Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- La dernière ligne droite de la campagne éléctorale allemande pour les élections législatives
- Les Etats-Unis et la Russie renouent le dialogue sur la guerre en Ukraine
- Le cri d’alerte de l’eurodéputé italien Sandro Ruotolo sur les logiciels espions
Bonjour, on commence ce journal en évoquant la campagne électorale allemande pour les élections législatives qui entre dans sa dernière ligne droite. Les sondages continuent d’anticiper une très forte percée de l’extrême droite alors que le parti du chancelier Olaf Scholz risque de n’arriver qu’en troisième place.
Oui, rappelons-le, ces élections se dérouleront ce dimanche. Elles avaient été provoquées par la chute de la coalition menée par Olaf Scholz fin 2024. Elles s’annoncent très mal pour le SPD, le parti social-démocrate du chancelier sortant qui ne devrait, selon les sondages, n’arriver qu’en troisième position derrière la CDU et l’AFD, le parti allemand d’extrême droite, particulièrement virulent. Aucun parti n'étant en mesure d'obtenir une majorité absolue, les négociations de coalition seront déterminantes pour façonner le prochain gouvernement allemand.
Et justement quel gouvernement pourrait se dessiner à l’issue de ses élections ?
Friedrich Merz, le chef de l’Union chrétienne démocrate (la CDU), qui devrait très certainement devenir le futur chancelier, a annoncé récemment être ouvert à une coalition avec les partis de centre gauche. Le chef de la CDU, annoncé en tête des intentions de votes, a d’ores et déjà fait part de son ouverture pour tenter de mettre en place une coalition avec le SPD de centre gauche et les verts.
Il a également totalement exclu une collaboration avec le parti d'extrême droite AFD mené par Alice Weidel.
Oui Friedrich Merz a catégoriquement exclu de travailler avec le parti d’extrême droite tout en précisant que, je cite, “Les électeurs décideront du reste.” Il a tenu ses propos à l’issue d’une rencontre entre J.D. Vance, le vice-président américain, et Alice Weidel la présidente du parti d’extrême droite. Une rencontre perçue par beaucoup comme une ingérence de plus des Américains dans la campagne allemande après les interventions de soutien d’Elon Musk à l’AFD le mois dernier.
Il reste cependant un obstacle à une future coalition associant la CDU et les Verts.
Un défi majeur pour la mise en place d’une coalition entre la CDU et les Verts est la résistance interne au sein de l'alliance conservatrice, en particulier de la part du leader de la CSU, Markus Söder, ministre-président de Bavière. Söder a à plusieurs reprises exclu toute collaboration avec les Verts, ce qui pourrait constituer un point de blocage si Merz choisissait d'explorer cette option.
On continue ce journal en évoquant les discussions entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de la guerre en Ukraine.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio s’est entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ce mardi 18 février à Riyad en Arabie saoudite. Une première depuis des années alors que Washington et Moscou n’avaient plus de relations de haut niveau depuis le début de la guerre en Ukraine. Alors que cela fera 3 ans dans quelques jours que Moscou mène une très rude guerre à son voisin ukrainien, Marco Rubio a affirmé, à rebours de la politique menée jusque-là par Washington, vouloir normaliser la relation diplomatique entre les deux pays. Les négociateurs américains présents ont indiqué que les deux pays se sont accordés sur plusieurs principes pour avancer vers un éventuel cessez-le-feu en Ukraine.
Des tractations sans la présence des Européens ni de l'Ukraine.
Oui et des réunions qui posent beaucoup de questions évidemment en Ukraine mais aussi chez les alliés traditionnels de Washington. L’équipe de Donald Trump semble prête à excuser tout ou presque à Vladimir Poutine. Le président américain va encore plus loin en reprenant le narratif du Kremlin. Il vient ainsi d’accuser Volodymyr Zelensky d’avoir commencé la guerre alors que c’est évidemment la Russie qui a envoyé ses troupes en Ukraine il y a presque trois ans maintenant. Donald Trump est même allé jusqu’à tourner en dérision le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, le qualifiant de mauvais négociateur et de « grossièrement incompétent ».
Une nouvelle réunion se tient ce mercredi à Paris pour tenter de réagir face à ce rapprochement accéléré entre Washington et Moscou.
Exclus du processus de négociations qui débute, les pays européens tentent de réagir. Après le sommet à Paris ce lundi 17 février, une nouvelle réunion va se tenir ce mercredi pour tenter d’apporter une réponse commune au plan de Donald Trump qui semble outrageusement à l’avantage du Kremlin. Ce sommet réunira notamment plusieurs pays de l’UE qui n’avaient pas été conviés à la réunion de lundi et qui en avaient pris ombrage, notamment les pays baltes et la Roumanie.
On termine ce journal avec un cri d’alerte de l’eurodéputé Sandro Ruotolo, eurodéputé du Parti démocrate italien qui met en garde l’UE suite aux révélations concernant des logiciels espions. Des révélations qui ébranlent l'Italie.
« Il s’agit de l’une des plus graves atteintes à l’État de droit en Europe », a déclaré Sandro Ruotolo, eurodéputé du Parti démocrate italien. La semaine dernière, il a organisé à Strasbourg, une conférence de presse en réaction au ciblage de près de 90 personnes par un logiciel espion de la société israélienne Paragon et dont 7 cas ont été confirmés jusqu’à présent en Italie sans qu’on sache pour l’instant qui sont les commanditaires de cette surveillance.
Par cette initiative, l’eurodéputé souhaite interpeller les instances de l’Union européenne afin de déclencher une enquête au niveau européen.
« Nous voulons savoir quels pays ont illégalement espionné leurs propres citoyens, pourquoi et comment nous pouvons protéger les citoyens européens », a ajouté Sandro Ruotolo, notant que la commissaire européenne à la Souveraineté technologique, à la Sécurité et à la Démocratie, Henna Virkkunen, devrait assister ce mercredi à une audition de la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen, au cours de laquelle il a l’intention de soulever la question.
Un journal de Gaspard Timmermans et Paul Thorineau