Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Le renvoi de Suella Bravernman, ministre de l’intérieur britannique
- La Belgique et les Pays-Bas, qui s'érigent en tant que plaque tournante du trafic de drogue mondial
- L'accord auquel sont parvenus les Parlement et Conseil européens sur le budget 2024 de l'Union européenne
Ouvrons ce journal en évoquant le départ de Suella Braverman, la tumultueuse ministre de l’Intérieur du gouvernement britannique.
En effet, ce lundi 13 novembre, Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, a pris la décision de limoger Suella Braverman de son poste de ministre de l'intérieur. Cette éviction fait suite à des déclarations controversées de Suella Braverman, notamment ses critiques envers la police et ses prises de position sur les manifestations en soutien aux civils à Gaza. Elle avait en effet qualifié ces manifestations de "marches de la haine" et avait accusé la police d'être plus laxiste envers les manifestants de gauche que de droite.
Ce n'est pas la première fois que Suella Braverman est à l’origine de polémiques.
Oui, cette éviction s'inscrit dans une série de polémiques provoquées par Suella Braverman, notamment ses déclarations sur l’arrivée des réfugiés, qualifiées d'"invasion", et sur son “rêve” de les voir expulsés au Rwanda. Ses prises de position ont suscité des appels à sa démission tels que celui du premier ministre écossais Humza Yousaf. Par ailleurs, elle avait déjà été préalablement évincée du gouvernement en 2022 pour avoir utilisé son e-mail personnel pour envoyer des documents officiels. Le renvoi de Suella Braverman a suscité des remous au sein du Parti conservateur, certains députés la soutenant menaçant de démissionner.
Cette décision a également ouvert la voie au retour inattendu de l'ancien Premier ministre David Cameron, qui a été nommé ministre des affaires étrangères britannique.
David Cameron, qui a occupé la fonction de Premier ministre de 2010 à 2016, avait quitté son poste à la suite du résultat en faveur du "Leave" lors du référendum sur le Brexit qu'il avait organisé, marquant ainsi son échec à maintenir le Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. Son retour au sein du gouvernement britannique, cette fois en tant que ministre des Affaires étrangères, constitue un revirement politique surprenant.
Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, David Cameron a exprimé son engagement à relever les "défis vitaux" actuels, notamment la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient. Il a également salué le leadership de Rishi Sunak, le Premier ministre actuel, malgré des désaccords passés.
Ce remaniement ministériel intervient à un moment où le gouvernement cherche à revitaliser son image en prévision des élections législatives prévues l'année prochaine.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant la situation de la Belgique et des Pays bas, ou le trafic de drogue prend des proportions inquiétantes
Oui, une étude publiée le 7 novembre, commandée par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies et menée par l'Institut flamand pour la paix met en lumière le rôle central de la Belgique et des Pays-Bas dans le commerce mondial de la drogue et des armes. Les conclusions reposent sur une fuite majeure de documents judiciaires concernant le trafic de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud.
Les ports d'Anvers et de Rotterdam, géographiquement positionnés au cœur de l'Europe, sont devenus des centres majeurs d'importation de cocaïne, en provenance principalement de la Colombie.
Oui, cela est notamment dû à une mutation du marché de la cocaïne suite à l'accord de paix entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie en 2016. Cette mutation a déplacé le centre de gravité du trafic de la péninsule ibérique vers les ports belges et néerlandais, entraînant de graves problèmes de violence. Anvers et Rotterdam ont à eux seuls cumulé 73% des saisies de cocaïne en Europe en 2020. Les affrontements entre groupes criminels rivaux et les fusillades liées au commerce de la drogue sont devenus des réalités préoccupantes, touchant diverses parties du pays, et particulièrement les quartiers socialement vulnérables.
Face à cette situation, les autorités belges ont créé une "task force" pour lutter plus efficacement contre l'importation de drogues via le port d'Anvers.
Oui, il s’agit d’une unité spéciale formée dans le cadre du "Stroomplan" belge, visant à intensifier la lutte contre l'importation de drogues via le port d'Anvers. Sa mission consiste à coordonner les actions de la police fédérale, du parquet, de l'inspection sociale et des douanes pour contrer le trafic de substances illicites, principalement de cocaïne.
Et terminons ce journal en évoquant l’accord auquel sont parvenus les Parlement et Conseil européens sur le budget 2024 de l'Union européenne.
Oui, le vendredi 10 novembre le Parlement européen et les représentants des États membres ont réussi à conclure un accord fixant le montant du budget à 189,4 milliards d'euros, soit 1,06% du PIB des 27 pays de l’UE. Les discussions ont été marquées par des divergences entre le Parlement et le Conseil de l'UE. Alors que le Conseil préconisait un budget de 187 milliards d'euros, le Parlement a réussi à maintenir le niveau à 189,4 milliards d'euros, évitant ainsi les coupes budgétaires redoutées.
Des fonds additionnels ont également été alloués.
Oui, dont 60 millions d'euros pour le programme Erasmus+, 85 millions d'euros pour le programme de recherche Horizon Europe, et 150 millions d'euros pour le soutien aux pays voisins. Un financement supplémentaire de 250 millions d'euros d’aide humanitaire à également été dégagé en réponse aux besoins humanitaires croissants découlant du conflit à Gaza. L'accord sur le budget 2024 doit désormais être formellement adopté par le Conseil, prévu pour le 20 novembre, et par le Parlement européen, qui votera lors de sa plénière le 22 novembre prochain.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.