Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 20 mars

©European Union 2024 Aujourd'hui en Europe - Mercredi 20 mars
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Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :
- De nouvelles sanctions contre une trentaine de responsables russes
- Une année 2023 record pour les dépôts de brevets en Europe
- Le Conseil de l'Europe alerte sur la gestion de la pauvreté en Allemagne

Bonjour Joris, démarrons ce journal en évoquant les nouvelles sanctions de l’UE contre une trentaine de responsables russes.

Plus particulièrement ce sont “les responsables de l’assassinat d’Alexeï Navalny” qui sont ciblés selon le haut-représentant de l’UE aux affaires étrangères Josep Borrell. Alexeï Navalny qui pour rappel était le principal opposant au président russe Vladimir Poutine et qui est mort en prison à la fin du mois de février. L’annonce de son décès a d’ailleurs provoqué une vague d’indignation  et de dénonciation du régime du Kremlin accusé d’être à l’origine de sa disparition.

Les noms des personnes ciblées par ces sanctions ne sont pas encore connues.

L’identité des cibles de ces sanctions devrait être indiquée dans les prochains jours. L’opposition russe déplore d’ailleurs que cette liste soit trop réduite pour réellement avoir un impact sur le Kremlin. En revanche, on sait déjà que ceux-ci seront interdits de séjour en Europe. Leurs comptes et avoirs en Europe seront également gelés. 

D’ailleurs la question “ que faire des avoirs russes gelés ?” revient avec de plus en plus d’insistance

Cela pourrait être un des grands sujets des discussions lors du sommet du Conseil qui réunit les 27 dirigeants européens ce jeudi 21 mars. L’idée défendue par certains responsables comme Josep Borrell serait d’utiliser les revenus générés par ces avoirs pour soutenir Kyiv. Ces fonds représenterait environ 2,7 milliards d’euros qui seraient directement injectés dans la Facilité européenne pour la Paix, le fond commun destiné à l’aide à l’Ukraine.

Au niveau des sanctions, une autre idée qui fait parler est l’interdiction totale des importations de céréales russes et biélorusses.

La Lettonie a déjà interdit unilatéralement les importations de ces denrées en provenance de son imposant voisin. Le ministre tchèque de l’agriculture Marek Vyborny a quant à lui déclaré que Prague demanderait l’interdiction de toute importation de céréales russes en Europe. Un appel qui a également été relayé par le Premier ministre polonais Donald Tusk. 

Pour rappel, sur la période 2023-24 1,8 millions de tonnes de céréales ont été importées de Russie selon les données de la Commission européenne. A titre de comparaison, sur la même période les importations ukrainiennes représentent 19 millions de tonnes. Mais selon des sources du Financial Times, l’UE préférerait pour le moment se contenter d’une augmentation des frais de douanes. 

Poursuivons ce journal en évoquant les derniers chiffres de l’office européen des brevets, qui sort d’une année record.

Au total, ce sont un peu plus de 199 000 brevets qui ont été déposés lors de l’année 2023, ce qui représente une augmentation de 2,9% par rapport à 2022. Un chiffre record lié à une tendance à la hausse depuis des années, puisqu’en 2014, on enregistrait 50 000 brevets de moins.

Deux secteurs se démarquent particulièrement, à savoir l’énergie et les communications digitales.

Ces deux sujets d’avenir, qui sont au centre des préoccupations européennes, ont progressé de manière significative l’an dernier. Le nombre de brevets dans le domaine de l’énergie a augmenté de 12 % par rapport à 2022. Une donnée qui ne peut que satisfaire l’Union européenne, tant on sait que la transition énergétique soutenue par le programme RePower EU est un des grands objectifs des prochaines années.

Autre nouveauté : l’augmentation du nombre de petites et moyennes entreprises qui ont recours aux brevets.

C’est un phénomène récent, aujourd’hui près du quart des brevets sont déposés par des PME. Un phénomène favorisé par plusieurs mesures, notamment la mise en place d’un brevet unitaire européen en juin dernier. Ce dernier permet aux entreprises de protéger leurs innovations en évitant un grand nombre de procédures longues et souvent coûteuses qui avaient tendance à décourager les firmes les plus modestes.

En revanche, la majorité des brevets déposés en Europe ne sont pas déposés par des pays européens.

Oui, seuls 43% des brevets déposés auprès de l’Office européen des brevets sont proposés par des entreprises européennes. La majorité sont en fait déposés par des groupes américains, coréens ou chinois, à l’image de Huawei qui a 5000 nouveaux brevets à son compte en 2023. A titre de comparaison, c’est autant que l’Italie et la Suède. 

En Europe, c’est l’Allemagne qui mène la marche sur le front de l’innovation avec 12% des dépôts mondiaux à son actif. Loin devant la France, deuxième avec seulement 5,4%.

Concluons ce journal en Allemagne alors que le pays a été épinglé par le Conseil de l’Europe pour sa gestion de la pauvreté.

La commissaire du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, déplore l’augmentation des inégalités dans le pays. Elle explique notamment qu’il existe de nombreux obstacles à l’accès à une protection sociale, et à un logement à bas prix. Ces problèmes sont pour elle intrinsèquement liés à l’augmentation du nombre de sans-abris en Allemagne ces dernières années. Pour rappel, alors qu’on comptait 380 000 personnes sans domicile en 2021, ce nombre est passé à 600 000 en 2023.

Berlin se défend en indiquant avoir déjà mis en place un plan d’action contre le sans-abrisme.

Un plan qui implique 18 milliards d’euros confiés aux Lander, les régions allemandes, pour construire des logements sociaux sur la période 2022-2027. L’objectif étant de réduire à 0 le nombre de sans-abris d’ici à 2030. En revanche, de nombreux observateurs considèrent le montant trop faible au vu de la quantité de travaux à réaliser pour éradiquer un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.

Un journal de Ariane Dana et Joris Schamberger