Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 26 octobre

© European Union 2015 - Source : EP Aujourd'hui en Europe - Jeudi 26 octobre
© European Union 2015 - Source : EP

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Programme du jour :

  • Propos très virulents du président turc Recep Tayyip Erdogan sur Israël. 
  • Le rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité sur l’évasion et la fraude fiscale.
  • L'Allemagne devrait, selon le Fonds Monétaire International, devenir la troisième puissance économique mondiale 

Ouvrons ce journal en revenant sur les propos très virulents du président turc Recep Tayyip Erdogan sur Israël.

Les relations entre les deux pays avaient pourtant tendance à se réchauffer ces derniers mois, en témoigne la venue du président israélien Isaac Herzog à Ankara l’an dernier. Mais le conflit à Gaza a mis fin à toute tentative de rapprochement avec Tel Aviv. 

Le président Erdogan qui a affirmé avoir eu le projet de se rendre à Israël, a déclaré annuler tout futur déplacement dans l’Etat hébreu estimant avoir été “abusé” par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Il reproche notamment la violence perpétrée par l’armée de Tsahal et le bombardement de Gaza, qu’il considère comme une “attaque dépourvue de toute valeur humaine”

Erdogan qui d’ailleurs s’est clairement rangé derrière le Hamas.

Oui, dans un discours devant le parlement turc, le président Erdogan a qualifié le Hamas, je cite, de “groupe de libérateurs qui protègent leur terre”. La Turquie a d’ailleurs une position ouvertement pro-palestinienne depuis des années. On se souvient notamment de la décision d’Ankara, en 2017, de qualifier Jérusalem-Est comme capitale de l’État de Palestine en réponse à la décision de Donald Trump, alors président des États-Unis, qui avait déclaré la considérer comme la capitale d’Israël.

Ce prisme diplomatique turc se ressent également dans ses relations avec l’Europe et l’occident. 

Dernier exemple en date : la question de l’adhésion de la Suède à l’Otan. L’État scandinave qui, on le rappelle, est candidat et fait face à l’opposition d’Ankara. A l'origine, la Turquie demandait à Stockholm de lui livrer des activistes kurdes qu’elle considère comme terroristes. L’affaire des autodafés de Coran en Suède a également poussé Ankara à maintenir son refus. Erdogan reprochait à Ulf Kristersson, le premier ministre suédois, d’avoir laissé faire cet acte jugé islamophobe. C’est probablement ce dernier événement qui a d’ailleurs poussé un homme à tuer deux suédois à Bruxelles le 16 octobre.

Pourtant, les négociations semblent enfin avancer, quant à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

Oui, le président Erdogan vient finalement d’approuver l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Cette décision est soumise à un vote du parlement, et une fois le texte voté, il ne restera plus qu’à la Hongrie d’approuver l’intégration de la Suède. Selon Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, la Hongrie aurait informé l’organisation de son souhait de ne pas retarder davantage le processus.

Continuons ce journal en évoquant le rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité sur l’évasion et la fraude fiscale.

Ce rapport qui a mis à contribution une centaine de chercheurs à travers le monde a révélé qu'environ mille milliards de dollars étaient placés dans des paradis fiscaux, majoritairement par des entreprises américaines. L’Europe est d’ailleurs une destination très ciblée. Les Pays-Bas, l’Irlande et la Suisse étant ainsi les trois destinations principales de transferts à l’échelle du monde entre 2016 et 2020.

Et pourquoi donc transférer ces bénéfices dans ces pays ?

A cause du peu d’impôts et de taxe que subissent les entreprises sur place. En Irlande par exemple, les sociétés ne sont taxées qu’à hauteur de 12,5% de leurs bénéfices, un des taux les plus bas au monde. 

En 2022, sous l’impulsion de l’Union européenne, une taxe minimum de 15% avait été mise en place sur les multinationales à l’échelle mondiale. Mais le rapport juge les effets de cette taxe décevant. Les revenus générés étant 2 à 3 fois inférieurs à ceux espérés. 

Si les signes de progression chez les multinationales et les ultra riches sont assez faibles, de manière plus globale, la fraude fiscale a bel et bien chuté.

Tout à fait, le rapport indique que la fraude fiscale a “diminué par facteur de 3, grâce aux échanges automatiques d’informations bancaires”. Ces échanges concernent 80 pays signataires Automatic Exchange of Informations mis en place par l’OCDE en 2018. Pour résumer, si vous possédez des avoirs dans un pays dans lequel vous ne résidez pas, alors le pays va automatiquement envoyer vos informations financières à votre pays d’origine. 

Le rapport incite donc les États à multiplier les mesures comme celle-ci en déclarant que la lutte contre la fraude fiscale est possible, à condition que des décisions d’ordre politique soient prises.

Concluons ce tour de l’actualité économique en Allemagne, qui, selon le Fonds Monétaire International, devrait devenir la troisième puissance économique mondiale dès cette année.

Oui, l’Allemagne dépassera ainsi le Japon pour devenir le troisième pays détenant le PIB le plus élevé de la planète, juste derrière la Chine et les États-Unis. Selon le FMI, le PIB de l’Allemagne sera de 4430 milliards de dollars, contre 4230 pour le Japon. Berlin n’avait pas dépassé Tokyo dans ce classement depuis 1968. L’écart pourrait même se creuser jusqu’à 10% d’ici à 2025, toujours selon le FMI.

Pourtant les bilans et prévisions autour de l’économie allemande étaient particulièrement pessimistes ces derniers mois.

Et ils le sont toujours. Cette bonne nouvelle traduit en fait surtout les troubles que subit l’économie japonaise, notamment à cause de la dépréciation que subit sa monnaie le yen. 

L’Allemagne connaît une phase de récession économique, ce qui signifie une baisse de son PIB depuis la fin de l’année 2022. On estime que son économie se sera contractée de 0,3% sur l’année 2023. Et cette récession risque d’encore se poursuivre dans les mois à venir. Le FMI avait même récemment pointé du doigt l’économie allemande par l’intermédiaire de sa directrice générale, qui incitait le pays à restructurer son secteur automobile, en grande difficulté depuis la crise du covid. L’Allemagne est donc toujours l’homme malade du G7 et de l’Europe sur le plan économique. 

Un journal présenté par Joris Schamberger et Thomas Kox.