L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- La Suède et la Finlande aux portes de l'OTAN
- Les objectifs du "protocole nord-irlandais" entre la Grande-Bretagne et l'UE
- En Espagne, un projet de loi historique vise à consolider le droit à l'avortement
- La candidature du Kosovo au Conseil de l'Europe déplaît à la Serbie
La Suède et la Finlande aux portes de l'OTAN
Commençons ce journal en nous intéressant une fois n’est pas coutume, à la possible adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les deux pays ont finalement déposé leur candidature officielle à l’organisation ce week-end. Un retournement stratégique inédit pour les deux pays nordiques.
Oui c’est officiel la Suède et la Finlande ont toutes les deux demandé à entrer au sein de l’alliance transatlantique. Les deux pays sont déjà des partenaires actifs de l’alliance transatlantique, bien que très attachés à leur non-alignement militaire. Une situation bousculée par le début de la guerre en Ukraine, qui a forcé la Suède et la Finlande à réévaluer leur neutralité.
Quel est la suite du processus à présent ?
La ratification de cette demande d'adhésion nécessite l’accord à l’unanimité des membres de l’alliance transatlantique. Une ratification “la plus rapide possible” espère d’ailleurs la Première ministre finlandaise Sanna Marin. A ce propos, l’Allemagne a d’ores et déjà manifesté son soutien aux deux candidatures. “La Finlande et la Suède peuvent compter sur le soutien de l’Allemagne en cas d’une éventuelle demande d’adhésion à l’OTAN”, a tweeté Olaf Scholz mardi 3 mai, après s’être entretenu avec les représentants suédois et finlandais invités à Berlin.
Oui, mais malgré le soutien d’une bonne partie des puissances occidentales la ratification de la demande des deux pays pourrait être retardée par les réticences croates et turques.
Effectivement, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a déclaré vendredi que son pays n'aime pas l'idée que la Finlande et la Suède rejoignent l'OTAN. "À l'heure actuelle, en ce qui concerne la Suède et la Finlande, nous suivons les développements, mais pas avec un avis positif", a déclaré Erdoğan aux journalistes à Istanbul, ajoutant qu'il ne voudrait pas répéter ce qu'il prétend être des "erreurs", notamment l'admission de la Grèce dans l'OTAN.
Lundi dernier, était célébrée la journée de l’Europe. L’occasion pour Emmanuel Macron de présenter sa vision du futur de l’UE.
Les objectifs du "protocole nord-irlandais" entre la Grande-Bretagne et l'UE
Après la victoire historique du parti indépendantiste nord irlandais la semaine dernière, de nouvelles discussions ont lieu entre la Grande-Bretagne et l’UE au sujet du protocole nord-irlandais. Pouvez-vous nous rappeler l’objectif de ce protocole ?
Bien sûr ! Cet accord, qui fait partie des négociations du Brexit, impose des contrôles sur certaines marchandises entrant en Irlande du nord depuis le reste du Royaume-Uni. C’était la seule façon trouvée par l’UE et le Royaume-Uni pour éviter le retour d’une frontière entre les deux Irlande. Ce protocole est une source de tensions depuis son entrée en vigueur au début de l’année 2021. Le gouvernement britannique a d’ailleurs laissé entendre à plusieurs reprises qu’il pourrait revenir sur certaines parties de l’accord.
De son côté, l’Union européenne a prévenu qu’elle serait prête à introduire des sanctions commerciales à l’encontre du Royaume-Uni, si Londres se désengageait de cet accord.
En effet, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, a alerté le gouvernement britannique sur le fait qu’une décision unilatérale concernant l’application du protocole nord-irlandais, détruirait la confiance entre l’UE et le Royaume-Uni. "Je suis convaincu que seules des solutions conjointes fonctionneront", a-t-il déclaré. Des solutions qui doivent à présent être discutées au sein de l’Assemblée parlementaire de partenariat entre les députés européens et britanniques. La première session de ce type s’est tenue les jeudi et et vendredi dernier au Parlement européen.
