L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Le Parlement européen parvient à un accord sur le budget de l'UE
- Le président du Conseil européen appelle à un cessez-le-feu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Nouvelle étude paneuropéenne sur l'état des forêts en Europe
Le Parlement européen parvient à un accord sur le budget de l'UE
A l’approche de la fin d’année, le Parlement européen et les ministres des 27 rassemblés au Conseil de l’UE sont parvenus à un accord lundi soir sur le budget de l’UE pour l’année 2022.
Oui, en effet si les 27 se sont déjà accordés fin 2020 sur un cadre budgétaire général d’environ 1000 milliards d’euros pour les sept prochaines années - c’est ce qu’on appelle le Cadre financier pluriannuel - , il n’en est pas moins nécessaire de négocier, au sein de ce cadre, le budget plus précis de l’UE pour l’année 2022. Ce budget s’élève désormais à près de 170 milliards d’euros. Sur ce montant, près d’un tiers ira au soutien aux investissements et à la cohésion territoriale, et encore 53 milliards d’euros seront alloués à la politique agricole commune.
Au fil des négociations, les eurodéputés ont obtenu une augmentation de près de 500 millions d’euros afin de renforcer le budget du programme de recherche Horizon Europe ou encore du programme pour l’action climatique LIFE.
Oui, les eurodéputés ont également insisté pour augmenter les dépenses dans le domaine de la santé avec 51 millions d’euros supplémentaires accordés au programme EU4Health. Enfin, sur le plan extérieur, l’aide humanitaire a été augmentée de 211 millions d’euros notamment pour aider à la vaccination dans les pays partenaires.
Même si cet accord est légèrement différent de la proposition initiale de la Commission européenne, mardi le Commissaire européen chargé du budget Johannes Hahn l’a salué avec enthousiasme.
Oui, il s’est félicité de cet accord qui confirme la “bonne volonté de compromis” des institutions. La ministre slovène Irena Drmaz, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE, a salué pour sa part un “accord bien équilibré” et “une grande nouvelle pour les citoyens”. Un budget qui doit malgré tout être encore formellement approuvé par l’ensemble des eurodéputés lors de la prochaine session plénière.
Le président du Conseil européen appelle à un cessez-le-feu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
Tournons-nous à présent vers l’Europe de l’Est, où des combats ont éclaté en début de semaine à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. On se souvient du conflit au Haut-Karabagh qui avait secoué ces deux pays il y a tout juste un an et qui a causé la mort de plus de 7000 personnes. Depuis, les belligérants s’étaient entendus sur un cessez-le-feu. Mais est-ce vraiment le cas ?
Oui Thomas, on peut se le demander. Malgré la défaite arménienne en novembre 2020 face aux forces azerbaïdjanaises, ce territoire du Haut-Karabagh reste encore disputé, et lundi de nouveaux combats ont eu lieu entre Arméniens et Azerbaïdjanais. Selon les sources, le bilan humain va de une victime à plus de 15 soldats tués. Une douzaine de soldats arméniens auraient aussi été faits prisonniers. Mardi, Bakou affirmait s'être défendu contre une attaque arménienne, et vice-versa du côté du premier ministre arménien Nikol Pashinyan.
Puis, le même jour a été publiée l’annonce d’un nouveau cessez-le-feu conclu entre les belligérants, sous la médiation de la Russie. La Russie qui affiche une position ambivalente dans ce conflit.
Oui, l’année dernière, le cessez-le-feu de novembre 2020 était déjà placé sous l’égide de Moscou, et quelque 2000 soldats russes patrouillent depuis au Haut-Karabakh pour tenter de maintenir la paix. Mais d’un autre côté, la Russie vend des armes aux deux camps dans ce conflit, et dès la reprise des violences ce lundi, Erevan a fait appel à la Russie, liée par un accord militaire avec l’Arménie pour sauvegarder son intégrité territoriale.
Si le dialogue n’est pas tout à fait rompu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, selon la BBC, les deux Etats continuent d'augmenter leur budget militaire.
Une impression vérifiée par le président du Conseil européen Charles Michel, qui mercredi ne se satisfaisait pas de ce nouvel accord, et a appelé Erevan et Bakou à signer “un cessez-le-feu complet”. L’Azerbaïdjan n’a encore fait aucun commentaire sur la trêve obtenue mardi.
Nouvelle étude paneuropéenne sur l'état des forêts en Europe
Terminons ce journal en revenant sur l’actualité environnementale de l’UE. Une nouvelle étude dite “paneuropéenne” a été publiée à propos des forêts en Europe. Combinant des mesures provenant de tout le territoire de l’Union, ce rapport scientifique présente une évolution peu réjouissante de l’état des forêts sur le continent.
Oui Thomas, selon ce rapport scientifique publié sur la revue spécialisée The New Scientist, les principales espèces d’arbres en Europe disparaissent peu à peu, notamment à cause du réchauffement climatique. Par exemple, le nombre d'épicéas qui meurent est 60% plus élevé aujourd’hui que durant les années 2000. Et le même constat se répète pour d’autres espèces communes d’arbres comme le hêtre ou le pin. Une surmortalité au sein des forêts qui pourrait avoir des conséquences économiques importantes, car moins de stocks ou de variétés d’arbres signifie la promesse d’une hausse générale de tous les produits et activités dépendantes du bois.
Le 12 novembre dernier s'achevait la Conférence des Nations unies sur le climat, la COP 26. Parmi les engagements négociés, les participants se sont accordés pour réduire voire stopper la déforestation d’ici à 2030.
Et c’est un comble, car selon ce rapport, même si mettre fin à la déforestation est un objectif ambitieux pour la Communauté internationale, il ne suffira pas à empêcher la disparition des forêts. Car la cause de cette perte de biodiversité n’est pas la déforestation, mais la dégradation de la qualité des sols et notamment leur assèchement, ce qui accentue la multiplication d’incendies de forêts, comme on a pu tristement l’observer cet été en Sardaigne ou sur l’île d’Eubée en Grèce.
Par conséquent, la Commission européenne prépare de son côté une nouvelle stratégie de l’UE pour sauvegarder la qualité des sols.
Tout à fait ! Déjà au début des années 2010, l’ancien commissaire à l’environnement Janez Potocnik avait proposé d’établir un cadre juridique commun pour la protection des sols, mais les gouvernements nationaux avaient à l'époque rejeté ce projet. Cette fois-ci, alors que cette nouvelle stratégie européenne a officiellement été lancée ce mercredi 17 novembre, la Commission a déclaré qu’elle n’envisage pas de proposer de véritable législation avant au moins 2023. Il faudra donc être patient avant de voir le succès de ce processus.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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