L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Un nouveau discours de Vladimir Poutine qui annonce un nouveau risque d’escalade dans la guerre que Moscou mène en Ukraine.
- Conséquence de ce conflit, les pays européens s'organisent pour réduire leurs factures d’énergie et limiter les risques de coupure et de rationnement
- L'Union européenne gaspille plus de nourriture qu'elle en importe selon un rapport du bureau européen de l’environnement sur le gaspillage alimentaire.
L’actualité ukrainienne est marquée par un nouveau discours de Vladimir Poutine qui annonce un nouveau risque d’escalade dans la guerre que Moscou mène en Ukraine.
Vladimir Poutine a commencé son discours par l’annonce de la tenue de référendums sur le rattachement à la fédération de Russie, de quatre régions d’Ukraine situées à l’Est du pays. Le chef du Kremlin a ensuite annoncé la signature d’un décret, directement applicable, pour une “mobilisation militaire partielle”. Le ministère de la défense annonçait dans la foulée que 300 000 réservistes seraient mis à disposition sans délai. Alors que la Russie mène l’offensive depuis février en Ukraine. Vladimir Poutine a tenté une nouvelle fois de présenter la situation de façon inversée en accusant l’Occident de vouloir détruire la Russie.
Une nouvelle escalade de tension alors que l’Ukraine connaît des succès dans ses contre-offensives et regagne du terrain.
Oui effectivement. Cette annonce de Vladimir Poutine est d’ailleurs dénoncée par beaucoup comme “un aveu d’échec”, comme l’a déclaré le secrétaire d’Etat de la défense britannique, Ben Wallace ce mercredi matin sur Twitter. De nombreuses réactions internationales ont suivi l’allocution, notamment pour dénoncer l’organisation de référendum dans les régions de l’est de l’Ukraine. Rien de moins qu’une “parodie” pour Emmanuel Macron ou encore pour le chancelier allemand Olaf Scholz qui qualifiait ce mercredi les actes de Moscou comme de “ tentative d’agression impérialiste que l’on veut ainsi maquiller” et appelant la Russie à retirer ses troupes.
Une des conséquences de ce conflit se traduit par une hausse considérable des prix du gaz.
Alors que l'hiver approche, comment les pays européens s'organisent-ils pour réduire leurs factures d’énergie et également pour limiter les risques de coupure et de rationnement?
La sobriété énergétique, c'est le mot qui anime cette rentrée politique partout en Europe. Face à la flambée des prix de l'énergie et aux risques de blocage de l’acheminement du gaz russe, les 27 se sont accordés, sur un plan visant à réduire de 15 % leur consommation de gaz jusqu’en mars 2023.
Bien que la situation de chaque pays soit unique, la crainte d’un hiver difficile est largement partagée.
En effet, de nombreux pays de l’UE ont présenté leurs plans de sobriété énergétique début septembre comme l’Espagne, peu dépendante du gaz russe, et qui vise plus de sobriété énergétique en interdisant l’éclairage des vitrines après 22h et en réduisant la climatisation.
Mais c’est en Allemagne, que la situation inquiète le plus.
Berlin, qui consomme deux fois plus de gaz russe que son voisin français, se trouve dans une situation autrement plus difficile. Selon les calculs de son ministère de l’économie, une réduction de 20 % de la consommation de gaz s’impose. Les villes se mettent au diapason. Berlin cherche à montrer l’exemple. Quelque 200 bâtiments et monuments de la capitale ne seront plus éclairés, une économie d’énergie évaluée à 200.000 kwH.
La plupart des villes allemandes mettent également en place ce genre de mesure, afin de réduire les factures. L’Italie qui est également très dépendante au gaz russe n'a à ce jour pas encore déployé de plan de sobriété énergétique. Cela devrait être discuté après le résultat des élections législatives, le 25 septembre.
En France une initiative inédite pour réduire les factures d’énergie : l’annonce de la fermeture d’une université deux semaines cet hiver passe mal.
Avant même les annonces d’Emmanuel Macron et de la commission européenne, plusieurs métropoles françaises avaient entamé des mesures d’économies d’énergie. Notamment la réduction de l’éclairage public ainsi que des limitations du chauffage des bâtiments publics. Cependant, l’annonce de la fermeture de l’université de Strasbourg pour deux semaines supplémentaires lors de la période de Noël a été dénoncée par les organisations syndicales. Un choix nécessaire selon l’université, qui risque de voir ses dépenses en énergie doubler.
En réponse à toutes ces inquiétudes Ursula Von der Leyen a annoncé, lors de son discours de l’état de l’union, vouloir aller vers le plafonnage des prix de l’énergie?
En effet, cette proposition sera décidée par le 27, lors d’un sommet extraordinaire le 30 septembre. Il s’agit de plafonner les prix de l'électricité pour les producteurs qui passent par les énergies renouvelables, le nucléaire et la biomasse, en les découplant avec les prix du gaz.
Le bureau européen de l’environnement vient de livrer un rapport embarrassant sur le gaspillage alimentaire.
Selon ce rapport, l'Union européenne gaspille plus de nourriture qu'elle n'en importe. Les chiffres sont éloquents. En 2021, l'UE a gaspillé 153 millions de tonnes de nourriture, alors qu’elle importe, chaque année, près 138 millions de tonnes de produits agricoles pour un coût de 150 milliards d'euros.
Des chiffres effectivement troublants, quelles sont les conséquences principales de ce gaspillage?
D’abord, et toujours selon les déclarations du bureau européen de l’environnement, ces gaspillages mettent en jeu, dans un contexte d’augmentation du coût de la vie, la sécurité alimentaire de l’Union.Lutter contre ces gaspillages permettrait en outre de sauver 4,7 millions d’hectares de terres agricoles, mais aussi de réduire de 6% la totalité des émissions de gaz à effet de serre de l’Union.
Des réactions de l’Union sont attendues…
Le rapport réclame des actions concrètes et contraignantes afin que les États parviennent collectivement à une réduction de 50% des pertes et gaspillages alimentaires dans l'UE d'ici 2030. La commission européenne prévoit de fixer cette année des objectifs juridiquement contraignants relatifs aux déchets alimentaires, dont l'adoption formelle est prévue pour 2023.
Laura Leger et Felix Doladille