Continuons ce journal en revenant sur le nouveau rapport de l’organisation météorologique mondiale, publié mardi dernier. Cette institution spécialisée des Nations unies, a pour rôle d’évaluer les pratiques météorologiques mondiales et les évolutions du climat à travers le temps. Que révèle ce nouveau rapport ?
En Espagne, un projet de loi historique vise à consolider le droit à l'avortement
Rendons nous à présent en Espagne. Mardi prochain, le gouvernement de Pedro Sanchez doit présenter, en Conseil des ministres, un projet de loi historique, visant à consolider le droit à l’avortement.
En effet, alors que les Etats-Unis s’apprêtent à démanteler ce droit fondamental, le gouvernement de Pedro Sanchez emprunte le chemin inverse. Le principal objectif de la loi est de garantir à toutes les femmes la possibilité d’avorter dans un centre de santé public. Car si l’IVG est légal depuis 2010 dans le pays, les Espagnoles se heurtent encore souvent au refus des médecins qui invoquent l’”objection de conscience”. Selon les chiffres avancés par les autorités espagnoles, elles sont près de 6000 chaque année à devoir se déplacer dans une autre province pour pouvoir avorter.
Autres détails de la proposition de loi : la suppression de l’autorisation parentale pour les jeunes de 16 et 17 ans.
En effet, cette mesure introduite par l’ancien gouvernement conservateur en 2015, oblige les mineures à obtenir l’autorisation de leur parent ou tuteur légal pour avoir le droit d’avorter. Une obligation qui devrait être supprimée par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.
L’Espagne s’apprête également à devenir le premier pays d’Europe à instaurer un congé menstruel. De quoi s’agit-il ?
Oui, la proposition de loi prévoit non seulement l’instauration de jours de congé maladie pour les femmes souffrant de fortes douleurs menstruelles, mais également la mise à disposition gratuite de produits d’hygiène et la réduction de la TVA sur ces produits.
La candidature du Kosovo au Conseil de l'Europe déplaît à la Serbie
Terminons ce journal en nous intéressant aux derniers rebondissements entre le Kosovo et la Serbie. Pour rappel, le Kosovo est une ancienne province de Serbie devenue indépendante à la suite d’un violent conflit. Les affrontements entre serbes et kosovars qui ont pris fin en 1999 ont laissé place à la construction complexe de l’État et la relation entre Belgrade et Pristina reste très tendue.
En effet, malgré la déclaration de son indépendance de la Serbie en 2008, Belgrade refuse toujours de reconnaître l’indépendance de Pristina. De fait, le gouvernement serbe s'efforce d'empêcher le Kosovo de devenir un candidat à l'UE, de rejoindre l'UNESCO et de devenir membre de l'OTAN. Et rejette également la récente candidature du Kosovo au Conseil de l 'Europe, introduite jeudi dernier.
Dans ce cas, quelle a été la réaction du gouvernement serbe à l’annonce de cette demande d’adhésion ?
Dès la réception de cette demande, le président serbe Aleksandar Vucic a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité national, accusant le Kosovo d’avoir violé un certain nombre d’accords. "Nous ne reconnaîtrons pas l'indépendance du Kosovo, mais notre réponse doit être intelligente et sage, afin de préserver la paix “, a déclaré Vučić.
La candidature du Kosovo est cependant soutenue par une majorité d’Etats membres du Conseil.
Effectivement, le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, avait déjà annoncé son intention de demander l'adhésion au Conseil après avoir rencontré le chancelier allemand Olaf Scholz à Berlin la semaine dernière. De plus, en mars dernier un groupe de réflexion basé à Berlin, a exhorté le Kosovo à demander son adhésion à la suite de la suspension de la Russie. Une échéance stratégique, puisque le Kosovo dispose à présent de toutes les voix nécessaires pour rejoindre l'organisation. 34 de ses 46 membres reconnaissent déjà l'indépendance du Kosovo.
Juliane Barboni & Laura Léger
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