Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Flambée de tensions au Kosovo
- La réunion exceptionnelle des 27 ministres des Affaires étrangères des pays européens à Kiev
- Nouvelles sorties d'Erdogan, particulièrement véhément sur l’Union européenne.
Ouvrons ce journal en évoquant la situation du Kosovo qui connaît une nouvelle flambée de tensions, Pristina accuse Belgrade d’avoir cherché rien de moins qu à annexer le nord du Kosovo
Oui cela fait plusieurs mois maintenant que les tensions sont remontées d’un cran entre la Serbie et le Kosovo. Ces tensions qui se cristallisent notamment sur la question des communes du nord du Kosovo, peuplées en majorité de Serbes.
Les Serbes ayant boycotté les dernières élections municipales en mai dernier, ce sont des maires albanais à la légitimité très faible qui ont pris le contrôle des mairies suscitant une tension très forte.
Des tensions qui étaient restées pour l’instant globalement pacifiques alors que des affrontements meurtriers ont fait redouter un embrasement
Oui le meurtre d’un policier kosovar dans une embuscade le 24 septembre a signé une nouvelle étape de l’escalade et fait craindre une détérioration incontrolable.
Le meutre du policier a été suivi d’une fusillade opposant les forces spéciales de la police kosovare et un commando serbe lourdement armé.
Même si l’identité des paramilitaires à l'origine de l'embuscade est encore incertaine, Pristina accuse Belgrade d’être derrière cette attaque qui, selon elle, s’inscrit dans un cadre plus large visant à ce que la Serbie annexe le nord du Kosovo.
Belgrade a de son côté réagi en affirmant qu’elle n’avait rien à voir dans cette histoire et en doublant pendant quelques jours le contingent de ses forces militaires présentes à la frontière du Kosovo.
Comment l’Europe réagit-elle à cette situation ?
L’UE organise depuis des années un processus de négociations entre Kosovars et Serbes mais les résultats sont ténus et l’inflexibilité du Premier ministre kosovar actuel Alban Kurti ne facilite pas la tâche, loin s’en faut, des négociateurs européens.
Des forces militaires sont également toujours présentes au Kosovo pour tenter de maintenir la situation sous contrôle.
Poursuivons ce journal en revenant sur la réunion exceptionnelle des 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui vient de se tenir à Kiev ce lundi. Un symbole fort pour l’Ukraine alors que le pays a subi ces dernières semaines plusieurs déconvenues diplomatiques.
Oui Joris, un symbole fort car c’est la première fois que les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union se réunissent hors des frontières de l’Union et de surcroît dans un pays en guerre. Pour Josep Borrell, le haut représentant à la politique étrangère et de sécurité commune, il s'agit d’envoyer un message de solidarité à l’Ukraine et de tenter de faire une démonstration d’unité alors que le front européen plutôt uni dans le soutien à l’Ukraine a semblé commencer à se fissurer ces dernières semaines.
Des fissures en provenance des pays de l’Est de l’Union, qui s’observent chez dans certains pays qui comptaient pourtant jusque-là parmis les soutiens les plus forts de Kiev
Oui de récentes tensions sont notamment apparues très récemment entre l’Ukraine et Varsovie. La Pologne qui fournit massivement des armes à l’Ukraine et accueille des centaines de milliers d’Ukrainiens sur son sol s’est fâchée avec Kiev sur la question agricole.
Que s’est-il passé exactement ?
On le sait, depuis le début de la guerre, Kiev a toutes les peines du monde à exporter ses grains vers ses marchés traditionnels en Afrique et au Moyen-Orient et cherche de nouveaux débouchés en exportant vers l’Ouest.
Les agriculteurs polonais craignent que cet afflux de céréales ukrainiennes sur le marché polonais ne créé une concurence déloyale et devant la grogne de ses agriculteurs varsovie a interdit à l’Ukraine d’y vendre ses grains.
En rétorsion l’Ukraine a porté plainte à l’organisation mondiale du commerce suscitant l’indignation en Pologne où l’on a crié à l’ingratitude alors que le pays soutient très fortement Kiev.
La brouille semble assez profonde et le ministre polonais des Affaires étrangères n’était d’ailleurs pas présent à Kiev ce lundi. Ni son homologue hongrois dont le tropisme pro-russe n’est plus à prouver.
Outre ces tensions avec la Pologne et la Hongrie, l'Ukraine a dû encaisser ce week-end le résultat des élections en Slovaquie où le pro-russe Robert Fico qui a promis de stopper les livraisons d’armes à l’Ukraine est arrivé en tête.
Ce sommet pourra-t’il apaiser les tensions ?
Rien n’est moins sûr mais Kiev peut espérer qu’il clôture une série d’épisodes difficiles. Outre le résultat des élections slovaques, de mauvaises nouvelles sont arrivées récemment en provenance des Etats-Unis où les représentants les plus trumpistes tentent de freiner l'octroi de nouvelles aides à l’Ukraine.
Cette réunion informelle doit être comprise comme un engagement clair de l’Union européenne envers l’Ukraine et comme une poursuite de son soutien dans tous les domaines”, a déclaré Josep Borrell
Terminons en évoquant les dernières sorties d'Erdogan, particulièrement véhément sur l’Union européenne
Oui le président turc a répondu à sa manière à la demande récente du chancelier autrichien de mettre un terme aux négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, des négociations il est vrai au point mort depuis de nombreuses années.
Face au parlement qui tenait sa session de rentrée, Erdogan a pointé la responsabilité de l’Europe : « Nous avons tenu toutes les promesses que nous avons faites à l’Union européenne, mais eux, ils n’ont tenu presque aucune des leurs », a dénoncé le chef de l’Etat turc.
Outre les récents propos du chancelier autrichien le président turc semble également avoir été ulcéré par une récente décision de la cour européenne des droits de l’homme qui dénonçait l’arrestation arbitraire d’un opposant.
Une émission réalisée par Ulrich Huygevelde et Joris Schamberger.