Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 13 décembre

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 13 décembre

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme : 

  • L’accord historique trouvé à Dubaï dans les dernières heures de la COP28
  • La parfois difficile application des sanctions occidentales prises face à la Russie 
  • Le progressif retour des trains de nuit en Europe

Ouvrons ce journal en évoquant l’accord historique trouvé à Dubaï dans les dernières heures de la COP28. 

Oui après des jours d’hésitation et de tensions sur le Global Stocktake, le texte le plus important de cette 28ème Conférences des parties sur le Climat, les pays du monde entier ont approuvé dans une procédure express une décision historique. Le texte mentionne ainsi : une « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques », toutefois sans évoquer de date butoir. Un accord qui a été obtenu difficilement après plusieurs jours de discussions entre les représentant•es des quelques 200 États présents à Dubaï.

Et en quoi ce texte est-il historique ?

Il s’agit du premier texte issu d’une COP pointant justement du doigt les “énergies fossiles”. Jusqu’alors les accords trouvés lors des précédentes COP ne pointaient pas ces sources d’énergies pourtant responsables de près de 85% des émissions de CO2 dans le monde. Il avait fallu attendre la COP 26 à Glasgow pour obtenir une timide mention d’une nécessaire “réduction du charbon”, qui était loin d’avoir satisfait les ONG et les États ambitieux sur les questions climatiques.

Cet accord a été salué par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et de nombreuses ONG.

Oui, la présidente de la Commission, qui avait à cœur d’impulser des avancées conséquentes lors de ce sommet a célébré je cite “ le début de l’ère post-fossile”. Même son de cloche de la part des ONG. De son côté, Andreas Sieber, directeur associé de l’ONG 350.org a reconnu que ce texte était, je cite “un pas en avant sur le chemin de la sortie des énergies fossiles” en précisant toutefois que cette décision n’était pas “la décision historique que l’on espérait”. 

Car le monde est encore loin d’atteindre les objectifs de neutralité carbone.

Oui en l’état impossible de dire si l’accord de Dubaï est un turning-point, un tournant dans le combat contre le réchauffement climatique. D’autant que ces accords ne sont pas contraignants pour les pays et relèvent plutôt d’une marche à suivre. Les différents États ont encore beaucoup d'efforts à fournir pour stabiliser la situation climatique de la planète. Pour rappel, la production d'énergies fossiles doit baisser de 95% à l’horizon 2050 pour rester sous un seuil d’augmentation des températures mondiales de 1,5°C selon l’Agence internationale de l’énergie. Un objectif qui semble inatteignable aujourd'hui. 

Poursuivons ce journal en évoquant la parfois difficile application des sanctions occidentales prises face à la Russie depuis l’attaque russe sur l’Ukraine en février 2022. La Russie cherche notamment à les contourner en se tournant  vers l'Inde pour écouler le pétrole qu’elle ne vend plus aux Européen•nes.

Oui, entre 2021 et  2022, l’Inde aurait multiplié par vingt-deux ses commandes de pétrole à la Russie, en important jusqu’à 1,64 million de barils par jour. 60 % du pétrole russe est ainsi destiné à l'Inde, devenue le deuxième plus grand consommateur mondial d’hydrocarbures russes après la Chine. 

Toutefois ce commerce vital pour les finances de l’État russe est confronté à un défi majeur, à savoir les conditions de paiement. 

En excluant la Russie du système bancaire international, les sanctions ont forcé le pays à abandonner les transactions en dollars et en euros. La Russie, cherchant des alternatives, a autorisé en avril certaines de ses banques à ouvrir des comptes en roupies en Inde. Toutefois, la Russie refusant catégoriquement d’accepter les paiements en roupies, les exportateurs russes se retrouvent maintenant avec des sommes d’argent accumulées sur des comptes en Inde qu’ils ne peuvent pas utiliser.

Ces problèmes de paiement illustrent les limites auxquelles les BRICS font face lorsqu'ils cherchent à s'émanciper du dollar. 

Oui, les expert•es suggèrent que la création d'une monnaie commune aux BRICS, qui pour rappel comprennent le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie et l’Afrique du Sud, pourrait aussi être une solution, même si cela semble actuellement très improbable. Les pays du Sud, dont l'Inde, cherchent des alternatives au système Swift, qui est l’un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière, pour éviter les sanctions américaines. 

Terminons ce tour de l’actualité en évoquant le progressif retour des trains de nuit en Europe. La ligne nocturne Paris-Berlin vient d’être remise en service.

Après neuf ans d’interruption, le train de nuit Paris-Berlin a effectué son grand retour le lundi 11 décembre. Exploité par la SNCF, la Deutsche Bahn, et la compagnie autrichienne ÖBB, il offrira trois allers-retours par semaine avec des arrêts à Strasbourg, Francfort, Erfurt, et Halle.

Ce renouveau du train de nuit s'inscrit dans une tendance en Europe où la pression se fait plus forte pour privilégier des modes de transport plus durables que la voiture ou l’avion. 

Considéré comme une alternative bas carbone, le train de nuit propose une approche de "slow travel" appréciée des voyageurs. Plusieurs lignes, qu'elles soient transfrontalières ou nationales, ont été rouvertes récemment. On compte parmi elles la ligne Paris-Vienne fin 2021 ou encore la ligne Paris-Aurillac inaugurée le dimanche 10 décembre. Une ligne nocturne Bruxelles-Berlin vient également d’être remise en service et d'autres projets devraient voir le jour tel que celui de l'entreprise française Midnight Trains qui ambitionne de faire revivre la ligne Paris-Milan-Venise.

Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana