Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 6 février

Aujourd'hui en Europe - Mardi 6 février

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. 

Au programme :

- L’escalade des tensions entre Paris et Moscou à la suite de la mort de deux humanitaires français lors de frappes russes en Ukraine

- La visite, le lundi 5 février, du Premier ministre français Gabriel Attal à Berlin

- L’élection des têtes de liste du groupe des Verts européens lors du congrès électoral du parti, qui s'est déroulé à Lyon du 2 au 4 février

Ouvrons ce journal en évoquant l’escalade des tensions entre Paris et Moscou à la suite de la mort de deux humanitaires français lors de frappes russes en Ukraine. 

Oui, survenues le jeudi 1er février près de la ligne de front à Berislav, ces attaques ont été qualifiées d'"acte de barbarie" par la France, qui a ouvert une enquête antiterroriste. Alors que le président français Emmanuel Macron s'apprête à se rendre en visite en Ukraine, le ministère français des Affaires étrangères a convoqué le lundi 5 février Alexeï Mechkov, ambassadeur russe en France, afin de condamner fermement ces agressions. Il accuse également Moscou de mener une campagne de désinformation en France, en déclarant que ces humanitaires seraient en fait des mercenaires armés au service de Kiev. Une information démentie avec fermeté par Paris.

La Russie est en effet régulièrement accusée par Paris de manipulations de l'information visant la France et d'autres pays occidentaux. 

Des épisodes antérieurs, tels que la diffusion en juin de contenus fallacieux critiquant l’Ukraine sur des sites semblables à ceux des grands journaux français, ou la circulation de fausses publicités et de faux graffitis à l’encontre du président ukrainien à l'automne, ont accentué les soupçons de Paris envers Moscou.

Le gouvernement français, avec l’appui des équipes de vérification de l’Agence France Presse, accuse la Russie de chercher à créer de toute pièce l’impression d’une lassitude de la part des populations occidentales vis-à -vis du président Zelensky. 

La France maintient son soutien à l'Ukraine, affirmant que la Russie ne peut pas compter sur une quelconque "fatigue" des Européens dans leur engagement envers Kiev. 

Oui, le président français, Emmanuel Macron, a d’ailleurs réaffirmé cette position à la suite de l'accord auquel sont parvenus les 27 États membres de l’UE sur une aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine. La France a également augmenté ses livraisons d'armes à Kiev, provoquant la colère de Moscou, qui dénonce une "frénésie militariste" française. 

Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant la visite, le lundi 5 février, du Premier ministre français Gabriel Attal à Berlin. 

Oui, cette visite, la première à l’étranger pour le Premier ministre français nommé le 9 janvier, a pour objectif de renforcer le couple franco-allemand, dont les relations ont été régulièrement éprouvées ces derniers temps. Après un discours devant la communauté française à l'ambassade de France, suivi d'une réception officielle avec les honneurs militaires à la chancellerie allemande, Gabriel Attal s’est entretenu en tête-à-tête avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Et quels ont été les thèmes abordés durant l’entretien ?

Les discussions ont porté sur l’hydrogène décarboné, l’élargissement de l'Union européenne, la crise agricole, la montée de l'extrême droite et les élections européennes. La rencontre des deux dirigeants a vocation à renforcer la coopération entre les deux pays selon les termes d’Olaf Scholz. Une volonté également affichée par Gabriel Attal qui avait affirmé, je cite « Nous devons réussir un sursaut européen. Et ce sursaut européen sera un sursaut franco-allemand. »

Malgré ces bonnes intentions affichées, le Premier ministre français a reconnu que plusieurs points de désaccord subsistent.

Oui, mais Gabriel Attal a souligné l'importance de l'unité entre la France et l'Allemagne face à des désaccords sur plusieurs dossiers, la défense, l'aide à l'Ukraine et le traité de libre-échange UE-Mercosur. Sur ce dernier point, Gabriel Attal s’est d’ailleurs montré inflexible, Paris étant particulièrement sceptique sur cet accord. Il déplore notamment la concurrence déloyale que le libre-échange avec l’Amérique du sud pourrait induire pour le secteur agricole, les normes écologiques étant beaucoup plus strictes en Europe qu’outre Atlantique.

Tout de même au rang des satisfactions, l’accord trouvé par les deux pays en octobre sur la réforme du marché européen de l’énergie.

Oui, pour rappel cette question a opposé les deux pays pendant plusieurs mois, chacun défendant leur modèle énergétique - la France avec une forte matrice nucléaire et l'Allemagne avec un mix d'énergies fossiles et renouvelables. 

L'Élysée a salué la victoire, obtenant la prise en compte du nucléaire comme une énergie verte. De son côté, Berlin s'est assurée que le soutien à EDF et la modernisation de ses réacteurs ne donneront pas à la France un avantage compétitif contraire aux règles européennes de la concurrence, une préoccupation cruciale pour l’Allemagne qui connaît actuellement une période de récession économique.

Terminons ce journal en évoquant l’élection des têtes de liste du groupe des Verts européens lors du congrès électoral du parti, qui s'est déroulé à Lyon du 2 au 4 février.

Oui, alors que les sondages suggèrent une baisse significative de leurs sièges de 75 à 51, les Verts européens ont opté  pour une approche prudente en vue des élections européennes de juin en choisissant des figures politiques connues et bien établies. Ainsi, l’allemande Terry Reintke, co-présidente du groupe des Verts au Parlement européen, a remporté l'élection au premier tour avec 55,2 % des voix, tandis que le Néerlandais Bas Eickhout, tête de liste en 2019, a été élu au second tour avec 57 % des voix.

La décision de ne pas inclure des candidats provenant d'États membres du sud et de l'est dans la direction du parti a suscité des critiques. 

Certains estiment en effet que cela va à l'encontre de la "stratégie d'élargissement" adoptée par les Verts au cours des cinq dernières années. Pour rappel, sur cette période neuf nouveaux membres ont été accueillis pour renforcer le mouvement vert dans l'est et le sud de l'Europe. Ces régions peuvent donc se sentir mises sur le côté par ce choix de deux têtes de listes provenant d’États du nord. 

Interrogé à ce propos par Euractiv, Bas Eickhout a d’ailleurs reconnu cette contradiction, tout en soulignant que la campagne visera à intégrer le message d'expansion vers le sud et l'est.

Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.