Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 27 mai 2024

Une rue du centre-ville de Kharkiv détruite par un bombardement russe. © Ministère de l'Intérieur de l'Ukraine. Aujourd'hui en Europe - 27 mai 2024
Une rue du centre-ville de Kharkiv détruite par un bombardement russe. © Ministère de l'Intérieur de l'Ukraine.

"Aujourd'hui en Europe" est un journal quotidien relatant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Paloma Biessy, Alizée Lambin, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

 Au programme : 

  • La ville de Kharkiv en Ukraine, à nouveau ciblée par de violents bombardements russes.
  • En Lituanie, deuxième tour des élections présidentielles.
  • Au Royaume-Uni, le premier ministre Rishi Sunak a annoncé la date des élections législatives anticipées.

Bonjour Alizée, on démarre ce journal en faisant le point sur la situation en Ukraine. Ce week-end, au nord du pays, la ville de Kharkiv a à nouveau été ciblée par de très violents bombardements russes.

Le bilan d’une de ces frappes est particulièrement lourd, avec 16 morts, 16 disparus et plus d’une quarantaine de blessés lors de l’attaque d’un centre commercial de la deuxième ville du pays. Pour rappel, c’est dans cette région du nord de l’Ukraine que la Russie concentre sa pression depuis plusieurs semaines. Le Kremlin parle d’un bombardement sur une cible militaire. Mais de nombreuses images prouvent qu’il s’agissait d’un simple magasin de bricolage dans lequel les victimes sont toutes des civils. 

Et cette attaque met en lumière une nouvelle fois les lacunes de la défense aérienne ukrainienne

Oui, le président Zelenski a une nouvelle fois appelé les Occidentaux à lui fournir le matériel nécessaire pour éviter de tels drames. Le président du Conseil européen Charles Michel a également considéré cette attaque comme “atroce”. Il a appelé sur le réseau social X à la création, enfin, d’une “solution de défense aérienne en Ukraine”. 

L’Ukraine qui a du mal à répondre aux bombardements russes. Pour rappel, pour un missile tiré par Kiev, Moscou en tirerait 5 à 10 de son côté.

Le manque de munitions est le principal facteur d’inquiétude en Ukraine à l’heure actuelle. L’aide américaine tant attendue depuis des mois commence à peine à arriver. Une aide qui ne devrait en revanche pas vraiment inverser les rapports de force. Selon le consultant Bain & Company, Moscou arrive à produire trois fois plus de munitions que les alliés occidentaux de l’Ukraine. Le tout, pour quatre fois moins cher.

Cette aide américaine est malgré tout essentielle à Kiev pour continuer à défendre son territoire. D’ailleurs le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg appelle à faire sauter certaines restrictions sur l’utilisation des armes occidentales.

Notamment l’interdiction de se servir des armes occidentales pour attaquer les territoires russes. Jens Stoltenberg estime que cette interdiction rend la défense de l’Ukraine beaucoup plus difficile à Kharkiv. Il appelle donc à ce que les armes occidentales puissent servir à bombarder certaines positions en terre russe, chose que le Royaume-Uni a déjà autorisé au début du mois de mai. Une possibilité qu’exclut pour sa part totalement la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui craint un élargissement du conflit.

Poursuivons ce journal en Lituanie, où s’est tenu le deuxième tour de l’élection présidentielle dimanche 26 mai. 

Le grand favori à sa propre succession, Gitanas Nauseda, a remporté un scrutin dominé par la question de la défense de la Russie. Un sujet central en Lituanie, qui partage deux frontières avec Moscou, une à l’est et une à l’ouest avec l’enclave de Kaliningrad. Pour rappel, en Lituanie, le Président est le principal représentant du pays à l’étranger et est chargé des questions de défense. Il occupe donc une place centrale dans le contexte actuel.

D’ailleurs le président réélu et son opposante au deuxième tour Ingrida Simonite étaient sur des lignes similaires sur le plan de la défense. 

Ingrida Simonite qui était d’ailleurs Première ministre depuis 2020, et qui a soutenu avec son Président l’augmentation du budget de la défense du pays à 3% du PIB d'ici la fin de l’année. En revanche, les Lituaniens ont majoritairement souhaité une continuité à la présidence du pays, Gitanas Nauseda étant un des principaux soutiens à Kiev en Europe.

Les principaux désaccords entre les candidats concernent la politique intérieure, et notamment sur le plan social. 

D’un côté, Ingrida Simonite est membre du parti de centre droit Homeland, de l’autre Gitanas Nauseda n’est affilié à aucun groupe politique. En revanche, sa ligne est particulièrement conservatrice, notamment sur la question des droits des LGBT. Les principaux débats ont ainsi tourné sur la reconnaissance d’un statut légal pour les couples de même sexe, auquel est strictement opposé le président. Il s’oppose également à l’adoption d’enfants aux couples qui ne seraient pas composés d’un homme et d’une femme.

On conclut ce journal au Royaume-Uni, où le Premier ministre Rishi Sunak a annoncé que des élections législatives anticipées auront lieu le 4 juillet.

Un dernier coup de poker pour le parti conservateur au pouvoir, à la traîne dans les sondages et qui avait jusqu’à janvier 2025 pour organiser les prochaines élections. Selon Europe Elects, les intentions de vote pour les Tories ne sont pour le moment que de 23%, alors que le parti travailliste culmine à 43%. Mais des résultats économiques encourageants ces dernières semaines ont poussé les Torries à précipiter l’échéance.

Pour tenter d’éviter un échec cuisant pour son parti, le Premier ministre Rishi Sunak compte sur des annonces fortes. Notamment le rétablissement du service militaire dans le pays.

C’est la grosse annonce de ce week-end de la part de Rishi Sunak. Les jeunes de 18 ans auraient ainsi le choix entre un service continu de 12 mois, et un volontariat d’un week-end par mois pendant un an. En revanche, le Premier ministre ne semble pas en accord avec son ministre de l’intérieur James Cleverly sur l’obligation ou non de réaliser ce service militaire. Rishi Sunak évoque une mobilisation “obligatoire” tandis que James Cleverly explique qu’il n’y aura pas de sanctions en cas de refus. Une nouvelle preuve de l’apparent flottement qui règne chez les Torries ces derniers mois.

Un journal de Paul Thorineau et Alizée Lambin