Tous les jours sur euradio, l'équipe de Géopolis part à la rencontre de celles et ceux qui font l’Europe d’aujourd’hui.
Au programme :
• Un point sur la gronde des agriculteurs en Europe
• Le crash de l'avion militaire russe avec des prisonniers ukrainiens à son bord
• Le lancement d'une alliance des ports européens contre le trafic de drogue
Bonjour Joris, démarrons ce journal en évoquant le « dialogue stratégique » entre la Commission, le Parlement et les agriculteurs européens qui a débuté le 24 janvier.
Oui depuis mars dernier, et des manifestations massives aux Pays-Bas, les mouvements contestataires agricoles se multiplient en Europe. Un mouvement qui s’est accéléré ces dernières semaines dans plusieurs États membres. Cette rencontre proposée au mois de septembre par la Présidente de la Commission européenne a donc pour but de rétablir un dialogue qui semble pour le moment rompu entre les différentes parties prenantes.
Une initiative bienvenue, mais beaucoup trop tardive d’après la plupart des ONG, syndicats et autres structures invitées à ce dialogue. Le ministre de l’agriculture autrichien Norbert Totschnig a notamment déploré le fait que, je cite, “le dialogue n’a lieu qu’après une série de problèmes, alors qu’il aurait pu commencer plus tôt”.
Ce dialogue est organisé alors que la gronde des agriculteurs n’a jamais été aussi forte dans toute l’UE. En Roumanie, ceux-ci exigent notamment la démission du Commissaire à l’agriculture.
Oui, en cause le non-renouvellement de dérogations aux normes de “Bonne Conduite Agricole et Environnementales”, les normes BCAE. Ces dérogations permettaient aux agriculteurs d’être plus souples sur la rotation des cultures imposée par l’Europe. Les syndicats roumains sont donc allés à la rencontre de leur ministre de l’agriculture Florin Barbu pour l’exhorter à demander la démission du Commissaire Janusz Wojciechowski. Ce à quoi ce dernier répond que les normes écologiques et la politique agricole européenne sont indissociables.
Le Commissaire s’est d’ailleurs rallié à la demande de plusieurs États membres d’augmenter le budget alloué à l’agriculture.
Tout à fait, à l’heure actuelle l’agriculture représente 32% du budget de l’Union européenne, une part significative mais en baisse constante. Le commissaire chargé de l’agriculture a reconnu que “ce n’est pas assez pour assurer la sécurité alimentaire”. Son compatriote, le ministre de l’agriculture polonais Czesław Siekierski, a d’ailleurs accusé l’exécutif européen d’être totalement déconnecté de la réalité du monde agricole. Il déplore notamment que les contraintes d’ordres écologiques imposées aux agriculteurs fragilisent encore plus un secteur qui subit une forte concurrence de la part de la production ukrainienne au niveau national.
Le mouvement de protestation des agriculteurs s’est également étendu jusqu’en Lituanie.
Oui plus d’un millier de tracteurs occupent actuellement le centre-ville de la capitale Vilnius, toujours pour contester les normes européennes. Le secteur laitier est particulièrement en difficulté avec des revenus qui ont baissé de 120 millions d’euros en un an. L’Union européenne a mis en place un régime d’aide au mois d’avril pour soutenir spécifiquement ce secteur, mais celui-ci, en plus d’être jugé insuffisant, ne touche pas une grande partie des producteurs qui n’y sont pas éligibles.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant le crash d'un avion militaire russe qui pourrait avoir transporté des prisonniers ukrainiens.
Oui, c’est un accident tragique a secoué la région frontalière de Belgorod en Russie ce mercredi 24 janvier. Un avion militaire russe s'est écrasé avec à son bord 65 prisonniers ukrainiens, 6 membres d’équipage et 3 accompagnateurs selon les déclarations officielles de Moscou. La Russie prétend que l'avion était en mission de transport des prisonniers ukrainiens en vue d'un échange humanitaire.
Le ministère russe de la Défense a rapidement réagi en accusant l'Ukraine d'avoir abattu l'avion militaire transportant des prisonniers de guerre ukrainiens.
Les autorités russes ont affirmé avoir observé le lancement de deux missiles ukrainiens depuis le village de Lyptsi, situé dans la région ukrainienne de Kharkiv, à la frontière russe. Le président de la Douma russe a accusé Kiev d'avoir abattu l'avion délibérément.
Des sources de l'état-major ukrainien ont affirmé de leur côté que l'avion transportait des missiles.
L’affaire demeure effectivement encore très trouble. Des informations relayées par le journal Ukrainska Pravda évoquaient initialement la responsabilité de l'armée ukrainienne dans l'accident, mais l'article a depuis été réécrit. Le commissaire des droits humains ukrainien a appelé à ne pas tirer de conclusions hâtives, mettant en garde contre les tactiques russes visant à déstabiliser la société.
Terminons ce journal en évoquant le lancement de l'Alliance des ports européens pour lutter contre le trafic de drogue en Europe.
Oui, le mercredi 24 janvier, l'Union européenne a lancé une initiative sans précédent pour lutter contre le fléau du trafic de drogue en Europe qui prend des proportions inédites. L'Alliance des Ports Européens vise ainsi à harmoniser les mesures de sécurité dans seize des principaux ports à conteneurs européens. Initiée par la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, il vise notamment à échanger des informations pour sécuriser les ports, cartographier les flux et démanteler les réseaux criminels.
Un action coordonnée qui vise à contrer les stratégies des trafiquants de drogue, qui, face à une vigilance accrue dans un port, se déplacent vers d'autres.
Oui, après le renforcement de la sécurité à Rotterdam, aux Pays-Bas, le trafic de cocaïne s'est intensifié à Anvers, en Belgique. Principal point d'entrée de la cocaïne en Europe, le port a enregistré des saisies record de 116 tonnes en 2023. La commissaire Johansson fait également état d'indications selon lesquelles davantage de drogue arrive au port d’Helsingborg, en Suède.
Outre la cocaïne, les inquiétudes se font vives concernant le trafic de drogues de synthèse.
Les autorités s'inquiètent notamment de l'émergence d'un nouveau réseau criminel européen lié à ces substances. Ils souhaitent également éviter l’introduction sur le territoire européen du fentanyl, un puissant opiacé synthétique à l’origine de dizaines de milliers d’overdoses chaque année aux États-Unis.
Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana.