président du Conseil européen, devrait être chargé de former un nouveau gouvernement. L'échéance est particulièrement attendue, notamment par l'Union européenne. Donald Tusk a en effet promis de rétablir des relations stables entre la Pologne et l'UE après des années de conflits avec le PiS au pouvoir. Cette démarche pourrait accélérer le déblocage des 35 milliards d'euros du plan de relance européen destinés à la Pologne, actuellement gelés en raison d'un différend lié au respect de l'état de droit dans le pays.

Terminons ce journal en évoquant le retour d’un ambassadeur algérien en Espagne, interprété comme un premier pas vers la fin de la crise diplomatique entre les deux pays. 

Oui, après une période de plus de dix-neuf mois au cours de laquelle le poste d'ambassadeur d'Algérie en Espagne est resté vacant, l’heure semble être à l’apaisement dans les relations diplomatiques entre les deux pays. L'Algérie a récemment soumis une demande d'agrément pour nommer un nouvel ambassadeur à Madrid. Cette démarche, bien que ne garantissant pas la résolution immédiate de la crise diplomatique, est interprétée comme un premier pas significatif vers un réchauffement des relations entre les deux nations.

A quoi est due cette crise diplomatique ? 

La crise diplomatique entre l'Algérie et l'Espagne a débuté en mars 2022, lorsque l'Espagne a décidé de soutenir le plan marocain pour le Sahara occidental. Ce plan prévoit un statut d'autonomie renforcée pour la région, une solution que l'Algérie juge inacceptable, préférant un référendum d'autodétermination pour la population sahraouie. L’Algérie et le Maroc sont depuis longtemps en conflit sur la question du Sahara occidental, Alger accueillant notamment des camps de réfugiés sahraouis sur son sol et le gouvernement sahraoui en exil. 

Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.