Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 5 Octobre

Aujourd'hui en Europe - Mardi 5 Octobre

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'enquête sur l'affaire des Pandora Papers se poursuit
  • Les autorités chypriotes accusées de refouler les migrants en mer
  • Démission du président du groupe Renew Europe

L'enquête sur l'affaire des Pandora Papers se poursuit

Commençons ce journal en évoquant la retentissante affaire des Pandora Papers, dévoilée par le Consortium international des journalistes d’investigation, l’ICIJ, dimanche dernier.  Cinq ans après la fuite des Panama Papers, cette enquête journalistique de longue haleine révèle la manière dont des centaines de personnalités publiques, ont utilisé à leur avantage paradis fiscaux et sociétés-écrans dans la dissimulation de plus de 11 300 milliards de dollars. Une enquête qui fait beaucoup de bruit, Juliane, d’autant plus que les noms de certains chefs d’Etats européens se sont retrouvés sur cette liste. 

En effet, l’ICIJ, ce réseau de journalistes basé à Washington, a dévoilé dans son enquête le nom de 35 dirigeants internationaux, encore en poste ou non, et celui de plus de 330 politiciens et fonctionnaires en exercice dans le monde. Au sein de l’Union européenne, un peu plus d’une vingtaine d’hommes politiques sont soupçonnés de fraude fiscale. Le Premier ministre tchèque notamment, Andrej Babis aurait ainsi investi plus de 22 millions de dollars dans une série de sociétés-écrans afin d’acquérir une propriété de luxe dans le sud de la France. A quelques jours des élections législatives, le Premier ministre Babis accuse la “mafia tchèque” d’être responsable de cette fuite. 

Figurent également dans l’enquête les noms de l’actuel président ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore celui de l’ancien ministre des Finances français et directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn. 

Des accusations d’évasion fiscale qui devront donc être vérifiées par les autorités compétentes de chaque pays, même si cela donne déjà un aperçu de l’ampleur que représente la fraude financière en Europe. Quelles sont les actions de l’UE pour lutter contre ce phénomène ?

Eh bien, si la collecte des impôts et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale sont des compétences exclusives des Etats membres, l’UE cherche néanmoins à promouvoir la coopération et l’échange d’informations entre les différentes institutions nationales. Une liste noire des territoires considérés comme paradis fiscaux a d’ailleurs été établie en 2017 par les ministres des finances de l’UE. Des actions qui témoignent d’un engagement récent mais encore insuffisant des institutions dans la lutte contre l’évasion fiscale. 

Les autorités chypriotes accusées de refouler les migrants en mer

Continuons ce journal en nous intéressant à la question de l’afflux de migrants aux portes de l’UE, et notamment aux récentes allégations de violations des droits de l’Homme contre ceux-ci à Chypre. Les autorités chypriotes sont en effet accusées de refouler les migrants en mer, une pratique contraire aux lois internationales et qu’ont déjà critiqué plusieurs députés chypriotes le 21 septembre dernier. 

Oui, la situation des Etats du sud de l’Europe reste critique face à l’afflux de migrants qui ne faiblit pas. A Chypre notamment, des dizaines de famille disent avoir été séparées par les gardes-côtes, qui refoulent une grande partie des demandeurs d’asile en mer.  Dans ce contexte, le réseau EuroMed Droits, qui regroupe 65 organisations méditerranéennes de défense des droits humains, a lancé une campagne de sensibilisation lundi dernier, afin d’appeler l’UE à enquêter sur les violations commises par les forces frontalières chypriotes. 

Les ONG ne sont pas les seules à demander davantage d’actions de la part des institutions européennes. 

Effectivement, le 25 septembre dernier, ce sont cinq pays du sud de l’Europe, dont l’Italie, Chypre, Malte et la Grèce qui se sont réunis à Malaga dans le sud de l’Espagne pour “réclamer à l’Union européenne que la politique migratoire commune soit basée sur une répartition équitable des responsabilités entre [les] Etats membres”. Ils appellent à la mise en place d’un mécanisme prévisible et obligatoire de relocalisation pour les Etats qui sont les premiers à faire face aux arrivées en raison de leur situation géographique. 

Ces demandes coïncident avec un reflux des migrants aux frontières de l’Europe ainsi qu’à un regain des arguments anti-immigration au sein de certains États membres. 

Tout à fait, les Etats à l’est de l’Europe connaissent également un regain de flux migratoires. Une situation qui ravive parfois des rhétoriques anti-immigration. Le Danemark notamment, pays qui met en place une politique migratoire ultra-restrictive, a décidé de prendre les devants en offrant quinze kilomètres de barbelés coupants à la Lituanie afin d’aider l’Etat balte à empêcher les migrants à traverser la frontière qu’elle partage avec la Biélorussie. 

Une décision qui indigne évidemment les ONG de protection des droits humains qui argue de la dangerosité de telles installations qui peuvent coûter la vie à de nombreux migrants. 

Démission du président du groupe Renew Europe

Retournons désormais à Bruxelles, au sein du Parlement européen, alors que le président du groupe Renew Europe, l’ancien commissaire européen Dacian Ciolos, vient d’annoncer sa démission vendredi dernier, comme il avait prévu de le faire s’il était élu à la tête du parti roumain US R PLUS. 

Oui, c’est une décision qui a pris de court les députés européens membres du parti Renew, le troisième plus grand groupe politique au sein du Parlement. En effet, la coutume veut habituellement que le président d’un parti ne remette en jeu son poste qu’à la mi-mandat.  

Dans ce cas, pourquoi Dacian Ciolos a-t-il décidé de déroger à la règle ? 

Eh bien, il a pour l’instant décidé de focaliser son attention sur la Roumanie, en proie à une grave crise gouvernementale depuis septembre dernier, quand le parti USR PLUS dont il est maintenant à la tête a décidé de retirer son soutien politique au cabinet de Premier ministre Cïtu dissolvant ainsi la coalition de centre-droit obtenue jusqu’alors. 

La question se pose maintenant : qui pour reprendre la place de chef du parti au sein de l’hémicycle à Bruxelles  ? 

Pour l’instant la réponse à cette question reste floue. On peut d’ailleurs craindre une lutte de pouvoir au sein de Renew, entre les différentes délégations des Etats membres. La délégation française notamment, la première en nombre au sein du parti, pourrait se retrouver autour de la candidature de Stéphane Séjourné, aujourd’hui à la tête de la délégation. Du côté des Pays-Bas, la députée  Sophie In’t Veld a annoncé sa candidature samedi dernier bien que son compatriote Malik Azmani reçoive également les faveurs de la délégation. 

Une élection qui s’annonce disputée et qui devrait se tenir dans les semaines à venir.

Juliane Barboni - Thomas Kox

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