L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Mise en place d'un Plan d'action pour l'Ukraine
- La région du Gorno-Badakhshan visée par des opérations "antiterroristes"
- Le revenu universel est testé en Pologne
Mise en place d'un Plan d'action pour l'Ukraine
Débutons ce journal en nous intéressant au travail du Conseil de l'Europe. Pour rappel, cette organisation intergouvernementale réunit en son sein 46 États du continent européen. Cette institution qui promeut la protection des Droits de l’Homme en Europe, s’est réunie vendredi dernier à Turin.
Effectivement, vendredi 20 mai marquait la fin de la présidence italienne du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, soit l’organe principal qui aiguille le travail du Conseil pour les six prochains mois. C’est à présent l’Irlande qui se retrouve à la tête du Comité.
La cérémonie de clôture était l’occasion pour les membres du Conseil d’exprimer à nouveau leur soutien à l’Ukraine.
Tout à fait, au terme de la réunion de vendredi, les 46 ministres des Affaires étrangères ont décidé de faire du soutien à l’Ukraine “une priorité absolue”. C’est pourquoi, un Plan d’action pour l’Ukraine a été adopté par les ministres. Ce dernier est destiné à protéger les personnes déplacées, à soutenir les professionnel·les du droit et à rassembler des preuves sur les violations des droits de l’Homme.
L’Italie a également profité de la fin de son mandat pour présenter un plan de sortie de crise au conflit en Ukraine.
En effet, le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a présenté ce plan au Secrétaire général de l’ONU mercredi 18 mai. Une initiative rendue publique vendredi dernier, qui consiste en un cessez-le-feu, une intégration de l’Ukraine à l’UE, mais pas à l’OTAN, et la signature d’un accord multilatéral de paix et de sécurité pour l’Europe.
L’accent a également été mis sur la protection des femmes et des filles migrantes et réfugiées en Europe.
Oui, selon la Secrétaire générale du Conseil de l’Europe: « La guerre en Ukraine montre malheureusement que les femmes et les filles réfugiées sont exposées à des risques importants. » C’est pourquoi, la nouvelle recommandation adoptée vendredi dernier, concerne l’ensemble des migrantes et réfugiées en Europe. Le texte fournit des orientations aux États membres et un accompagnement à l’intégration et à l'autonomisation des femmes et filles migrantes.
La région du Gorno-Badakhshan visée par des opérations "antiterroristes"
Faisons à présent un détour par le Tadjikistan. Ce pays d’Asie mineure, ancienne République soviétique a obtenu son indépendance après l'effondrement de l’URSS en 1991. Il est dirigé depuis 1992 par Emomali Rakhmon, dont le régime autoritaire est régulièrement dénoncé par la communauté internationale et l’Union européenne.
En effet, ce pays d'Asie centrale est la plus pauvre des ex-républiques soviétiques. Dans les années 1990, à la chute du régime soviétique, le pays a été déchiré par une guerre civile, qui a opposé islamistes et contestataires au régime en place, pour beaucoup originaires de la région autonome du Gorno-Badakhchan, à l’est du pays.
Le Gorno-Badakhshan est une région ethniquement et linguistiquement distincte du Tadjikistan, et depuis ces affrontements, elle est régulièrement visée par des opérations dites “antiterroristes” par le gouvernement en place.
Oui, mardi dernier le Tadjikistan a d’ailleurs annoncé le lancement d’une “opération antiterroriste” dans la région autonome. Le gouvernement accuse des “groupes criminels” locaux d’être financés par des “organisations extrémistes étrangères”. La région partage sa frontière avec l’Afghanistan. Sa proximité avec les talibans, inquiète le pouvoir en place. Des accusations qui interviennent après que les tensions entre le Gorno-Badakhchan et la capitale se soient fortement accentuées ces derniers mois. En novembre dernier, à la suite de violentes manifestations, l’internet de toute la zone a été suspendu par le gouvernement tadjike. Une décision condamnée par les ONG de défense des droits humains et la communauté internationale.
A ce propos, quelle a été la réaction des Etats membres de l’UE à la reprise des tensions dans le pays ?
Eh bien, dans une déclaration commune le 18 mai dernier, la délégation de l’Union européenne au Tadjikistan et les ambassades de Grande-Bretagne, de France et d’Allemagne, ont exprimé leur “profonde inquiétude face aux tensions internes et aux affrontements violents signalés dans la région”. Elles ont appelé les parties à désamorcer la situation et à s’abstenir à “tout recours excessif de la force”. De son côté, l’ONU avait tiré la sonnette d’alarme au mois d’avril, concernant la recrudescence de tensions dans la région.
Le revenu universel est testé en Pologne
Rendons nous à présent en Pologne, une expérimentation sur le revenu universel va être lancée dans des communes défavorisées du nord du pays. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste un revenu universel ?
Eh bien, le revenu universel est une allocation versée à tous et toutes les citoyen·nes qui reçoivent le même montant sans aucune condition d’âge ou de revenu. En Pologne l’expérimentation va concerner entre 5000 et 31 000 personnes, habitant·es des régions défavorisées, qui recevront l’équivalent de 280 euros tous les mois. Il s’agit de déterminer si le revenu universel peut permettre ou non de réduire les inégalités sociales, de stimuler l’économie et d’améliorer le bien-être des citoyen·nes.
Y a-t-il eu d’autres expérimentations de ce type en Europe ?
Oui, il y a eu des tests en Finlande et une étude est en cours en Allemagne. Cependant, l’étude en Finlande avait choisi de prendre uniquement des participant·es qui étaient au chômage. Les résultats montrent une nette augmentation du bien être des bénéficiaires mais le revenu ne les a pas davantage aidé à trouver un emploi. Plus généralement, le revenu universel fait débat au sein des Etats membres. En France notamment il était devenu la mesure phare du candidat socialiste à la présidentielle de 2017 Benoît Hamon. Les détracteurs de cette initiative craignent néanmoins qu’une telle mesure nuise au marché du travail et qu’elle soit trop coûteuse.
De quoi relancer le débat sur le salaire minimum européen…
Tout a fait, Ursula Von der Leyen avait émis une proposition de directive fin 2020 qui est actuellement débattue au Parlement et au Conseil. Il ne s’agit cependant pas d’imposer un salaire minimum unique dans toute l'Union, étant donné les écarts très importants entre les différents Etats membres. La Commission souhaite plutôt favoriser les négociations collectives entre le patronat et les salarié·es et s’assurer que les salaires minimums nationaux garantissent un niveau de vie décent partout en Europe. La proposition fait néanmoins débat, notamment dans des pays nordiques, qui craignent que cette mesure ne mette en péril leur modèle salarial.
Juliane Barboni & Laura Léger
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