L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie
- Hausse des prix du gaz partout en Europe
- Reprise du mouvement pour le climat "Fridays for Future"
- La Commission européenne ouvre une procédure d'infraction contre l'Autriche
Crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie
Commençons ce journal en évoquant la crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis cet été. Les autorités polonaises ont indiqué avoir enregistré plus de 5000 passages de frontière depuis le début du mois de septembre. Une crise migratoire que l’Union européenne considère être orchestrée par Minsk. Alexandre Loukachenko est en effet accusé d’organiser délibérément cette vague migratoire pour répondre, à sa manière, aux sanctions imposées par l’UE. Des sanctions imposées, rappelons-le, après la répression féroce des manifestations de l’opposition dénonçant les élections présidentielles falsifiées de 2020. Un bras de fer politique qui conduit également à une crise humanitaire aux frontières de l’UE, et qui inquiète les institutions.
Oui, c’est vrai la crise migratoire aux fontière de la Biélorussie et de l’UE s’aggrave et ce d’autant plus depuis que les gardes-frontières polonais appliquent le principe du “refoulement”, en renconduisant à la frontière toute personne l’ayant illégalement franchie, et ignorant les situations des demandeurs d’asile ou de protection internationale. Le Parlement polonais a légalisé ce procédé, le 17 septembre dernier, bien qu’il soit dénoncé par les juristes et les ONG, comme une violation flagrante de la convention de Genève.
Les ONG font entendre leurs voix mais on sait finalement peu de choses de la situation sur le terrain ?
Effectivement, la situation des migrants dans la zone frontalière polonaise reste très opaque. Depuis le 2 septembre, huit districts frontaliers polonais sont passé en état d’urgence interdisant en théorie l’accès à la presse et aux organisations non gouvernementales. Cependant, selon la Fondation Ocaleni, une ONG polonaise, la situation humanitaire est plus qu’inquiétante. Vendredi dernier, les garde-frontières polonais ont annoncé le décès d’un migrant, mort d’hypothermie et d’épuisement, ce qui porte à cinq le bilan des victimes depuis le mois de septembre. La semaine dernière le corps d’une femme irakienne a également été retrouvé du côté bélarusse de la frontière. Une enquête a été ouverte et des représentants du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont été invités à se rendre sur place.
Une situation qui fait réagir la Commission européenne qui recommande aux autorités polonaises à faire appel à l’agence européenne Frontex.
En effet, dans un message adressé à la Pologne jeudi dernier, la Commission européenne exprime son souhait d'envoyer sur place des agents du corps européen des gardes-frontières Frontex ainsi que ses propres experts en migration, car Varsovie ne communique toujours pas aux institutions européennes ses estimations de migrants bloqués à la frontière. C’est la première fois depuis le début de la crise que l'institution émet des réserves quant à l’attitude des autorités polonaises sur ce dossier.
Hausse des prix du gaz partout en Europe
Continuons ce journal en nous intéressant maintenant à la hausse des prix du gaz partout en Europe, résultat d’une baisse de l’offre et de difficultés d’approvisionnement de gaz naturel en provenance de la Russie. Comment les pays européens font-ils face à cette crise qui touche l’ensemble de leurs citoyens ?
Oui, l’Europe connaît depuis plusieurs semaines une crise du prix du gaz et de l'électricité, forçant les différents gouvernements à mettre au point plusieurs séries de mesures visant à baisser les factures. En Espagne notamment, le gouvernement de coalition du Premier ministre Pedro Sanchez s’est engagé à réduire les impôts et les profits touchés par les entreprises du domaine énergétique. Pour sa part, le gouvernement italien a déjà consacré plus d’un milliard d’euros à la réduction de la hausse des prix de l’énergie, et s’est engagé cette semaine à débloquer 3 milliards d’euros supplémentaires dans les mois à venir.
Une crise qui complique les efforts de l’Union européenne pour entamer sa transition énergétique et écologique dans le cadre du plan d’ajustement à “l’objectif 55”.
Tout à fait ! Certains critiques du plan d’ajustement de l’UE estiment que sa mise en place pourrait entraîner de nouvelles hausses de prix considérables. L'augmentation du prix des permis d'émission de CO2 dans le cadre du système européen de tarification du carbone est d’ailleurs en partie responsable de la hausse actuelle, même si la Commission estime qu’il ne s’agit que d’un faible pourcentage.
Reprise du mouvement pour le climat "Fridays for Future"
Poursuivons en abordant la reprise du mouvement pour le climat “Fridays for Future”, initié par Greta Thunberg en août 2018. Un appel à la grève mondiale a été lancé vendredi dernier, a-t-il été suivi ?
Oui ! Des mouvements de grève ont eu lieu à travers plus de 70 pays, rassemblant des centaines de milliers de jeunes dans les rues. Malgré les confinements successifs qui avaient mis fin aux rassemblements hebdomadaires et les inquiétudes des activistes quant à la relance du mouvement, l’appel à la grève a bien été entendu.
A l’heure des élections fédérales en Allemagne, la présence de Greta Thunberg à Berlin le 24 septembre dernier pour la reprise du mouvement n’est pas anodine. Serait-ce la preuve que le mouvement cherche à peser en politique ?
En tous les cas, la lutte contre le dérèglement climatique est actuellement la plus importante préoccupation des Allemands, 47% d’entre eux voient le sujet comme une priorité, selon un sondage de la chaîne ZDF. Les manifestants espèrent donc que la reprise des grèves pour le climat aura un impact sur la politique écologique allemande.
La Commission européenne ouvre une procédure d'infraction contre l'Autriche
Terminons ce journal en regardant du côté de la Commission européenne qui a ouvert vendredi dernier une procédure d’infraction contre l’Autriche à qui l’UE reproche de ne pas appliquer le règlement européen sur le terrorisme.
En effet ! C’est non seulement l’Autriche mais également la Finlande, le Luxembourg et la Croatie qui sont visés par cette procédure d’infraction pour non-application des règles antiterroristes de l’UE. Ces dernières, adoptées en 2017, ont pour objectif de sanctionner les infractions liées au terrorisme telles que le financement ou la formation de terroristes.
Les Etats membres ont deux mois pour répondre aux questions de la Commission à ce sujet, que se passera-t-il à la fin de la procédure ?
Si les pays concernés ne peuvent apporter de réponses probantes pour expliquer le retard de l’application de la loi, la Commission enverra alors un avis motivé, représentant une demande formelle de se conformer au droit de l’UE. En cas de non-application des directives européennes, elle pourrait porter l’affaire jusque devant la Cour de justice européenne afin d’imposer des sanctions.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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